Do it! (ft. libre)

Adepte du sport. L’une des premières lignes que j’avais mise sur mon CV et sans doute la seule qui n’était pas amplifiée par rapport à la réalité. Ce besoin d’activité physique me venait peut-être du fait que je venais d’une famille composée uniquement d’hommes, que j’avais été élevé comme ça ou bien juste que j’avais besoin de me défouler et de savoir que même si je trébuchais dans ma vie professionnelle je pouvais compter sur mon corps et mon esprit pour me montrer que je pouvais encore me dépasser.

C’était exactement la raison pour laquelle j’étais à la salle aujourd’hui. Je galérais professionnellement parlant. Je rêvais de continuer l’écriture de mon roman mais l’inspiration ne suivait pas et je remettais en doute toute mon histoire. Les « et si... ? » s’accumulaient et de vilains doutes s’immisçaient dans mon esprit pour y prendre racine. Dans ces cas-là, une seule solution (la meilleure que mon père m’avait enseignée) : va à la salle et dépasse toutes tes limites. Ton corps pourra toujours suivre alors prouve à ta tête que tu peux le faire et fonce.

Sac de sport sur l’épaule, je me dirigeais vers les vestiaires tout en jetant un rapide coup d’œil dans la salle. Personne que je connaissais, en même temps cela n’avait rien d’étonnant étant donné que j’étais nouvelle, en revanche, la salle était bondée. Ça allait être compliqué de se faire une petite place entre les bodybuilders et les sportifs du dimanche (ou ceux qui voulaient éliminer l’excès de Mcdo). Qu’à cela ne tienne. Je me changeais à la vitesse de l’éclair et fonçai dans l’espace musculation, prête à dérouiller des charges sur les épaules. Certains hommes me regardaient d’un air étonné, à croire qu’ils n’avaient jamais vu une nana faire du sport, sachez-le messieurs, on ne traîne pas que sur les appareils cardio.

Ok Sin’, par sur une base de 10 reps, avec la charge ça devrait aller. Normalement, j’aurais dû commencer plus doucement, mais j’avais besoin de ressentir la douleur physique pour oublier l’échec mental. Le corps suivra toujours, dans la douleur pour les dernières reps mais ça ira, en revanche c’est ton cerveau qui te fera flancher parce que tu penses que tu ne peux pas y arriver, prouve-lui le contraire. 9... 10 ! Je lâchais les poids en nage. La vache ! Comment ça pouvait faire autant de bien que de mal ? Je m’étirai rapidement. Je sentis un regard peser sur moi. Je me retournai pour voir la personne qui me fixait.

« Alors ? Impressionner par le taux de muscles dans un si petit corps ? dis-je en gonflant mes biceps comme si j’avais réellement une tonne et demi de muscles. »