J'avais décidé de faire du tris aujourd'hui, ayant accumulé peut-être un peu trop de choses pas forcément utiles. Et étant donné que Paige était déjà pareil il valait mieux que je fasse un peu de place. Le plus dur c'était vraiment pour les chaussures. J'avais un grand dressing mais les chaussures ça devait vraiment être ce qui prenais le plus de place sauf que c'était trop duuuur d'en sacrifier ! Peut-être que si je les positionnaient comme ça... j'allais réussir à gagner un peu de place. Au final pour le tris de mes chaussures j'avais décidé de me débarrasser de... Attentioooon... Une paire ! Baboom Tsss ! Bravooo Kathy chapeau franchement ! Et encore si j'avais décidé de donner cette paire c'était pour me donner bonne conscience et l'impression d'avoir fait des efforts ! Bon ça n'était pas dans les chaussures que j'allais réussir à faire de la place. J'attrapais un carton qui se trouvais sur l'étagère du haut de ma penderie et le posais par terre en m'y asseyant également. C'était un carton de photos. Ah mais non je ne pouvais pas jeter mes photos non plus, c'était pas envisageable du tout ça. En revanche je pouvais les regarder. J'attrapais un petit album que je posais sur mes jambes, assise en tailleur. Ah oui d'accord c'était vraiment des vieilles photos dans celui la. Mais j'adorais les revoir, ça me replongeait dans mes souvenirs. D'ailleurs le premier qui me revint en tombant sur une photo de mon grand-frère et moi n'était malheureusement pas le meilleur. Je peux même dire que c'est le pire souvenir que je puisse avoir
Je regardais les flammes, les reflets de celles ici colorisant les larmes qui roulaient sur mes joues. J'avais six ans. Je ne comprenais pas comment c'était arrivé mais ce que je comprenais c'était que mon grand frère était à l'intérieur et que les pompiers n'étaient toujours pas ressortis avec. On nous avait empêché d'entrer avec mes parents. Les bras de mon père étaient resserrés chez moi pour me garder prêt de lui. Je subissais sans pouvoir rien faire. Le souffle coupé par les sanglots. Je ne savais pas du tout à quoi m'en tenir. L'attente était intenable mais elle finit par prendre fin de la pire des façon. Un pompier ressortait avec le corps de mon frère dans les bras, inanimé. On ne nous fit pas miroiter. Il n'y avait plus d'espoir. Pas de réanimation possible. Jamie était partit et nous on s'effondrait. Quelques jours plus tard mes parents me disaient que je n'étais pas obligée de venir à l'enterrement si je ne voulais pas. Qu'il n'y avait aucun problème parce que c'était dur et triste. J'avais longtemps hésité. Je voulais y aller mais en même temps c'était une grosse pression. Je ne savais pas comment ça allait se passer. J'allais être la seule gamine au milieu des adultes et on allait tous pleurer en regardant le cercueil de mon frère descendre dans son trou et écouter tout le monde parler de lui. Hors c'était dur d'entendre parler de lui parce que ça me faisait penser à lui. Et quand je pensais à lui je pensais à tout ce que je ne pourrais jamais vivre avec lui et au fait que je ne le reverrais plus jamais, que je n'entendrais plus jamais le son de sa voix. Au final j'avais voulu y aller et une fois arrivée j'avais décidé de rester dans la voiture pour ne pas entendre les gens parler. J'avais regardé de loin par la vitre puis j'avais longtemps pleurer avant de m'endormir d'épuisement sur la banquette.
Mon frère avait trois ans de plus que moi et aujourd'hui j'étais plus vieille qu'il ne le serait jamais. Je ne saurais jamais comment il aurait pu être en grandissant et même si j'avais fait mon deuil et que j'avais aussi des bons souvenirs qui me revenaient quand je pensais à lui, ça me rendait triste et nostalgique. Je soupirais et refermais cet album. Il ne devait y avoir que des souvenirs de l'époque avec mon frère dans celui la donc... J'aimais toujours mon frère et je l'aimerais toujours mais je n'avais pas forcément envie de me saper le moral aujourd'hui. Ni même que Paige me retrouve en boule dans le lit et plus d'humeur à rien. Non certainement pas. Je prenais donc un autre album et pouvais constater en l'ouvrant que celui ci datait de ma période adolescente. La première photo me fit d'ailleurs retrouver le sourire.
J'éclatais de rire en voyant le costume qu'elle m'avait pris et le prenais du bout des doigts en tendant les bras pour pouvoir le regarder en entier "T'es pas sérieuse la ?" Elle était pas possible, vraiment pas possible "C'est Halloween ! Depuis quand à Halloween il y a des lapines sexy ?" Elle me fit un grand sourire innocent "C'est une soirée d'halloween ! Donc qui dit soirée dit sexy pis pour la lapine ben... Quand j'ai vu le costume je me suis dis que ça irait grave bien sur toi alors discute pas okay" je ris en secouant la tête puis la pointais du doigt "C'est bien parce que c'est toi !" Après l'incident on avait déménagé à Melbourne pour un nouveau départ et on avait continué à vivre. Au lycée je m'étais retrouvée à l'internat, à partager ma chambre avec cette espèce de délurée que j'adorais. "Au pire on rajoute un peu de sang qui coule des lèvres et c'est bon ça passe" Je finissais d'enfiler mon costume. C'état vraiment court. Ras les fesses en fait. Pour la comparaison c'était un peu comme le déguisement de Bridget Jones quand elle se pointait à la soirée sexy alors que le thème avait changé. Sauf que j'étais en blanc et non en noir. Avec bien sûr la petite queue en pompon et les oreilles de lapin "T'es la plus craquante des chaudes lapines que j'ai jamais vu Mamamia !" je renvoyais mes cheveux en arrière d'un petit geste de la main en me la jouant "Je sais merci" Je riais avant d'aller me maquiller dans la salle de bain. La soirée avant été génial et mon costume bien que pas adapté à halloween avait beaucoup plu ! Forcément. Bien sûr il y avait eu beaucoup d'alcool et je ne m'étais pas montrée raisonnable. La nuit même après être rentrée j'avais couché avec ma partenaire de chambre. Elle a été ma première expérience lesbienne et même ma première expérience tout court.
Je relevais la tête en souriant. C'est vrai que chez beaucoup de fille homo elles avaient d'abord testé les mecs dans un premier temps puis ensuite les filles. Ça n'avait pas été mon cas. J'avais toujours été attirée par les courbes féminines sans vraiment chercher à m'attarder sur la beauté d'un corps d'homme. Est ce que ça voulait dire que je trouvais les hommes moches ? Non certainement pas. Tout comme je n'avais rien contre leur façon d'être ou quoi que ce soit d'ailleurs je m'entendais généralement très bien avec les hommes. C'est juste que les hommes n'ont pas de belles poitrines, de jolies tailles marquées et de belles hanches arrondies. Bon bien sûr ça c'était cliché mais ça restait ce qui représentais le mieux la féminité. Je reposais l'album et me levais pour aller m'appuyer contre l'encadrement de la porte en croisant les bras. Paige était la, à peintre à même le sol. Mon sourire s'étendis et ma tête bascula contre l'encadrement. Je disais rien pour ne pas la distraire. Même s'il nous arrivait de nous prendre la tête et pas qu'une fois par an je ne me lassais jamais de la regarder. Si concentrée et si passionnée. Même si elle foutait le bordel partout par terre. D'ailleurs ma rencontre avec elle c'était aussi une drôle d'histoire.
J'avais vingt cinq ans, j'avais finis mes études et était devenue prof sans réellement choisir dans quel établissement c'était pour ça que je m'étais retrouvé dans un collège bien que mon but était de pouvoir enseigner à la fac idéalement. Ceci dit ayant, par je ne sais quelle chance, réussis à avoir un poste dans mon secteur de prédilection j'étais loin de me plaindre. Et puis ça se passait plutôt bien, j'avais réussis à m'imposer rapidement auprès de mes élèves et à me faire respecter. Quand à mes collègues je m'étais tout de suite très bien entendu avec. D'ailleurs c'était à une petite soirée chez l'une d'elle que j'avais fait une drôle de découverte. Elle avait laissée son ordi ouvert et alors qu'elle était dans la cuisine un petit bruit annonçant une notification avait attiré mon attention "Je crois que tu as un message" vu qu'elle avait laissé son ordi ouvert je ne pensais pas qu'il y avait quoi que ce soit de perso du coup je regardais l'écran dans le but de lui dire de qui était le message sauf que la j'ai eu l'impression d'halluciner "Attend c'est quoi ce bordel ? C'est moi ça ! Pourquoi y'a ma photo et mon nom sur ce site de rencontres ?!" autant dire qu'elle était rapidement revenue de la cuisine, elle et ma deuxième collègue présente ce soir la. "Attend attend calme toi on va t'expliquer" je me redressais pour me tourner vers elles en appuyant mes mains sur ma taille "Ah ben vous avez plutôt intérêt oui, ça me semble la moindre des choses !" parce que la clairement ça ne me plaisait pas trop ! "Non mais t'inquiète c'est rien de grave. En fait on voulait juste te filer un coup de main pour faire des rencontres parce que tu sais comme tu aimes les filles c'est moins évident ça court pas les rues quoi et tu peux pas savoir direct qui est hétéro ou pas" j'arquais un sourcil "...Eeenfin bref, du coup on t'as fait un profil et quelques personnes ont été intéressée par toi mais comme on te connait on a un peu fait le tris et on s'est fait passer pour toi pour en savoir un peu plus sur une des filles. Ben celle qui vient d'envoyer un message d'ailleurs. Et elle est cool, franchement je pense que vous pourriez bien vous entendre toute les deux" Alors la c'était une grosse blague. Une grosse grosse blague qui n'était vraiment pas drôle ! "Non mais de quel droit vous vous mêlez de ma vie privée ? Je vous ai demandé quelque chose ? Je crois pas non !" oui j'étais énervée parce qu'elles n'avaient pas fait que m'inscrire sur un site contre mon gré et en continuant à me le cacher "Et comment vous avez pu vous faire passer pour moi en plus, comment vous avez osé ! J'arrive pas à le croire !" Je prenais ma veste et mon sac et je me barrais en rogne. Le soir même je recevais un message de ma collègue avec les identifiants de mon compte. Par curiosité je prenais mon ordi et me connectais sur le site pour lire la conversation avec la fille en question, voulant savoir ce qu'elles avaient pu bien dire en se faisant passer pour moi. Du coup en remontant la conversation je tombais sur des photos. De moi mais aussi de l'autre femme. Et je fus agréablement surprise. Elle était mignonne quand même. Du coup je lui envoyais un message lui expliquant la situation et m'excusant pour tout ça.
Puis finalement j'avais bien fait de continuer de parler avec elle, puisque ça faisait maintenant trois ans qu'on était ensemble. Comme quoi, même si mes collègues m'avaient bien énervée ce soir la, elles m'avaient aussi apporté beaucoup.