#1205 ft Zoey || I don't know... I mean... what ? [NC-17]

Cette chose avec Zoey était la chose la plus frustrante qu'il m'ait été donné de vivre. Ce que je ressentais pour elle, c'était nouveau et excitant, mais en même temps, interdit. Pas dans un bon sens. Pas dans le sens amour interdit des romans à l'eau de rose, des histoires de vampires ou des trucs d'adolescents. C'était tout simplement impossible, parce qu'elle était en couple. C'était mal. Et je savais qu'elle serait la seule femme que je ne voulais jamais toucher de la sorte, parce qu'aucune autre ne m'attirait jamais. J'avais déjà eu quelques expériences avec des filles. Quand on aime le sexe comme moi, on essaye tout ce qu'on peut essayer, juste pour savoir, se connaître parfaitement, savoir comment prendre son pied en deux minutes chronos quand on a besoin de faire vite ou comment faire durer le plaisir quand on a le temps et qu'on veut profiter de la personne qui est sur ou sous nous. J'avais embrassé des filles, la première fois pour essayer, les fois suivantes pour allumer un mec. Pareil pour les danses lascives, les tatonnages de deuxième base également. Je n'avais jamais été jusqu'à la troisième base avec une fille. Je n'en avais jamais eu le désir. Jamais jusqu'à elle...

Sauf que je ne pouvais pas. Enfin... Elle ne pouvait pas. Elle aurait dû me repousser depuis bien longtemps, mais Zoey étant qui elle était – un point commun, une chose que je ne pouvais que comprendre – elle n'avait eu aucune envie de lutter contre ses désirs. J'aurais pu m'en offusquer aussi. Trouver ça dégoûtant. Elle était en couple, heureuse en ménage... Du moins je le pensais sincèrement et pourtant, plus que flirter sans vergogne, elle allait carrément trop loin avec moi, me donnant envie de plus et prenant ce qu'elle pouvait y prendre. Je n'arrivais pas à lui en vouloir. J'avais fait pareil avec Casey. Pire même, sans doute, parce que j'avais dépassé la deuxième base... un peu trop... Non je merdais avec les deux. Je ne pouvais pas reprocher, à l'un, ni à l'autre, de ne pas jouer la voix de la raison. Je ne pouvais pas reprocher, à l'un comme à l'autre, de ne pas être le couple parfait que je m'étais imaginé. Cela ne rendait pas les choses plus faciles, ni dans mes actes, ni dans ma culpabilité. J'étais la responsable de toute cette débâcle. S'ils apprenaient l'un pour l'autre... S'ils se séparaient, cela serait de ma faute et malgré tout, je n'arrivais pas à lutter contre mes envies. L'excitation des premières fois avec cette fille qui me donnait envie de me donner corps et âme et le retour de cette passion violente, salvatrice et destructrice avec cet homme... J'étais à la fois perdu, dans la tourmente et je ne m'étais jamais senti aussi bien qu'aux cœurs de leurs étreintes.

Je la regardais, alors qu'elle réagissait à mes paroles. J'avais envie de tendre la main vers elle, de caresser son dos pour lui dire que tout irait bien, mais je me retins, repliant mes jambes sur le canapé pour poser ma main dessus et ne plus la toucher. Je n'étais pas certaine de ce que je ferais si je la touchais encore. Et puis, doucement, dans un murmure, elle m'annonça qu'elle avait un problème. Je fronçais les sourcils en ne la quittant pas des yeux. Je l'écoutais, alors qu'elle m'expliquait aimer Casey, mais qu'il manquait quelque-chose. Et puis elle professa une phrase énigmatique qui me laissa perplexe. J'eus à peine le temps d'entrouvrir la bouche pour lui demander ce qu'elle voulait dire qu'elle s'avança vers moi. Lentement. Assez lentement pour que je puisse me retirer si je l'avais voulu. J'étais douée pour esquiver les lèvres baladeuses... Mais j'étais comme figée, incapable d'anticiper l'évidence de ce qui allait suivre et – dans le fond peut-être aussi – désirant que cela se passe. Elle n'était pas la seule à se poser des questions. Pas la seule à avoir besoin de réponses.

Le baiser fut tendre d'abord, bien différent des quêtes précédentes, de la séduction d'avant. C'était réellement un baiser de... Je ne sais pas. Un truc qu'on fait quand on veut tester ses sentiments pour une personne. Je me laissais faire au début, sans vraiment réagir, mais rapidement, sa langue toucha ma lèvre et ce fut comme jeter une allumette sur le feu. Sa main sur ma joue descendit sur ma peau et j'attrapais sa hanche pour la rapprocher de moi. Mille images me venaient à l'esprit. M'allonger là en l'entraînant avec moi, lui sauter littéralement dessus pour la déshabiller et la goûter toute entière, me lever du canapé, la prendre par la main et l'emmener dans ma chambre... J'avais envie de ça. J'en avais réellement envie. Le goût de ses baisers me faisait voir les étoiles, sa main sur mon sein activait le feu au creux de mes reins. Je gémis, de plaisir et de détresse, alors que je goûtais sa langue, mes doigts sur sa hanche trouvant le chemin pour glisser sous son haut et remonter le long de sa colonne vertébrale. Je brisais finalement le baiser, glissant mon visage dans son cou. « Ne fais pas ça... », soufflais-je tristement. Je posais un autre baiser dans son cou, goûtant sa peau avant de me redresser, ma main toujours dans son dos, sur sa peau, sous son haut. « J'ai déjà été là, avant toi... avec lui... » Ça faisait mal de penser qu'il en était de nouveau là. Mal de penser qu'ils en étaient là, tous les deux. « Ne fais pas la même erreur... »

Puis je m'arrachais enfin à ses bras, reculant dans le canapé, repliant mes jambes pour les entourer de mes bras et poser mon menton sur mes genoux. « J'aurais dû lui parler. J'aurais dû... Je ne sais pas. Peut-être que ça n'aurait même rien changé... Mais on était là et soudain, je lui disais que j'en pouvais plus de nous et que nous serions mieux l'un sans l'autre. Ça c'est fini sans que je lui dise combien je l'aimais et combien malgré tout le bien qu'il m'apportait, il me manquait quelque-chose... J'avais le sentiment qu'il n'était pas assez et je pensais que je pourrais avoir plus loin de lui et... C'était faux. C'était tellement faux Zoey... », clamais-je en relevant la tête pour la regarder droit dans les yeux. « Ne fous pas tout en l'air parce que tu as peur de ne pas être au bon endroit et avec la bonne personne... Tu lui fais tellement de bien et lui... Il est fou de toi... Ne détruis pas tout sans avoir, au moins, essayé d'améliorer les choses avec lui... J'ai raté ma chance... Ne fait pas la même erreur... S'il te plaît. Sinon un jour tu te retrouveras à ma place, à regarder la personne que tu aimes le plus au monde dans les bras de quelqu'un d'autre parce que tu as eu la trouille de simplement t'asseoir en face à face pour lui dire qu'il y avait un grain de sable dans l'engrenage... »