When you need entertainment call me Bro' ✘ Samuel

Je n’étais pas le genre de fille à me sentir mal à l’aise pour quoi que ce soit. J’assumais tout ce que je faisais sans jamais rien regretter. Sauf que cette fois, c’était différent. Je n’étais en rien responsable de l’attitude déplorable de Casey à l’encontre de Samuel. J’avais simplement été prise entre deux feux et je n’avais pas pu faire grand-chose. Casey était mon copain, Sam le frère de ma meilleure amie que j’appréciais beaucoup. Je le considérais comme un ami aussi et j’aimais passer du temps avec lui au même titre que Louna. A la seconde où on avait quitté ce parking, je m’étais sentie mal pour lui. Comment oublier ce regard qu’il m’avait lancé ? Il me restait en mémoire et depuis, ce moment ne cessait d’occuper mon esprit. Je devais mettre les choses au clair, m’excuser du comportement de Casey à sa place parce que je savais qu’il ne le ferait jamais de lui-même. Malheureusement, je n’avais pas recroisé Sam jusqu’à aujourd’hui. Il était avec l’un de ses frères mais je n’avais pas le choix, je devais sauter sur l’occasion parce que je ne savais pas quand elle se représenterait. Je ne pouvais pas laisser passer ma chance, même si je travaillais. C’était ma pause de toute manière.

Alors je les avais rejoints, saluant d’abord son frère dont j’avais oublié le prénom, puis Sam. C’était une grande première, je n’étais pas à l’aise. Il devait probablement m’en vouloir. Sans doute. Même si je n’avais rien fait. C’était peut-être pour ça d’ailleurs ? Je lui avais demandé de me suivre quelques minutes le temps de discuter, chose que son frère approuva en encourageant Sam à coopérer. Il était en droit de refuser après tout, je ne lui mettais pas le couteau sous la gorge. Mais j’espérais vraiment qu’il accepte. Alors j’attendais, triturant mes doigts, qu’il me donne une réponse. Il accepta finalement et se leva pour me suivre. A cet instant, je ne pus m’empêcher de lui adresser un faible sourire pour le remercier. « Merci. » Je tournais les talons pour me diriger vers un endroit un peu plus tranquille et à l’écart, pour qu’on ne soit ni dérangé par la musique, ni par le passage des gens. Arrivée à destination, je me tournais vers lui. Je pris une profonde inspiration avant de me lancer. « Ça fait un moment que je voulais qu’on ait cette discussion, mais on ne s’est plus croisés jusqu’à ce soir. Je suis désolée d’interrompre un moment avec ton frère mais quand je t’ai vu, je me suis dit que c’était le moment ou jamais. » Je lui adressais un sourire désolé avant de continuer. « En fait, je voulais m’excuser pour le comportement de Casey, l’autre jour, sur le parking. Il est un peu con parfois, il faut bien l’admettre et jamais il n’aurait dû te parler comme il l’a fait. Il a dépassé les bornes ce jour-là et je dois te dire que je lui ai bien fait comprendre que ça ne m’avait pas plu… » On s’était disputé ce jour-là, tant je n’avais pas apprécié son comportement. « Je m’excuse à sa place parce qu’il est trop fier pour le faire lui-même, alors voilà. Tu… Tu ne m’en veux pas, hein ? » Je ne voulais pas me mettre Sam à dos, ça me ferait chier parce que je l’aimais bien.

Je tenais à Samuel. Il était le frère de ma meilleure amie. Mon ami. Je ne pouvais pas rester sans rien faire et prendre le risque que notre relation se dégrade. Casey et lui ne pouvaient pas se supporter, certes, mais j’avais bien remarqué le regard qu’il m’avait lancé en découvrant que j’étais la copine de son pire ennemi. Il avait été déçu, choqué, peut-être même blessé ? Je l’avais senti à l’instant même où nos regards s’étaient croisés ce jour-là. Je l’avais ressenti jusqu’au plus profond de moi et ça m’avait perturbée. Alors oui, je voulais m’excuser auprès de lui pour le comportement exécrable de Casey ce jour-là, mais je voulais aussi comprendre. Pourquoi avait-il réagi comme si le sol se dérobait sous ses pieds ? Je m’en voulais un peu d’interrompre un moment qu’il passait avec son frère, mais cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas croisé que je ne pouvais pas manquer cette occasion d’avoir une discussion avec lui. Je l’avais emmené un peu à l’écart où il y avait peu de monde et une musique bien moins forte pour que nous puissions parler en toute intimité.

Arrivés dans un coin reculé, je me lançais enfin. Sam leva un sourcil, l’air perplexe. Je ne me débinais pas pour autant et continuais jusqu’à finir là-dessus. Casey était trop fier pour s’excuser. Et même si ce n’était pas le cas, jamais il ne présenterait ses excuses à un homme qu’il déteste. Il finit par ouvrir la bouche pour m’intimer froidement de ne pas parler de mon mec. Je fronçai les sourcils à mon tour et je croisais les bras. Avait-il besoin de me parler sur ce ton ? Ma bouche s’entrouvrit, j’allais répliquer mais il me coupa l’herbe sous le pied en continuant sur sa lancée. Il assura qu’il ne m’en voulait pas mais me fit bien comprendre qu’il ne voulait plus entendre parler de Casey. Super. Je soupirais doucement alors qu’il termina avec une réplique qui me fit lever les yeux au ciel. « Ah oui ? Et avec qui je devrais être ? Toi ? » Lançais-je sur un ton passablement agacé. Pour qui se prenait-il à juger de la sorte ? « Ecoute Sam, tu es une personne que j’apprécie. J’ai bien conscience qu’on ne peut pas aimer tout le monde… » Je me perdis quelques secondes, laissant ma phrase en suspens avant de reprendre, curieuse. « Pourquoi vous vous détestez tant ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Et surtout, ça remonte à quand ? Quand j’avais abordé le sujet de Sam avec Casey, il s’était contenté de prendre son air renfrogné et de changer de sujet. Peut-être que je pouvais en apprendre un peu plus avec le principal intéressé ? Comment pouvait-on en arriver à ce point là ?

Je finis par me détendre un peu plus et je glissais mes mains dans les poches arrière de mon short en jean. Il ne voulait plus parler de Casey, soit. Parlons de lui alors. J’avais une question à lui poser, ou du moins un point à éclaircir. « Dis-moi Sam. A quel point tu m’apprécies ? » Je voulais savoir. Il m’avait déjà dragué quand on avait pris un café ensemble. Et puis, il avait déjà couché avec moi par le passé. Je suppose que je dois lui plaire un minimum. « Ecoute, que tu le veuilles ou non, j’ai bien remarqué le regard que tu as lancé ce jour-là… » Ou alors, il a simplement été choqué de découvrir la meilleure amie de sa sœur avec son pire ennemi. Peut-être que je me monte la tête pour rien moi aussi. « Tu sais quoi ? On va oublier tout ça. On enferme ce moment dans un coin de notre mémoire et on n’en parle plus. » Je m’approchais de lui avec un sourire pour me hisser sur la pointe des pieds et déposer un bisou sur sa joue. « Tu as peut-être envie de rejoindre ton frère maintenant ? »

Samuel avait de la répartie. Il avait toujours réponse à tout. C’était amusant dans la plupart des cas. Aujourd’hui pas forcément. La situation était déjà assez compliquée comme ça. Sa réplique me fit hausser les sourcils. Qu’est-ce qu’il insinuait ? Qu’il était meilleur que les autres ? « C’est-à-dire ? » Qu’est-ce qu’il entendait par là ? Qu’il n’y avait qu’avec lui que je me sentirais bien ? « Vas au bout de tes pensées. » S’il me sortait ça comme ça, c’est qu’il avait au moins un exemple non ? S’il s’estimait meilleur que Casey, qu’il me le prouve au moins ? Etait-ce son ego qui parlait ? Ou y avait-il réellement quelque chose derrière ? Il ne pouvait pas me balancer ça comme ça en espérant que je n rebondisse pas dessus. J’étais du genre tenace alors qu’il n’essaye même pas de se défiler.

Je voulais également savoir pourquoi Casey et lui ne s’entendaient pas. Ce n’était pas une simple animosité, ils se détestaient réellement. Qu’est-ce qu’il s’était donc passé entre eux pour que ça dégénère à ce point ? Il se contenta d’une excuse bidon et je fronçais les sourcils. Ça remontait à leur enfance, certes, mais juste parce que sa tronche ne lui revenait pas… « Tu te fous de moi là. Vous vous détestez juste parce que vous ne pouvez pas vous voir en peinture… ? » C’était stupide. Puérile. Si ça s’arrêtait au physique. Il devait forcément y avoir autre chose. Une chose dont il ne voulait pas parler. Soit. Passons alors. « Enfin, laisse tomber, ça ne me regarde pas après tout. » Je levais les mains pour mettre fin à la conversation. Après tout, c’était une histoire entre eux, ça ne me regardait pas, je n’avais pas à fourrer mon nez là-dedans. Je ne voulais pas prendre partie. Je ne pouvais pas. Il était hors de question que je choisisse un camp, je voulais rester neutre.

J’étais ensuite partie sur un sujet sensible. J’avais bien remarqué le regard qu’il m’avait lancé le jour de la dispute avec Casey. Un regard tellement particulier. Un regard qui m’avait fait mal au cœur. Il y avait eu de la déception. Mais comme il restait silencieux, j’en avais conclu qu’il ne voulait pas en parler. Après tout, si mes soupçons étaient fondés, c’était un sujet sensible et gênant. Peut-être que je lui plaisais ? Non. Je devais me faire des idées pour rien. Mieux valait qu’il retourne auprès de son frère à présent, je l’avais assez accaparé comme ça. Pourtant, contre toute attente, il ouvrit la bouche pour déballer tout ce qu’il avait sur le cœur. Ses paroles me touchèrent en plein cœur et la seule réaction que j’eue fut d’entrouvrir la bouche. Bon sang, pourquoi fallait-il que je lui plaise ! Pourquoi fallait-il qu’il rende les choses plus compliquées ? Tout un tas de choses se bousculaient dans ma tête. J’étais sans doute restée silencieuse trop longtemps pour lui parce qu’il reprit la parole, un peu plus sûr de lui. « C’est… ça m’avait traversé l’esprit mais… » Mais j’avais espéré me tromper. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Je posais mes mains sur mon visage en baissant la tête quelques secondes, pour ensuite la relever et glisser mes doigts dans mes cheveux. « Sam… » Je soupirais en posant mes mains sur mes hanches. En réalité, je ne savais pas quoi dire. Qu’est-ce que je pouvais bien dire. « Je suis loin d’être parfaite. » Assurais-je avec un petit sourire. Bon, c’était plus facile de parler de moi que de parler de ses sentiments. Inutile d’en rajouter de toute manière, il savait très bien à quoi s’en tenir. « Je fais peur le matin au réveil, j’ai les cheveux dans tous les sens. Je ne suis pas toujours bien habillée. Je suis assez chiante aussi quand je m’y mets. » Je plaisantais pour tenter de faire baisser cette tension. Je ne voulais pas qu’il y ait de malaise entre nous ou qu’il regrette ce qu’il venait de dire. Et je ne voulais surtout pas répondre à ça. J’avais entendu, mais je ne voulais pas revenir dessus. J’aimais beaucoup Sam alors je ne voulais surtout pas le blesser. « Enfin bref. » Je glissais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Et maintenant ? « Je vais te laisser finir ta soirée avec ton frère, ma pause est bientôt terminée… »

Mon cher petit frère avait bon gout en matière de femme. La petite blonde qui l’avait embarqué était une sacrée bombasse. Il avait plus qu’intérêt à se la taper parce qu’il passait à côté de quelque chose. Un corps comme ça, ça ne se refuse pas. S’il ne la sautait pas, il était vraiment empoté et là, ça craignait un max. Est-ce qu’il la connaissait ? Je supposais que oui, vu qu’elle connaissait son nom et qu’elle voulait lui parler spécifiquement. Est-ce qu’il se l’était déjà faite ? Non parce que clairement, moi je ne dirais pas non à un cul pareil. Je l’avais suivi du regard lorsqu’il s’était levé pour la suivre mais ils avaient finalement disparu de mon champ de vision. Pour s’envoyer en l’air, je l’espérais. Même si elle n’avait pas la tête de la nana surexcitée. Bon, je devais bien avouer que je n’avais pas vraiment fait attention à son visage. Je m’étais plutôt focalisé sur son cul et ses seins. Parce que bordel, il y avait du monde au balcon ! En fait, je ne venais pas assez souvent ici. Je sentais que j’allais finalement devenir un client régulier. Et puis, Josh est vigile, je suis sûr qu’il pouvait nous faire entrer à l’œil.

Les minutes s’écoulaient, mais je ne restais pas à l’attendre sans rien faire. Je profitais pleinement du spectacle et des nanas qui se déshabillaient sur scène. Il y avait une autre belle blonde bien intéressante qui se déhanchait gracieusement autour d’une barre et elle récoltait pas mal de pourboires. Forcément, elle aussi avait les arguments bien placés. Toutes les nanas de cette boite étaient des bombasses ? Je comprenais mieux pourquoi Josh bossait ici ! Moi aussi j’aurais accepté de surveiller les lieux si je pouvais m’en taper quelques unes de temps en temps. Une serveuse vint m’offrir un verre et je discutais un peu avec elle quand je vis mon frère revenir avec une gueule de dix mètres de long. Qu’est-ce qu’il avait branlé ce con ? Alors qu’il s’approche, mon sourire glisse sur mes lèvres. Quoi, il n’avait pas réussi à conclure ? Il avait eu une panne ? Il sembla vexé de quelque chose et il se tira sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit. Je me levais d’un coup sans calculer la nana qui était avec moi et je rattrapais mon frère pour lui chopper le bras pour l’obliger à s’arrêter dans sa course et à me faire face. « Oh ! C’est quoi le problème là, t’as foiré ? Ne me dis pas que tu as merdé ton coup merde ! » Rien que le fait de poser ses yeux sur cette nana suffisait à faire monter l’excitation, il n’avait pas pu merder son coup. « Quoi, elle t’a repoussé ? Elle t’a giflé ? » Pourquoi est-ce qu’il tirait sa gueule des mauvais jours ? « T’as pas pu la sauter parce qu’un vigile t’es tombé dessus ? » Je fronçais les sourcils, un peu plus sérieux. Si un mec s’en était pris à mon frère, c’était un homme mort, on ne plaisantait pas avec ça et Sam le savait. « Samuel. Accouche. Maintenant. » Voilà que j'avais déjà le poing qui me démangeait rien que d'y penser.

Je trouvais que mon petit frère était revenu bien trop rapidement pour avoir eu le temps de tirer son coup avec la petite blonde canon. Samuel était-il précoce ? J’espérais que non ! A voir la gueule qu’il tirait, ça s’était mal passé. Alors forcément, mon imagination de grand frère était florissante. J’avais pensé à tout un tas de trucs. Elle avait pu le chauffer pour rien et jouer la garce en le plantant. Un mec avait pu se pointer pour foutre la merde. Ou pire un type de la sécurité. Peut-être même que Sam s’en était mangé une ! Quoi, c’était possible ! Non pas qu’il était faible mais un coup en traître ça pouvait arriver vite. Bref, je m’étais imaginé tout un tas de scénarios mais comme il ne me répondait pas, j’avais dû employer un ton un peu plus ferme parce que je n’avais aucune patience. Il décida enfin à me faire face en me foudroyant du regard. Bien, au moins j’avais eu une réaction parce que son silence commençait à m’énerver. Il monta immédiatement sur ses grands chevaux et je fus surpris par ses paroles. Ça devait se lire sur ma gueule. « Ben c’est évident Samy ! Avec des obus et un cul pareil, à quoi tu veux penser d’autre bordel ? » Ben ouais à quoi hein ? « Attends… de quoi tu parles ? » Là pour le coup ça m’intriguait. Qu’est-ce qu’il pouvait bien foutre avec une bombasse si ce n’était pas pour penser à la sauter ?

Il m’expliqua ce qu’il s’était passé, qu’ils avaient juste parlé et qu’il voulait se barrer maintenant. Il ajouta même une petite menace à mon encontre. Mon petit frère serait-il devenu une tafiole qui discute comme une gonzesse ? Je le fixais d’un regard perçant alors qu’il osa affirmer que le seul problème ici c’était moi. « Ah oui ? » Malgré l’énervement qui montait en moi, mon sourire en coin ne quittait pas mon visage. Cependant, ce n’était pas forcément un bon présage. Il voulait sortir ? Bien. Je l’attrapais sans aucune douceur par le col derrière sa nuque et je le traînais avec moi jusqu’à l’extérieur. Arrivé dehors je le poussais devant moi et j’écartais les bras de mon corps pour le provoquer. « Comme ça c’est moi ton problème Samy ? Tu viens de passer un putain de sale quart d’heure avec une salope de gonzesse et c’est ma faute ? » S’il avait envie de se défouler sur moi, qu’il essaye. Je me battais beaucoup plus souvent que lui et j’encaissais mieux s’il le fallait. « Qu’est-ce qui t’arrive avorton, tu es devenu sentimental ? Tu discutes simplement avec une pute sans rien espérer en retour ? » Je savais que les strip-teaseuses ne couchaient pas avec les clients. Techniquement. Mais autant y aller à fond. « Où sont passées tes couilles Samuel ? Ose me dire que t’es un mec alors que tu ne penses même pas avec ta queue quand tu es avec une bombasse ! » Je me rapprochais légèrement de lui, mon sourire disparaissant enfin. « Ne me dis pas que tu es devenu une putain de tapette. » Parce que ça, je ne pourrais pas le supporter et il le savait. Je serais capable de lui démonter sa gueule et le laisser sur le carreau pour lui remettre les idées en place.