Le jeu en vaut la chandelle | Katherine

Le jeu en vaut la chandelle

Katherine & Keith

Ça faisait maintenant presque trois mois que je parlais régulièrement avec Katherine. Depuis que je l’avais aidée dans son combat contre l’imprimante on essayait de se voir plutôt régulièrement. Bon, les week-ends j’étais assez pris mais on se voyait tous les jours à l’université. Il nous arrivait de temps en temps d’aller boire un café ou un verre après les cours et on discutait par téléphone. Malheureusement mes efforts n’étaient toujours pas récompensés et je n’avais pas encore réussi à l’attirer dans mon lit. Bon nombre de mecs aurait lâché l’affaire depuis le temps mais j’étais du genre tenace et obstiné. Après tout, elle était lesbienne, ce n’était pas chose aisée de la faire changer de bord. C’est pourquoi je m’efforçais de passer le plus de temps possible avec elle pour qu’on apprenne à bien se connaitre. J’étais plutôt fier de mon parcours avec elle et je savais qu’un jour ma persévérance serait récompensée. Il fallait juste que je sois patient et que je continue de faire mes efforts. Après tout, je la trouvais sympathique et mine de rien j’aimais bien passer du temps avec elle, même si l’idée de coucher avec elle me trottait toujours dans un coin de ma tête.

Ce week-end, nous avions enfin trouvé un créneau de libre tous les deux pour sortir ensemble. Le choix de la destination s’était porté sur l’Emerson club parce que c’était un endroit que je connaissais et je savais que c’était une valeur sûre. Avant d’y aller, j’avais mangé un morceau et j’avais pris ma douche pour me préparer. J’avais opté pour une chemise noire et un jean foncé. Je m’étais coiffé plus ou moins et mis une ou deux touches de parfum et j’étais fin prêt ! Je quittais mon appartement à l’heure prévue pour regagner ma voiture et me rendre au lieu de rendez-vous. Arrivé sur place, je constatais qu’il y avait déjà pas mal de monde et que les gens étaient venus tôt. En même temps, le club proposait un restaurant ce n’était donc pas si étonnant que ça. Je m’avançais vers l’entrée mais je ne la voyais pas encore. Je supposais qu’elle n’était pas encore arrivée. Typique des femmes de se faire désirer. Je sortis mon téléphone de ma poche pour voir si je n’avais pas de message. Rien. Je comptais lui en envoyer un pour la prévenir que j’étais arrivé et que je l’attendais devant mais lorsque je relevai les yeux, je la vis arriver. Cette femme était vraiment magnifique bon sang… Quel gâchis qu’elle soit lesbienne ! Enfin, je comptais bien faire en sorte que ça ne dure pas. Après tout, elle passait à côté de quelque chose d’important dans la vie. Les plaisirs du sexe avec des mecs. Un sourire se glissa sur mes lèvres alors qu’elle avançait vers moi. J’en profitais pour l’admirer un peu, cela va sans dire. Pourquoi se priver d’admirer les jolies choses ? D’autant plus que ce soir, j’avais bien l’intention de précipiter un peu les choses en passant à l’attaque. L’alcool aiderait surement, ce n’était pas à négliger. « Waouh Mademoiselle Cortez, vous êtes vraiment sublime ce soir ! » Elle l’était en toute circonstance, mais ce soir c’était le summum. « Tu es pile à l’heure en plus. Je vais finir par me demander si tu as des défauts ! » A part le fait d’aimer les femmes bien sûr. Mon sourire ne quittant plus mes lèvres, je lui proposais mon bras pour qu’elle passe le sien dessous pour entrer. Je faisais des manières mais c’était amusant. « Un petit verre pour commencer ? » Autant commencer parce que qui me permettait de mettre toutes les chances de mon côté.

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Katherine & Keith

Il fallait que j’attaque un peu plus ce soir, il fallait que je lui ouvre les yeux sur le plaisir des relations avec un homme. Après tout, vu qu’elle était lesbienne, il y avait de faibles chances qu’elle ait déjà fait quoi que ce soit avec un homme. Ou alors, elle avait eu une mauvaise expérience qui l’avait dégoûtée et confortée dans son attirance envers les femmes. Il fallait remédier à ça. Il fallait que j’agisse avant qu’elle ne me place définitivement dans la friendzone. Si elle me considérait comme un ami et rien d’autre, c’était foutu. Ce soir, c’était donc le moment ou jamais d’entrer en jeu. J’avais déjà patienté trois mois, c’était un véritable record pour moi. Beaucoup se seraient lassés au bout de quelques jours, voire quelques semaines pour les plus courageux. Mais pour ma part, j’étais tenace et je lâchais l’affaire difficilement si je sentais que j’avais mes chances, même infimes. Avec le temps, j’avais réussi à me rapprocher d’elle suffisamment pour qu’on sorte ensemble après le boulot. En général, on allait boire un verre ou un café et on rentrait chez nous. Mais ce soir, on sortait vraiment. L’alcool était mon allié et j’espérais bien qu’il coulerait à flot. Pour l’un comme pour l’autre. J’avais une bonne résistance à l’alcool, mais qu’en était-il d’elle ? J’allais sans doute le découvrir ce soir. Je l’espérais du moins.

En la voyant arriver devant le club, je ne pus m’empêcher de la détailler de la tête aux pieds, bouche entrouverte tant elle était renversante et diablement attirante. Son orientation sexuelle était un véritable gâchis. Elle tourna sur elle-même en entendant mon compliment et lorsque je vis son dos nu… Seigneur, je n’allais pas rester sage ce soir, c’était une certitude. Elle me plaisait déjà d’ordinaire, mais dans cette tenue, c’était affolant. A son tour, elle complimenta ma tenue. Je ne pus m’empêcher de sourire en prenant la pose. « Muchas gracias ! » J’avais quelques notions d’espagnol, c’était le moment de les sortir ! J’avais même pris la peine de rouler le R pour prendre un minimum l’accent, même si j’étais loin d’être bilingue. Au moins, elle avait complimenté mon apparence, c’était une bonne chose. Un point pour moi. D’ailleurs quitte à commencer à attaquer, autant débuter par les compliments. Je n’étais jamais avare là-dessus. Avait-elle réellement des défauts ? Comme toute personne normalement constituée, oui. Elle en énuméra quelques uns et le coup de la poêle me fit rire. Ça c’était original ! « Ah ouais quand même ! Mais c’est pas mal parce que la poêle est un outil de défense comme un autre ! » Je la taquinais légèrement parce que c’était amusant. « Qui sait, peut-être que tu lanceras un nouveau sport de combat ou un nouveau truc de self-défense avec ça ! » Il y avait quand même peu de chance. « Maniaque à quel point ? Du genre à criser quand un objet n’est pas droit ou a bougé de deux millimètres de sa place initiale ? » Certains étaient vraiment maniaques à l’extrême, c’était limite une pathologie psychiatrique. Pour ma part, j’étais plutôt bordélique. J’allais donc peut-être éviter de l’inviter chez moi, ou je rangerais avant.

Je lui avais proposé mon bras pour qu’elle s’y accroche avant de nous diriger vers l’entrée. Une fois à l’intérieur, elle accepta ma proposition de commencer par un verre. C’était un bon début. Surtout si elle commençait avec un alcool plutôt fort ! J’avançais avec elle vers le bar pour finalement poser un coude sur le comptoir. Il ne fallut pas longtemps pour qu’un barman nous rejoigne. « Deux Piña Colada s’il vous plait. » Je ne savais pas trop quoi prendre alors je la suivais sur ce coup là. Il partit chercher nos verres et je me tournais vers la sublime Kathy. « Pourquoi pas ! J’aime bien chanter, ça ne me gêne pas. Mais à la seule condition que tu chantes avec moi ! » Si je chantais tout seul, ce n’était pas drôle. Je préférais avoir une partenaire sur ce coup là. « Je vais même peut-être te surprendre davantage mais je suis le genre de mec qui aime bien danser aussi. » On n’était pas nombreux à aimer ça. J’avais pas mal de potes qui n’aimaient pas et bien souvent, j’étais le seul glandu à danser parmi les filles. Mais je m’en fichais, j’aimais ça ! Et ça marchait du tonnerre avec les femmes. C’était même parfois l’occasion de se rapprocher quand la musique se voulait sensuelle. « Une danse, une chanson, un verre, tu as l’embarras du choix ce soir, je suis à ta disposition et je ferais tout ce que tu veux pour te faire plaisir ! » Je n’étais pas sûr qu’une lesbienne tilte au double sens de ma phrase mais elle allait devoir s’habituer parce que je comptais bien en glisser jusqu’à ce qu’elle comprenne. Le barman revint avec nos verres. Je les attrapais tous les deux pour lui tendre le sien et levais finalement le mien pour trinquer. « A cette soirée qui s’annonce mémorable ! » Ah ça, j’y comptais bien. Mon sourire ne quittait pas mon visage et j’amenais mon verre à mes lèvres pour boire quelques gorgées. « Tu es déjà venue ici ? » Etait-elle une fêtarde ? Pour ma part, je connaissais plutôt bien cet endroit.

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Katherine & Keith

Au fil des mois qui venaient de s’écouler, j’avais réussi à me rapprocher de Katherine. Nous n’étions plus de simples collègues de travail à présent. On allait boire un verre ou un café de temps en temps après le boulot, on s’appelait  quelques fois et ce soir on sortait enfin ! Mon instinct ne s’était pas trompé, c’était une femme avec qui j’aimais bien passer du temps. Je la trouvais sympathique, drôle et sexy. Ce dernier qualificatif n’était pas négligeable. Je m’étais lancé le défi de la ramener un jour dans mon lit et je comptais bien réussir à y parvenir, non sans difficultés bien entendu. Elle n’était pas attirée par les hommes, alors il allait bien falloir que je mette toutes les chances de mon côté. Notamment mes quelques notions d’espagnol. « Un peu ouais, j’en ai fait à l’école ! Et j’ai d’autres talents tu sais ! » Assurais-je avec un grand sourire. Bien sûr, je parlais de mes talents au lit, mais pas seulement ! Je savais jouer de la guitare, tout le monde me disait que j’avais une belle voix quand je chantais et je savais danser ! Ouais ça tournait autour de la musique principalement, ça faisait plusieurs domaines où j’étais bon si on comptait le sexe aussi. « Mais je garde la surprise pour plus tard, il ne faut pas tout dévoiler d’un coup. » Je lui adressais un petit clin d’œil. Mieux valait garder des cartes pour le moment venu. Si je dévoilais tout d’un coup, ce n’était pas drôle. « Ah, ça sent le vécu ? » Avait-elle déjà assommé quelqu’un avec une poêle ? Ou se contentait-elle de reprendre les clichés des films et dessins animés ? Sa plaisanterie finale me fit sourire, mais ce fut ses excuses pour l’avoir sortie qui me firent le plus rire. « Les blagues pourries sont les meilleures, t’excuse pas ! » En tout cas, ce n’était pas avec moi qu’elle devait avoir honte de ce genre de chose !

Son explication sur son degré de maniaquerie me fit penser qu’à ce niveau là, nous étions deux opposés. Comme sa copine, j’étais plus du genre roi du bordel ! J’avais toujours la flemme de ranger et au final, je laissais toutes mes affaires trainer n’importe où. Le principal, c’était quand même que je m’y retrouve. J’essayais même de ranger un peu quand j’invitais du monde chez moi. Si je devais ramener Katherine à mon appart, j’allais forcément devoir faire un grand ménage ! Est-ce qu’elle se rendait compte des efforts que j’étais prêt à accomplir pour elle ? Non, forcément. Puisqu’elle ne connaissait pas le plan final que j’avais en tête. « Je vois le genre oui. » J’étais pareil. Arrivé au bar, je commandais la même boisson qu’elle et elle me proposa l’idée du karaoké. Chanter ne me posait pas de problème, j’aimais bien ça mais je voulais qu’elle participe aussi ! Quel était l’intérêt sinon ? Autant partager une activité à deux. Mais pour ça, elle devait boire quelques verres. « L’alcool donne du courage ! » Après avoir bu quelques verres, on se sentait capable de déplacer des montagnes ! « On a le temps de toute façon, on peut boire quelques verres avant de faire quoi que ce soit. » Je n’étais pas pressé de rentrer et j’imaginais qu’elle était dans le même cas. Et puis, l’alcool pouvait grandement aider dans mes tentatives de rapprochement ! Ce n’était pas négligeable.

Quitte à vanter mes mérites, je pouvais aussi lui parler de mes talents de danseur. Je n’étais pas un professionnel, mais j’apprenais vite et étant assez souple, je me démerdais pas mal. Je vis la surprise dans son regard. Bien, peut-être que je marquais des points ! « Hum, les slows, comme tout le monde je dirais. J’ai déjà pris des cours de salsa aussi. » Parce que j’avais trouvé la prof super canon à cette époque. Alors comme j’avais eu envie de me la taper, je m’étais inscrit à ses cours. Et j’avais bien fait ! Parce que non seulement j’avais réussi à la mettre dans mon lit mais en plus j’avais appris à danser ce genre de danse. Je ne pouvais pas le rajouter dans mon cv mais j’étais toujours fier d’en mettre plein la vue sur la piste de danse sur ce style de musique. « Le Tango c’est sympa mais tu ne peux pas danser ça partout ! » Mais ça fonctionnait bien pour emballer ! Pour ce qui était du reste, je savais bouger mon corps sur à peu près tous les rythmes de musique. « Et toi, tu connais des danses en particulier ? » En bonne latino, j’imaginais que oui. En tout cas, j’étais prêt à beaucoup de chose pour qu’elle passe une bonne soirée. Sa remarque sur les choses ridicules qu’elle pouvait me faire faire me fit sourire. « Attention, je ne suis pas le genre à refuser un défi ! » Au contraire même. Je relevais sans souci tous les défis qu’on me proposait, sans vraiment réfléchir aux conséquences. Même si elle ne voulait pas abuser, je n’étais pas homme à me défiler devant l’adversité.

Le barman nous servit nos verres et j’attrapais le mien pour trinquer avec Katherine. Je bus quelques gorgées et elle confirma être déjà venue plusieurs fois ici. « Ouais de temps en temps. Au moins deux-trois fois par mois. J’aime bien l’ambiance, c’est sympa. Mais je ne pense pas qu’on se soit déjà croisés. Je m’en serais souvenu sinon ! » C’était une certitude. Dès que je l’avais vue à la fac, elle avait marqué mon esprit. Donc si je l’avais croisée avant, j’aurais forcément déjà tenté ma chance. Elle but quelques gorgées et elle se leva soudainement en attrapant ma main pour me proposer de commencer tout de suite par une danse. Tout sourire, je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle me guidait déjà sur la piste. Ce n’était pas une mauvaise chose de commencer par là. C’était l’occasion de marquer encore plus de points. La musique se prêtait pas mal à une danse de proximité alors je n’allais pas me gêner. Je bougeais d’abord quelques secondes seul le temps de me laisser imprégner par la musique et j’attrapais ses mains pour la faire danser avec moi. Pas une seule seconde, je ne la quittais des yeux, optant plutôt pour ancrer mon regard dans le sien. Je finis par poser une main sur sa taille, menant la danse de bout en bout. J’étais bien décidé à lui prouver que j’étais un bon danseur. Je la fis tournoyer sur elle-même et au moment de la tirer vers moi pour la ramener à mes côtés, j’y allais légèrement plus fort pour qu’elle se retrouve tout contre moi et je posais ma main dans le bas de son dos. Elle était curieuse de savoir comment j’allais mener la danse, elle était servie. Elle se retrouvait tellement proche de mon visage que je pouvais sentir son souffle sur ma peau. J’avais une furieuse envie de l’embrasser mais ce n’était pas encore le moment de céder. C’était trop tôt. Pour elle surtout. « Alors, verdict ? »

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Katherine & Keith

Katherine était marrante, elle me faisait rire. Je l’imaginais sans mal frapper quelqu’un avec une poêle, un peu comme dans les films. En même temps, comme moyen de défense, ce n‘était pas si ridicule que ça. Ça devait faire mal un coup dans la tronche ! En plus, j’avais l’impression qu’on avait à peu près le même humour. « Bonne déduction ! » Je n’avais pas peur du ridicule. Tant que je pouvais faire rire les autres et moi aussi par la même occasion, je n’hésitais pas longtemps. Ce n’était pas pour rien que j’étais un peu le clown de service. Je partais surtout du principe qu’on pouvait rire de tout. Et puis, ça aidait à détendre l’atmosphère si besoin. L’alcool était aussi un bon moyen d’y parvenir. Elle semblait d’ailleurs en avoir besoin pour se sentir capable de chanter devant tout le monde. « Pourquoi ? Le regard des autres te fait peur ? Tu ne m’as pourtant pas l’air d’être une femme timide. » Je trouvais qu’elle était plutôt sociable et à l’aise avec les gens. Cependant, je pouvais parfaitement comprendre que certains ressentent une certaine appréhension à se donner en spectacle.

Mon étalage de mes talents en danse eut l’air de la surprendre. Dans le bon sens du terme même puisqu’elle en était impressionnée. Ouais, j’étais capable de faire beaucoup d’effort pour séduire les femmes, comme prendre des cours de guitare ou de danse. Je savais être persévérant pour atteindre mes objectifs. Je lui avais retourné la question et elle assura savoir danser la salsa également mais pas le tango. Mon sourire s’agrandit quand elle évoqua l’idée que je puisse lui apprendre à le danser. « Ce sera avec grand plaisir. » Un énorme plaisir, surtout quand on savait que c’était une danse vachement sensuelle. Je n’allais pas cracher sur l’occasion de me rapprocher d’elle, dans tous les sens du terme. « Quand tu veux. » J’étais dispo n’importe quand. On pouvait essayer ce soir, ou prévoir un autre jour pour essayer ça. En revanche, une chose était sûre. Si je l’avais déjà croisée en soirée, il est certain que je m’en serais souvenu. Comment oublier une si jolie femme ? « J’ai une bonne mémoire. » Mieux valait ne pas en dire trop pour le moment. Je ne voulais pas qu’elle se pose des questions sur mon attirance sur elle. C’était trop tôt. Elle n’était pas encore dans le bon état d’esprit.

Elle ne tarda pas à m’emmener sur la piste de danse pour que je puisse lui montrer l’étendu de mes talents. J’avais joué tous mes atouts pour la séduire, comme j’aurais pu le faire avec n’importe quelle femme. Mais Katherine était un défi de taille. Elle n’était pas comme n’importe quelle autre femme que j’avais pu ramener dans mon lit grâce à mes pas de danse. Il fallait que je la marque suffisamment pour qu’elle se remette en question et qu’elle me laisse une chance. La danse terminée, je lui avais demandé son verdict. Résultat ? J’étais extrêmement fier de moi. Sa réaction me prouva que je l’avais perturbée. Je ne pus m’empêcher de sourire, mon regard ancré dans le sien. « Merci Mademoiselle Cortez. » Lorsque je remarquai qu’elle baissa les yeux sur mes lèvres, mon cœur se mit à battre un peu plus fortement. C’était un réflexe tellement significatif. L’avais-je déboussolée à ce point ? Personnellement, je jubilais mais j’évitais de le montrer. Je devais rester humble. Ne pas m’enflammer. Elle finit par s’écarter de moi, semblant reprendre ses esprits. Sa réflexion me fit rire. « Non, je ne plaisantais pas ! » Quand je disais que je savais danser, j’étais très sérieux ! Mais soudainement, elle prétexta une envie de boire et elle prit la fuite bien rapidement. Ça me confirmait qu’elle avait ressenti quelque chose de perturbant. Avais-je donc fait mon petit effet ? Le grand Keith Hamilton ne laissait aucune femme indifférente, même les lesbiennes.

Je la rejoignais au bar et m’installais à côté d’elle. Je récupérais mon verre pour boire quelques gorgées également. « C’est la danse qui te donne autant soif ? Ou… autre chose ? » Lançais-je en penchant légèrement la tête sur le côté en souriant. « Ça va aller ? Je t’ai bluffé à ce point-là ? » C’était amusant de la voir dans cet état-là. « Est-ce que je peux te poser une question indiscrète ? » Je préférais préparer le terrain avant de tenter de m’aventurer sur un sujet possiblement sensible. Enfin, c’était surtout personnel. « Tu as toujours été attirée par les filles, ou tu as déjà tenté quelque chose avec un homme ? » En gros, était-elle certaine de son orientation ou y avait-il une ouverture vers l’inconnu possible.