Une journée qui débute relativement mal... P.V. Drew Vannaker

Il y a des jours où on se dit que notre journée commence mal. C’était précisément mon cas… Je ne savais pas pourquoi, mais dès le matin, je n’avais pas eu de chance. Mon réveil n’avait pas sonné, j’étais donc en retard d’une bonne heure. J’avais mal mis ma prothèse de jambe ce qui faillit me faire perdre l’équilibre.  Comme j’étais déjà très en retard, je décidais de ne pas manger, je considérais que j’avais perdu bien assez de temps comme ça. Il fallait espérer que le reste de la journée aller se dérouler sans mauvaise surprise. Heureusement pour moi, j’étais une employée modèle, je n’étais jamais malade et je n’étais jamais en retard. Donc je ne fus pas ennuyée. En revanche, j’étais partie sans manger et sans prendre mes médicaments. Mais je me disais que ce ne serait pas si dramatique que ça pour une fois.

La matinée passa à une vitesse folle et j’étais débordée de travail. On me demanda d’aller nourrir les poissons ce que je faisais sans attendre. Mon estomac commencer à crier famine mais je me disais que je pouvais attendre mon heure de pause. Il fallait que je traverse l’aquarium pour me rendre au bassin des orques. Il y avait beaucoup de monde et la chaleur était assez étouffante. Je sentais une sensation étrange envahir mon corps. J’entendais comme un bourdonnement dans mes oreilles et je voyais tout tourner. Je voulais m’asseoir mais je ‘en eu pas l’occasion et je perdais connaissance en me cognant la tête par terre. Je n’entendais plus rien et je ne voyais plus rien non plus. Je ressentais un peu la même chose que lorsque j’eu mon accident de voiture avec mes parents. Ce fameux jour ou je les avais perdu ainsi que ma jambe gauche. Les secours et les médecins disaient que j’étais une battante et que je réussirais à me relever de ce coup dur. Ce jour-là, ma vie changea du tout au tout.  Mais j’avais réussi à m’adapter à ma nouvelle vie et je ne m’en sortais pas trop mal pour le moment. Je ressentais une drôle de sensation, j’avais envie de me réveiller mais je n’y arrivais pas. J’avais l’impression que mon corps pesait lourd, ça devait très certainement être du au malaise. J’entendais une voix lointaine et je reconnaissais celle de ma collègue Emilie. Je crois qu’elle me parlais mais je n’en étais pas certaine.

Vous avez déjà entendu ce sifflement étrange dans votre oreille avec votre vision qui se brouille et des voix lointaines ? C’est la seule chose dont je me souviens. Après ça, plus rien, un silence relativement angoissant. Le même silence dont j’ai déjà été victime le jour où je suis tombée dans le coma. Se réveiller sans sa jambe gauche et sans ses parents est un moment très angoissant. Surtout quand on apprend que ses parents sont morts et que je suis la seule survivante. Ce jour-là, mon monde s’est écroulé. J’entends une voix qui essaie de me ramener. J’avais l’impression que ma tête pesait trois tonnes. J’ouvrais doucement les yeux et je tournais la tête vers la personne qui était en train de me parler. « Eva… » Je regardais autour de moi. Les touristes étaient venu voir ce qu’il se passait et j’avais clairement l’impression d’être un morceau de viande face à des vautours.

J’avais probablement du me cogner la tête car j’avais mal et j’avais envie de vomir. Je voulu me redresser mais je n’y arrivais pas. Pendant une fraction de secondes, je me demandais où je me trouvais. Par reflex, je cherchais Will du regard mais je ne le vis pas. Je voyais juste ma collègue qui appela la sécurité du parc. Ces derniers arrivèrent rapidement et firent en sorte de pousser la foule de curieux tout en leur disant de reculer car il n’y avait rien à voir. Ma collègue demanda à la personne qui m’avait demandé mon prénom, si c’était nécessaire d’appeler une ambulance. Ce mot me fit m’agiter par reflex. « Non… Je ne veux pas aller à l’hôpital… Je vous en prie, je vais bien… » Je le suppliais du regard. Depuis que je n’avais plus ma jambe, je ne supportais plus les milieux hospitaliers et je n’avais clairement pas envie d’y aller. Je voulais juste rentrer chez moi. Je n’allais donc pas lui dire que j’avais envie de vomir car si je le faisais, je serais bonne pour passer tout un tas d’examens et je n’en avais vraiment pas du tout envie. « Je vais bien je vous assure. »