When you need entertainment call me Bro' ✘ Samuel

J’aimais les embrouilles. Je mentirais si je disais que je n’aimais pas chercher la merde. Enerver les autres, me foutre de leur gueule, les provoquer, ça m’amusait. Le jeu finissait souvent par en venir aux mains, mais ça ne me dérangeait pas, bien au contraire. J’aimais l’adrénaline des combats, même si je risquais de m’en prendre plein la gueule, j’aimais ça. Ça me donnait la sensation d’être vivant. J’aimais chercher mes frères également, ils ne faisaient pas exception. J’aimais en emmerder certains plus que d’autres comme Scott et Sam. Pour deux raisons différentes. J’aimais pousser Sam à bout parce que c’était le petit dernier de la famille. Louna ne comptait pas, elle était une fille. Dans toutes les familles c’est un peu comme ça non ? On aime faire chier les plus petits. Avec Sam c’était la même chose, je voulais lui forger le caractère. Au départ, je prenais ça à la rigolade. Monsieur s’était pris un stop ou n’avait pas pu finir ce qu’il avait commencé avec sa blondasse et ça me faisait rire. Mais il se braquait bien vite à mon gout. Je pensais qu’un type lui était tombé dessus mais non. L’idée que mon frère ait viré suceur de queue m’avait effleuré l’esprit et ça ne me plaisait plus. Je n’avais plus envie de rire soudainement.

Je le voyais bouillir, je le connaissais par cœur. S’il avait besoin de se défouler, qu’il ne se gêne pas. Je sentais bien qu’insulter cette pouffe l’énervait. Je le voyais dans ses yeux. Putain qu’est-ce qui lui prenait à ce petit con ? Pourquoi est-ce qu’il se mettait à la défendre bordel ? « Quoi, ça t’emmerde la façon dont je parle de ta pute ? » Avais-je touché la corde sensible ? « C’est ta meuf ou quoi ? » S’il prenait sa défense à ce point, il y avait bien une raison ? « T’as maté son cul trop longtemps, elle t’a giflé ? Tu t’es pris un râteau petit enfoiré ? » Ça expliquerait sa gueule de dix mètres de long. Et c’était la réponse la plus logique quand on y réfléchissait. Sa façon de la regarder, de la défendre alors que je la descends et son humeur massacrante depuis son retour. Contrairement à lui, j’étais du genre observateur, qu’il ne n’oublie pas. Cependant, mon sourire avait disparu parce qu’il commençait à me taper sur les nerfs. Je m’approchais de lui, menaçant, et il en fit de même. C’est qu’il me tenait tête ce petit con. Bien, ce n’était pas un Hawkins pour rien. Par contre, quand il commença à m’attaquer sur ma propre virilité, je sentis la colère monter. Le coup partit tout seul. Mon poing rencontra son visage violemment. Depuis quelques minutes que ça me démangeait. « Fini de jouer Sam, là tu me casses vraiment les couilles. Arrête de te la jouer romantique de mes deux, t’as aucune putain de leçon à me donner petite merde ! J’y suis pour rien si une pouffiasse ne veut pas de ta gueule ! T’es vraiment qu’une tapette à te foutre dans un état pareil pour une foutue suceuse de queue ! T’as qu’à en prendre une autre, des gonzesses c’est pas ce qui manque à Melbourne ! » Je m’approchais de lui pour l’attraper violemment par le col pour l’obliger à me regarder de près. « Ecoute moi bien Samy, parce que je ne vais pas le répéter, le dernier qui m’a parlé comme ça, je lui ai éclaté sa gueule tellement fort que même sa mère ne l’a pas reconnu. T’as de la chance d’être mon frère, je te jure. » Je le repoussais en arrière. « Vas-y ! Défoule-toi si ça te fait du bien ! Mais crois-moi, je vais te rendre chaque coup. » Il pouvait m’en foutre plein la gueule, mais alors il allait s’en prendre en retour.

Je n’aimais pas faire du mal aux gens. Ce n’était pas mon genre. Je pouvais me montrer moqueuse parfois mais ça n’avait rien de méchant. Le regard de Sam me hantait encore alors que j’étais retournée travailler. A l’arrière, dans les loges, je repensais à cette conversation et ça me faisait mal au cœur. Décidément en ce moment ma vie sentimentale était bien chaotique. Pourquoi tout le monde s’y mettait en même temps ? Une collègue s’approcha de moi, alertée par mo regard vague. Ce n’était pas dans mes habitudes de perdre mon sourire comme ça. Ce n’était pas la Zoey ordinaire. Moi qui étais toujours si enjouée et souriante. J’avais perdu mon sourire. Je savais que j’allais devoir revoir Sam un jour ou l’autre puisqu’il était le frère de ma meilleure amie. Est-ce qu’à ce moment je devrais faire comme si rien ne s’était passé ? Est-ce que je devais revenir dessus ? Non, bien sûr que non. Peut-être même qu’il n’allait plus vouloir me revoir après ça. Et je pouvais le comprendre.

Je n’avais pas la tête à me remettre au boulot alors mes collègues, qui s’étaient presque attroupées au final, me suggérèrent d’aller prendre un peu l’air, que ça me ferait du bien. Oui, sans doute. Récupérant ma veste pour la mettre sur mes épaules, je pris la porte de service pour regagner l’extérieur. Elles avaient raison, l’air frais me fit un bien fou. Je fermais les yeux quelques secondes le temps de m’aérer l’esprit mais bien vite, je fus ramenée sur terre par des bruits de coups. Avançant de quelques pas pour en trouver l’origine, je fus scotchée de découvrir que Sam était en train de se battre avec son frère. Sans réfléchir une seule seconde, j’accourus vers eux pour intervenir et m’interposer. « Sam !! » Il tenait son frère contre une voiture, lorsque j’arrivais à leur niveau. « Mais ça va pas ! » Surpris de me trouver là, son frère, Logan si mes souvenirs étaient exacts, tourna la tête vers moi en fronçant les sourcils. « Si c’est pas mignon, regarde qui voilà Samy, ta copine. » Lança-t-il d’un air moqueur. Pourquoi jetait-il de l’huile sur le feu comme ça cet imbécile ? « Laisse tomber Sam, lâche-le. S’il te plait. » Je posais une main sur son avant-bras pour l’inciter à m’écouter. Moi, et seulement moi. « Samuel. » J’entendis un petit rire à côté de moi et la voix de son frère se fit de nouveau entendre. « Samuel Hawkins tenu par les couilles par une foutue gonzesse. On aura tout vu putain. » Il commençait à m’agacer celui-là. Je tournais la tête vers lui d’un air mauvais. « Il va la fermer l’abruti ? Quel genre de frère arriéré tu peux être pour l’enfoncer comme ça ? » Visiblement surpris par mon répondant, il haussa les sourcils et un sourire apparut au coin de ses lèvres. « Mais c’est qu’elle mordrait en plus celle-là. Fais gaffe quand même à ce que tu dis chérie. » S’il pensait me faire peur, il se trompait lourdement. Je n’avais peur de personne. Je me tournais vers lui, posant mes mains sur mes hanches. « Ah oui, sinon quoi ? »