ft Aiden ⊰ Alors... Voilà... Salut !

Aiden m'expliqua que le fait qu'on ne se soit jamais croisé n'avait rien d'étonnant. Même s'il vivait à Melbourne depuis quatorze ans maintenant, il n'avait pas été aux urgences, au début. « Oh », dis-je, simplement, hochant la tête en guise de réponse. Oui, cela expliquait sans doute un peu plus les choses. Mais quand je repensais au fait que ma meilleure amie était follement amoureuse d'un gars qui connaissait plus que bien la fille pour qui j'avais un crush, cette fille qui était l'actuelle copine de mon ex-petit-ami... Et puis, il y avait plus encore. Bien plus, qui rendait tout cela complètement dingue. « Oui, mais tu es un grand ami de la famille Potter », dis-je, avant de lui jeter un coup d’œil. Faisait-il le lien, ou avait-il besoin que je développe ? « Darcy est ma meilleure amie depuis... depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, en fait. J'ai même mon mug avec des oiseaux dans le placard de la cuisine, quelques fringues dans le dressing de Darcy et une trousse à maquillage de secours dans la salle de bain. Et pourtant je t'ai jamais vu là-bas. » Je secouais lentement la tête de gauche à droite, un sourire amusé sur les lèvres. « Le destin parfois il fait des trucs vraiment chelous. »

« Enfin, laissons tomber », dis-je, en regardant le bâtiment qui, d'après les dires de mon géniteur, ressemblait exactement à un décor de film, comme je le lui avais dit. Je souris, comme une enfant à Disneyland. « N'est-ce pas ? », dis-je en refermant la portière de la voiture, la contournant pour le rejoindre. Il assura que je connaissais sans doute la ville bien plus que lui et je haussais les épaules. « Peut-être bien. » Je lui souris. « C'est vrai qu'avec Cycy, on traîne pas mal en ville. » Je passais l'entrée, alors qu'il me tenait la porte et le conduisit vers ma table préférée. Je lui indiquais le meilleur côté de la table et pris place en face. De là, il pouvait voir dehors, mais aussi tout l'intérieur du restaurant. Le manège bien huilé des cuisines et des serveuses faisait autant partie du show que le décor. Tout était tellement pensé ici. J'adorais ça. Enfant, je m'étais inventée mille histoires à ces tables.

« Tu sais, je pourrais te montrer des endroits, si tu veux. Je connais pleins de parcs, de trucs à faire... J'suis pas trop architecte ou quoi, mais je sais où les touristes vont en ville... » Je souris, de nouveau un peu timidement, comme chaque fois qu'on parlait réellement de trucs à faire ensemble ou de l'état de notre relation. « Tu me dis ce que tu as envie de voir et je te montre l'endroit... ou je te dis juste où aller si tu n'as pas envie d'y aller avec moi. » Ça aussi, je pouvais le comprendre. Il voulait me connaître, certes, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait forcément envie de passer beaucoup de temps en ma présence.

« Deux Mac&Cheese, s'il vous plaît », dis-je à la serveuse quand elle s'approcha pour nous demander si nous avions choisi. « Et je prendrais un thé glacée avec. Je ne sais pas ce que tu veux boire... »

Qu'importe que j'aille plus chez les Potter. Je ne l'y avais jamais vu. Je n'avais même jamais entendu parler de lui. Et bien... J'avais bien entendu parler d'un médecin ami de la famille, mais je n'avais jamais fait le lien avec Aiden, mon père. Avaient-ils même déjà prononcé son nom devant moi ? Pourquoi n'avaient-ils pas fait le lien, eux ? Ce n'est pas comme si Darcy n'avait jamais entendu le prénom de mon père... Oui, c'est vrai... Mais à bien y réfléchir, c'était aussi logique. Il n'y avait pas qu'un Aiden au monde. Qui pouvait faire le lien entre mon géniteur à Sydney il y a plus de vingt ans et un médecin de Melbourne ?

Alors que je proposais de jouer les guides, pas certaine qu'il ait envie de passer plus de temps avec moi après ce repas, il assura que cela lui ferait plaisir. Je lui souris en retour, plutôt contente. Je n'étais pas encore au point d'arriver facilement à dire qu'il était mon père, mais j'avais réellement envie d'apprendre à le connaître. Même si toute cette situation était étrange. J'avais eu besoin de le trouver pour une raison et pour trouver la vraie raison, je devais en apprendre plus sur lui. Trouver ce qui me manquait pour avoir eu tant besoin de mettre un visage sur une histoire.

Il proposa de me donner son numéro pour que nous puissions organiser cela et je hochais la tête, avant d'être interrompu par la serveuse. Je me concentrais sur elle le temps que nous passions commande, avant qu'il ne parle de son amour pour le thé glacé. Je souris. « Moi aussi, j'adore ça. Maman m'a toujours dit que je ressemblais à mon père quand elle me voyait engloutir une bouteille entière. Maintenant je comprends pourquoi », dis-je en rougissant un peu. Il me demanda alors de lui parler de moi et je tirais mon portable pour ouvrir l'enregistrement d'un nouveau contact, avant de lui tendre l'appareil pour qu'il y entre son numéro.

« Et bien... Oui. J'aimerais devenir actrice. On fait les mêmes études avec Darcy... Enfin presque. Elle, elle est orientée théâtre, moi je suis plus cinéma. On a la plupart de nos cours communs, mais quand elle, elle apprend à se produire sur scène, moi j'apprends à faire le job devant une caméra. Pour le moment, je n'ai rien fait de vraiment notable, mais j'ai de bonnes notes et les profs pensent que j'ai de l'avenir, alors... Je me concentre sur la réussite de mes examens avant de vraiment me lancer. C'est important de faire la différence dès le début avec sa technique. » Un autre trait que je tenais de mon père, d'après ma mère. J'avais tendance à être très sérieuse dans mon travail. Je ne m'engageais pas à la légère. J'avais besoin d'être excellente pour ne pas commettre d'erreur. Elle disait souvent qu'elle voyait mon père dans la manière dont je me tenais au bureau quand je révisais.

« Pour la musique... C'est arrivé un peu par hasard. Casey m'a entendu chanter et il s'est mis en tête qu'on pourrait faire quelque-chose ensemble. Au début on jouait nos musiques juste pour nous et puis on a eu envie de faire quelque-chose de plus... cool. On a trouvé des musiciens pour faire de notre duo un groupe et on a commencé à jouer de façon plus sérieuse, jusqu'à ce qu'on fasse notre première scène. Parfois, ça me file le tournis que notre petit truc soit devenu ce que c'est... » Je souris timidement. Parler du succès du groupe me faisait toujours plaisir, mais si Casey était persuadé qu'on pouvait devenir un groupe plus professionnel, moi, j'étais toujours réticente à imaginer une suite. J'avais déjà fort à faire avec mes rêves d'actrice. « Il dit tout le temps que le monde entier mérite de connaître ma voix, mais je reste convaincue qu'il dit ça uniquement parce qu'il n'est pas hyper impartial quand il s'agit de moi. » Je me mordis la lèvre. Etais-je vraiment en train de parler de Casey Perkins à mon père ? Ce n'était peut-être pas la meilleure des idées au vu de ses liens avec ma génitrice et des relations actuelles entre mon ex-petit-copain et moi. Il y avait bien des choses à propos de nous que ma mère devait continuer d'ignorer. Comme les circonstances qui avaient conduit Casey à m'entendre chanter, à une époque où je ne chantais encore QUE sous la douche.

C'était quelque-chose d'acceptable. Que nous ayons ce point commun d'aimer le thé glacé. Ce n'était pas quelque-chose de réellement important, mais ça faisait le travail de nous rapprocher un peu, de lui donner une place dans ma propre existence, sans être trop anxiogène. C'était bien. C'était un bon début. Cela me faisait sourire et c'était suffisant pour le moment. De même, il ajoutait que j'avais l'air perfectionniste. Un autre trait hérité de lui, selon ma mère, même si dans le genre, je trouvais que ma mère n'était pas mal non plus. Je hochais la tête à ses conseils et encouragements. C'était toujours bien d'avoir des gens qui croyaient en vous.

On parlait, après ma carrière d'acting, de ma musique et comme d'habitude, je m'enflammais un peu. J'étais trop passionnée parfois. Je l'étais quand je parlais de jouer la comédie – l'école avait un peu atténué ça, à mesure que je devenais une professionnelle compétente –, mais je l'étais toujours férocement lorsque je parlais musique. Trop de passion y était lié. Le champ, la scène, Casey...

« C'est ton petit-ami ? » Mon sourire se transforma en grimace quand il posa la question et je me dépêchais de baisser les yeux pour me redonner une contenance. Deux secondes et je relevais la tête en souriant timidement. « Non... », dis-je, un peu trop précipitamment après un tel silence. Je soupirais et roulait des yeux. « Plus maintenant. » J'avais envie de dire que c'était compliqué. En fait, j'avais vraiment envie de ne pas en parler du tout. Mais j'avais laissé entre-apercevoir ce que je ressentais pour lui. Je devais donc continuer. Le rassurer. Si maman parlait de Casey avant moi, nul doute qu'il ne détesterait avant de le rencontrer et ce n'était pas un bon plan, s'il voulait venir nous voir sur scène. Déjà que j'allais devoir faire attention au jour où il viendrait... « On a été ensemble, un peu... Mais ça n'a pas marché. » Je haussais les épaules, comme si ça n'était pas grave. Essayant de faire croire que toute cette histoire ne m'atteignait pas. J'étais bonne comédienne, il ne fallait pas l'oublier. S'il ne parlait pas avec maman à propos de lui, il n'avait aucune raison de douter de mes propos. S'il parlait avec elle, en revanche... Il viendrait nous voir avec l'idée qu'un type bien trop vieux avait abusé d'une enfant – c'était assez ironique, mais franchement pas le genre de choses où je souhaitais que ma mère connaisse la vérité – et que j'étais encore amoureuse de lui après qu'il m'ait jeté – autre ironie. « C'est bien plus simple pour nous qu'on ne soit qu'amis et partenaires de scènes. » Je souris avant de changer de sujet. « Je te dirais quand on se produira. Dis-moi si tu viens. Je dirais aux garçons de ne rien prévoir après la scène, je pourrais te les présenter comme ça. » Et je pourrais surtout m'assurer que je porte une tenue de petite fille parfaite et faire attention à ne pas trop donner l'air d'être ouverte à du sexe d'après scène avec un type qui me plaira. Ils penseront sans doute que j'ai mes règles mais... Tant pis. « Ils sont géniaux mes petits gars », dis-je, une nouvelle fois avec des étoiles dans les yeux. J'aimais mes garçons. Il n'y avait pas que Casey qui comptait. Le groupe était important pour moi, parce que les garçons l'étaient. J'étais leur princesse, ils étaient mes garçons et nous avions une amitié et un lien improbable, eux et moi.

Je n'avais certainement pas envie de parler de Casey avec lui, d'autant plus alors qu'il abordait un sujet des plus difficiles : ma capacité à passer du temps avec mon premier amour, les difficultés que cela engendrait. Je balayais la question d'un vague signe de la main, essayant de prétendre que tout cela n'avait réellement aucune importance. Tout mon cœur criait le contraire pourtant et je serrais les dents en essayant d'afficher un sourire. Je n'étais pas certaine que cela avait l'effet escompté. J'étais bonne actrice, mais il y avait quand même des limites quand on me poussait sur des sujets douloureux. Et Casey était un sujet plus que douloureux. Alors, mon jeu, aussi bon soit-il, allait commencer à se fissurer s'il continuait.

Je préférais donc changer de sujet et, fort heureusement, il me suivit. « Maman m'entends chanter depuis que je sais parler. C'était exceptionnel pour elle le temps de... quoi ? Mes dix premières scènes ? » Je souris en haussant les épaules. Un sourire plus vrai, cette fois, même si ça n'était toujours pas une vérité vraie, mais plutôt une vérité améliorée. « Maintenant c'est la routine. Elle ne vient plus me voir aussi souvent. Mais elle vient, parfois, oui. » En vrai, j'évitais surtout de lui dire quand nous avions un concert ou alors seulement quand je savais qu'elle ne pourrait pas se libérer pour venir. J'essayais d'éviter au maximum qu'elle me voit. La Maeve que j'étais sur scène n'avait rien à voir avec son petit bébé chéri, alors j'essayais de limiter au maximum la réunion de mes deux mondes, pour le bien de tout le monde. Même si nous n'étions pas très connus, nous avions quelques spectateurs réguliers. La plupart d'anciens amants, qui n'hésitaient pas vraiment à dire des choses salaces sur mon compte. Si Casey ou les garçons les remettaient régulièrement à leur place, je n'avais pas forcément envie que ma mère entende ce genre de choses et se demande s'ils n'étaient que des crétins en manque ou de vrais connaisseurs de mon anatomie.

Aiden me proposa ensuite de répondre à mes questions, arguant que je pouvais demander tout ce que je voulais. Je réfléchis un instant. Je n'en savais rien. Qu'est-ce que je voulais savoir, au juste ? « Tu as rencontré quelqu'un après maman ? » La question qui passa la barrière de mes lèvres me surprit sans doute autant que lui et je le regardais avec de grands yeux, posant rapidement ma main sur ma bouche, comme si cela pouvait reprendre les mots. Qu'il ne les ait jamais entendu. « Je suis désolée », dis-je, rougissant comme une tomate. Je ne savais même pas si j'avais posé la question par rapport à ma mère, incapable de se fixer avec un autre homme depuis lui ou pour moi, désespérément en quête d'une preuve que Casey Perkings n'avait pas été ma seule et unique chance d'histoire d'amour heureuse. « Oublie ! », dis-je en balayant ma question. « C'était déplacé. Je... J'ai juste l'impression d'être une idiote. Je... » Je haussais les épaules. « Je ne sais même pas... C'est pas plus facile d'être la fille que d'être le père qui apprend des années après qu'il a une fille. » Je baissais les yeux, me sentant encore plus idiote. Continue Mae ! Tu n'as pas creusé assez profond encore ! On ne sait jamais, des fois qu'une tornade vienne remuer ta tombe et t'en sortir.

Je souris doucement, un peu touché, alors qu'il arguait que ce n'était pas parce que maman ne venait pas me voir qu'elle n'en était pas moins fière. Je hochais la tête en souriant. Oui. Je savais que ma mère était très fière de moi. Trop sans doute. Elle le serait bien moins si elle connaissait quelques-uns de mes secrets... Mais c'était ma mère et il y avait des choses de ma vie qu'elle n'avait pas besoin de savoir.

Finalement, c'était à mon tour de poser des questions et la première qui me vint à l'esprit était plus que déplacée, alors après une maladroite tentative de m'excuser et de lui dire d'oublier, il m'assura qu'il était normal que je m'interroge (et lui avec) sur cette question. Il m'expliqua ensuite. En gros, il n'avait jamais aimé quelqu'un autant que ma mère. J'étais un peu triste pour eux. Je savais qu'elle l'avait aimé plus que tout. Je savais – même si elle tentait de nier – qu'elle l'aimait toujours profondément. C'était parce que j'étais arrivée que maman était partie. D'un côté, je ne pouvais que me sentir coupable. Ils avaient été séparés par ma conception et ma naissance, alors qu'ils s'aimaient visiblement tous les deux toujours comme deux fous et aujourd'hui... quoi ? Maman était seule, ses histoires passées toujours inconfortables. Cela ne s'était jamais très bien terminé, même quand la séparation avait été douce. L'ombre d'Aiden planait toujours trop... Et lui... Lui, il parlait toujours d'elle comme on parle de la femme dont on sera toujours amoureux... Et pourtant, il était marié...

La tête que j'affichais devais valoir son pesant de cacahuète alors que j'assimilais la nouvelle (enfin LES nouvelles. Son mariage, comme si ça n'était qu'une bagatelle sans importance et son amour pour ma mère). Rapidement (trop pour que j'ai le temps de répondre quoi que ce soit ou même de réellement digérer), il me demanda ce qu'il en était pour maman. « Elle... Elle... Oh... heu... » Je baissais les yeux, essayant de retrouver mes mots. Jouer les entremetteuses ou les messagers intimes et amoureux pour mes parents n'était certainement pas le rôle que j'espérais endosser dans toute cette histoire. D'un coup, j'espérais que ma mère sache qu'il était marié, parce que je n'avais aucune envie d'être celle qui le lui dirait (j'avais déjà assez détruite leur histoire d'amour comme ça). Lui briser le cœur en plus était la dernière chose que je voulais. « Maman n'a personne... » Je n'allais pas entrer dans les détails, non, non ! Je secouais un peu la tête par la négative, inconsciemment. Il allait penser que je confirmais par ma gestuelle ce que je disais, même si en vérité, je me parlais plus à moi-même. Je n'allais pas donner de détails. Non. A croire que ma vie amoureuse calamiteuse est bel et bien un héritage de ma mère..., songeais-je, un rictus ironique sur les lèvres. « Du moins je crois... »

Les mots étaient sortis tous seuls, sans même que je n'y réfléchisse vraiment. En fait, j'étais sûre que ma mère n'avait personne, cela ne voulait pas dire que c'était la vérité. Je savais qu'elle avait eu des histoires dans mon dos. Elle n'avait jamais voulu me présenter les hommes qu'elle avait fréquentés. Pa' avait été le seul qu'elle avait vraiment fait rentrer dans ma vie, parce que ça avait été sérieux pendant longtemps. Le reste du temps, même quand je savais qu'elle voyait quelqu'un, je n'avais pas été présenté. J'imaginais donc qu'elle pouvait avoir eu, à l'occasion, ou maintenant encore, des relations dont elle ne m'avait absolument pas parlé.

« C'est très bizarre de parler de ça... » Avec l'homme qu'elle a quitté par ma faute...

Mais avant que je ne puisse répliquer plus, mon téléphone sonna. Regardant rapidement l'appelant, j'ouvris de grands yeux de surprises avant de poser mes yeux sur Aiden. « Je suis désolée je... Je dois répondre. » La conversation fut brève, mais non moins intense, faite (pour ma part) de « Allo... » « Oui... » « Quoi ? » « Non, non. Je... je viens ! Oui dans quinze minutes ! » Je raccrochais avant de me tourner vers Aiden, lui faisant un sourire d'excuse. « Je suis désolée, il y a un problème avec le travail que je devais rendre dans un de mes cours. Il faut absolument que j'aille voir ce qu'il se passe et leur redonner une copie... » Je me levais déjà, tout en parlant. « Ne t'en fais pas pour moi. Le bus passe dans une minute et me posera pile devant la fac. Je te recontacte très vite, okay ? » Je partais déjà tout en terminant de parler, le laissant complètement en plan, la perte de mon travail comme unique inquiétude pour le moment.