#1205 ft Zoey || I don't know... I mean... what ? [NC-17]

I don't know... I mean... what ?

Ce serait mentir que de dire que je n'avais pas réfléchi lorsque je m'étais préparé. Que je n'avais pas réfléchi comme je réfléchissais quand je voulais séduire. Je n'avais pas vu Zoey depuis des semaines et c'était elle qui m'avait recontactée pour me dire que son offre tenait toujours. J'avais cédé et fixé un rendez-vous. Elle devait m'aider à mieux appréhender la caméra. A ne pas laisser l'outil - ou la présence de quelqu'un que je connaissais - influencer mon jeu. J'étais heureuse qu'elle ait envie de m'aider, excitée à l'idée de la voir et vraiment anxieuse de ce qui allait se passer.

Et si je n'étais pas capable de me contrôler ?

Il était quinze heures quand Zoey sonna à la porte - du moins, je supposais que c'était elle, vu qu'on avait rendez-vous à cette heure et en passant devant le miroir du salon, je restais un instant de plus à me regarder, juste pour m'assurer que j'avais fait le bon choix. J'avais mis une jupe courte taille haute noire et un crop top en laine légère, à manche courte. Ce matin, j'avais bouclé mes cheveux pour qu'ils aient un aspect ondulé presque naturel et un maquillage léger comme j'en portais la plupart du temps, du gloss faisant briller légèrement mes lèvres. Je vérifiais mes dents pour m'assurer qu'il n'y avait pas un défaut et me tournait brièvement pour m'assurer que ma jupe ne laissait rien voir d'indécent. J'allais être filmée aujourd'hui. Je devais être présentable et jolie. Du moins, j'essayais de me convaincre que j'avais fait autant d'effort uniquement pour la caméra.

J'allais ensuite ouvrir la porte, souriant en croisant le regard de la belle blonde. « Salut ! », soufflais-je en m'effaçant pour la laisser entrer. « Tu vas bien ? » Je ne savais pas vraiment comment l'accueillir. Quand il s'agissait de Darcy, je savais quoi faire. Je lui sautais littéralement dans les bras pour un gros câlin, mais là... Je savais que Zoey voulait qu'on soit amies. Je n'étais pas pour autant super à l'aise avec le contact physique quand il s'agissait d'elle. Pas que son contact me révulsait. C'était tout l'inverse. Et j'avais déjà assez fauté ces derniers temps.

Refermant la porte derrière elle, je la poussais vers le salon. « Tu veux boire quelque-chose ? » Ma mère ne serait pas de retour avant tard ce soir, donc nous allions être tranquille pour plusieurs heures. Il n'y avait aucune urgence à commencer et puis j'avais un peu l'impression que si j'entamais directement en lui demandant de travailler, cela donnerait l'impression que je voulais qu'elle reparte aussi vite. Je n'en avais pas envie. J'étais contente qu'elle soit là. Et j'avais envie de passer un peu de temps avec elle. « On a aussi des gâteaux ou des biscuits salés si tu as faim. J'ai toujours faim quand je travaille. » En fait, j'avais plutôt faim très régulièrement. J'étais un vrai ventre sur patte. Surtout quand j'étais nerveuse. Et le sujet du jour me rendait nerveuse autant que la femme en face de moi.

☆☆☆ Beerus

❝I don't know... I mean... what ?❞
Maeve & Zoey

Aujourd’hui, je me rendais chez Maeve pour l’aider à dépasser son malaise face à la caméra. On avait évoqué ce sujet il y a de ça pas mal de temps autour d’un café et comme je n’avais plus eu de nouvelles depuis un moment je lui avais rappelé que mon offre tenait toujours si elle le souhaitait. Personnellement, j’avais une aisance naturelle en toute circonstances alors je me sentais à même de l’aider et la conseiller si elle le souhaitait. Bien sûr, elle aurait pu demander à son amie la rouquine de l’aider mais j’avais sans doute un regard un peu plus neutre. Enfin, techniquement. J’avais l’impression de la déstabiliser. Chaque fois qu’elle se trouvait en ma présence, son comportement était différent, comme si elle était sur la réserve. Je ne savais pas exactement pourquoi. Certes, je l’avais embrassée à deux reprises, mais était-ce pour cette raison ? Je n’avais fait que l’aider à assumer sa bissexualité, rien d’autre. Enfin, plus ou moins. Je mentirais si je disais que cette fille ne me plaisait pas. Alors en effet, j’en avais légèrement profité, pour la bonne cause. Ouais, on va dire ça comme ça. Elle a bon dos, la « bonne cause ». Enfin bref. Je sentais qu’elle n’était pas naturelle avec moi. Est-ce qu’elle culpabilisait vis-à-vis de Casey ? Est-ce qu’il y avait autre chose ? Pour le moment, mes questions resteraient en suspens.

Une fois prête, j’avais pris les transports en commun pour me rendre à son domicile. Elle m’avait dit que sa mère avait déjà une caméra alors je n’avais pas demandé celle de Rick. A quinze heures, je sonnais à sa porte. Elle ne tarda pas à venir m’ouvrir, tout sourire. « Salut toi ! » Je le lui rendis et entrais chez elle. « Je vais bien, et toi ? » Je fis quelques pas dans l’entrée en jetant un rapide coup d’œil à la déco. On pouvait carrément dire que sa mère avait bon gout. Elle me guida jusqu’au salon et me proposa à boire. « Avec plaisir oui, donne moi ce que tu veux, tant qu’il y a du sucre, ça me va ! » Le sucre j’adorais ça, sous toutes ses formes. Si on m’enlevait tout ce qui était salé, ça ne me posait aucun problème. Je pouvais aisément me nourriture exclusivement de nourriture sucrée. « J’ai toujours faim aussi. » Tout le temps, constamment. Et je ne me privais jamais pour manger. Je me fichais complètement de prendre des kilos ou non. Je n’étais pas le genre de fille à faire une fixette sur la balance. Je glissais mes mains dans les poches arrière de mon jean le temps qu’elle aille chercher ce qu’il fallait. Elle me semblait nerveuse et pas vraiment naturelle, encore une fois. « Alors, tu te sens prête ? Tu n’as pas trop le trac ? » C’était peut-être ça qui la stressait, non ? « Ça va bien se passer, ne t’inquiète pas. Détends-toi, je te sens nerveuse. C’est le fait de passer devant la caméra qui te met dans tous tes états ? » Je pris un air taquin avant d’ajouter. « Ou c’est moi ? » Mon sourire se greffa sur mes lèvres. J’aimais bien la taquiner, c’était amusant de la voir perdre ses moyens ou tenter de faire bonne figure. Elle qui était si sûre d’elle d’habitude.

(c) Pando @Maeve D. Parker

I don't know... I mean... what ?

Je faisais une erreur. Alors que je la voyais là, amusée, probablement à cause de ma nervosité, je me disais que je faisais une erreur. Je n'aurais pas dû mettre cette jupe. Je n'aurais même pas dû la laisser entrer... la faire venir. C'était comme avec Casey. Je jouais un jeu trop dangereux. Ma seule chance était que, contrairement à mon ex petit copain - SON copain - elle n'avait pas d'attirance particulière pour moi. Enfin... Elle était peut-être physiquement réceptive, mais la manière dont elle m'avait allumé pour ensuite tout stopper montrait bien qu'elle ne faisait rien d'autre que jouer à un jeu malsain, non ? Elle avait dit qu'elle voulait me montrer que j'étais aussi attirée par les filles. Elle pensait la mission accomplie. Elle n'avait plus rien à faire avec moi, non ? C'était pour le mieux ainsi.

Pourtant, elle ne semblait pas s'en satisfaire, elle, puisqu'à peine arrivée, elle commençait déjà à se jouer de moi, de nouveau. Je rougis furieusement en secouant la tête lorsqu'elle demanda si j'étais nerveuse à cause de la caméra ou à cause d'elle. « Quoi... Non, c'est pas ça... C'est... »

Je ne savais même plus ce que je voulais dire. Je bafouillais comme une idiote. Bon sang, je me détestais pour être aussi faible. Aussi stupide. « Je reviens. La caméra est dans le meuble, là », dis-je en pointant le tiroir, avant de tourner les talons et de filer en cuisine chercher des paquets de bonbons et du soda. Attrapant aussi deux verres, je revins, les bras chargés et posait tout sur la table basse. Lissant les plis de ma jupe, je levais ensuite les yeux, de nouveau vers elle. « Okay, c'est stupide. Je suis complètement paniquée, c'est vrai. Je te l'ai dit. Je me sens stupide la plupart du temps. Avec les examens qui sont dans une semaine, c'est encore pire. Je me dis que je vais complètement me planter à cause de mon tract et c'est... » Je fis un mouvement circulaire avec ma main. « l'histoire du serpent qui se mords la queue. »

Je pris le premier paquet de bonbons pour l'ouvrir et piochait dedans fourrant deux trois douceurs acidulées dans ma bouche avant de tendre le paquet à Zoey. « Manger ça m'aide. Enfin me droguer au sucre, ça m'aide. L'euphorie de l'hyperglycémie machin chose. » Je savais que Zoey était danseuse et strip teaseuse, même. Les garçons se moquaient assez de Casey pour ça et lui-même faisait assez la tête parce que sa copine se trémoussait en sous-vêtement devant d'autres hommes. Parfois, je me demandais comment il arrivait à le supporter, quand il me faisait une scène pour une jupe qu'il estimait trop courte. Comme cette jupe que je portais, justement. Combien de fois avait-il hurlé qu'aux pieds de la scène, on pouvait voir ma petite culotte. J'enviais Zoey d'avoir assez de pouvoir sur lui pour qu'il ne dise rien par rapport à son métier. Elle avait clairement quelque-chose en plus que moi.

☆☆☆ Beerus

❝I don't know... I mean... what ?❞
Maeve & Zoey

C’était assez étrange cette façon d’être de Maeve quand elle était avec moi. Elle n’avait rien à voir avec la Maeve que je voyais sur scène. En temps normal, elle était une séductrice, une fille qui n’avait ni froid aux yeux ni la langue dans sa poche. Elle était souriante et pleine de vie. Mais avec moi, elle n’était pas comme ça. Pourquoi n’était-elle pas naturelle ? Pourquoi se montrait-elle autant sur la réserve ? Elle semblait tellement timide et peu sûre d’elle quand j’étais là. Pourquoi ? Est-ce que je l’intimidais ? Ce serait bien la première fois que j’intimide qui que ce soit. Peut-être avait-elle des remords de m’avoir embrassé dans le dos de Casey ? En soit je n’avais pas pensé à tout ça. La première fois, ce fut plutôt spontané, je n’avais pas réfléchi. La seconde fois, je voulais simplement lui prouver qu’elle n’était pas une hétérosexuelle pure et dure comme elle semblait si bien le penser. Et puis, je voulais répondre à une question que je me posais depuis un petit moment. N’était-ce qu’une simple attirance que j’avais pour elle, ou y avait-il autre chose ? Au final, je n’avais pas trouvé la réponse. Je ne savais pas trop ce que je voulais, ni pourquoi je faisais tout ça. Ça pouvait paraitre bizarre de vouloir passer du temps avec l’ex de son mec, non ?

Maeve sembla perdre ses moyens à cause d’une simple question sur sa nervosité. Pourquoi avait-elle l’air d’une étudiante en attente de passer l’un des examens les plus capitaux de sa vie ? Je haussais un sourcil et lâchais un sourire face à sa réponse incohérente. « Détends-toi, on dirait que tu vas passer l’audition de ta vie ! » Or il n’y avait pas spécialement d’enjeu. « Je ne vais pas te manger. » Enfin, elle esquiva le tout pour aller chercher sa caméra. J’espérais qu’elle se reprenne un peu quand même sinon ça risquait de devenir compliqué. Peut-être même qu’il allait falloir que je l’aide à se détendre. En attendant, je m’asseyais sur le canapé en contemplant la décoration de la pièce. Elle revint au bout de quelques minutes, les bras chargés. Elle déposa le tout sur la table et m’expliqua alors ce qui la stressait autant. Les examens. Apparemment. « Tout le monde stresse à cause des exams. » J’en avais moi aussi bientôt, mais je ne paniquais pas pour autant. « Ne panique pas, si tu travailles suffisamment, il n’y aura pas de souci. Le stress c’est un handicap supplémentaire. Inutile de se mettre soi-même des bâtons dans les roues, non ? » C’était ma philosophie. J’y allais sans me prendre la tête. Si ça passait tant mieux, si je ratais, je retenterai ma chance l’année suivante. Rien n’était perdu, même en cas d’échec. « C’est bizarre, aux premiers abords, tu n’as pas l’air d’être le genre de personne qui stresse facilement. » N’importe qui serait stressé de devoir monter sur scène pour chanter devant tout le monde. Elle s’en sortait pourtant très bien.

Elle ouvrit un paquet de bonbons et me le tendit après en avoir pris quelques uns. Fana de sucre comme j’étais, il ne fallait pas m’en proposer deux fois. J’en pris quelques uns à mon tour. Sa réflexion me fit rire. « Ça doit être pour ça que j’ai toujours le sourire ! Je ne me nourris que de sucre ! » Tout le temps, constamment, je ne me nourrissais que de ça. « Tu me dis que tu es complètement paniquée, mais tu ne passes pas tes examens dans l’heure. » Alors pourquoi paniquer maintenant ? « Qu’est-ce qui te met dans un état pareil ? Je veux dire, je ne suis pas directrice de casting, pourquoi te mettre autant la pression ? Je le vois bien que tu es au bord du malaise, mais pourquoi ? » Je ne comprenais pas bien ce qui la paniquait à ce point. Ils avaient bon dos les examens, mais ils n’étaient que dans une semaine. « Si tu as un problème avec moi, pourquoi avoir accepté que je vienne ? » Etait-ce par rapport au baiser de la dernière fois ? Est-ce que c’est moi qui la mettais à ce point mal à l’aise ? J’avais peut-être exagéré avec elle. « Tu sais, je suis désolée si je t’ai… » Euh, coincée dans les toilettes ? « Si j’ai été trop insistante la dernière fois. Si ça te gêne ou quoi, on peut oublier tout ça et passer directement à l’exercice. Rien ne t’oblige à sympathiser avec moi. » Ou alors je pouvais m’en aller si ma présence la dérangeait à ce point.

(c) Pando @Maeve D. Parker

I don't know... I mean... what ?

Je n'étais pas ce genre de filles. Le genre qui n'assume pas ce qu'elle est, ce qu'elle fait ou ce qu'elle veut. J'avais voulu Casey, j'avais tout fait pour l'obtenir. Quand j'avais une envie, je la disais très clairement et en général, je l'obtenais sans mal. Mais je jouais un rôle avec eux. Avec les garçons. J'étais Maeve, la catin et j'adorais ce rôle. J'aimais la puissance qui s'en dégageait. J'avais été une autre avec Casey. Toujours nympho, amoureuse du sexe autant que de l'homme avec qui je faisais l'amour, mais plus moi. Un genre de moi qui assumait toujours ses désirs à cent pour cent.

Si Zoey m'avait enseigné à assumer mon désir pour elle, je n'étais pas pour autant aussi libre. Pas parce que je n'aurais pas été capable de lui dire que je la voulais, elle le savait déjà. Mais parce que je ne pouvais pas l'avoir. Je ne pouvais pas me battre pour l'avoir. Au même titre que je ne pouvais pas me battre pour avoir Casey. Ils étaient ensemble, tous les deux Et je ne pouvais pas briser leur couple, pour l'un, comme pour l'autre.

Et peut-être que c'était bien cela, plus que les partiels en eux-mêmes, qui me rendait nerveuse. Et puis j'étais d'accord avec tout ce qu'elle disait et travaillais assez dur, toute l'année, pour mériter une excellente note. Non ? Il ne s'agissait donc pas vraiment, ni uniquement du travail et de la pression d'être une bonne actrice face caméra. Il s'agissait plus de la femme face à qui je tentais tout ça. Et je m'en voulais d'être toujours aussi nerveuse, malgré toutes ses assurances. J'avais l'impression d'être une idiote.

Je m'écroulais à moitié, m'affalant, plus que je ne m'assis à côté d'elle, en soupirant. C'est alors qu'elle argua que si j'avais un problème avec elle, je n'aurais jamais dû accepter qu'elle vienne. « Quoi ? Non ! » Elle poursuivit, pourtant, assurant qu'elle n'avait pas voulu me presser et qu'on pouvait tout oublier, se concentrer sur l'exercice, sans avoir à aller plus loin. « Non ! », dis-je une fois de plus, me redressant vivement pour poser ma main sur son bras. « Tu n'y es pas du tout, Zoey je... » Je soupirais, une nouvelle fois, posant les yeux sur sa main sur son bras. Un frisson me parcourut et je la lâchait pour passer ma main dans mes cheveux. « Okay, on recommence ! » Ajustant ma posture, je posais mes deux mains sur mes genoux. « Je te veux. J'ai envie de toi. Je rêve de toi. C'est la première fois que j'ai ce genre d'attirance pour une... fille et ça me rend dingue parce que... J'ai pas l'habitude de pas assumer mes désirs. Alors oui, tu as raison, j'ai une attirance pour les filles... Enfin pour une fille en particulier : toi ! Y a que toi qui me fait ça ! Et j'suis pas du genre à me cacher quand j'ai envie de quelqu'un comme ça. »

J'attrapais une poignée de bonbons et en jetais trois dans ma bouche, mordant dedans, peut-être un peu trop férocement, avant de m'écrouler à nouveau sur le canapé, faisant s'entrechoquer mes genoux en gardant mon regard fixé sur leur peau blanche. « L'ennui c'est que moi je t'attire pas... En tout cas pas assez. J'ai bien saisi le message. Et tu es avec Casey, alors, c'est même pas la peine de songer à te faire tourner la tête jusqu'à ce que tu ais envie de moi. »

Après un instant, je levais les yeux vers elle, une petite moue sur le visage. « J'ai aucune envie de te perdre et j'ai aucune envie d'être une étrangère pour toi. »

☆☆☆ Beerus

❝I don't know... I mean... what ?❞
Maeve & Zoey

J’avais l’habitude de voir une Maeve sûre d’elle, extravagante et enjôleuse, surtout quand elle était sur scène. Même avec les autres, quand je venais voir Casey et le groupe, elle était elle-même. Aujourd’hui, ou plutôt chaque fois qu’elle se retrouvait avec moi, elle était différente de la Maeve d’ordinaire. Elle me paraissait sur la réserve, timide et limite distante, tout l’inverse de ce qu’elle était en règle générale. Jouait-elle un rôle à chaque fois ? Etait-elle réellement cette fille réservée et nerveuse que j’avais en face de moi à l’heure actuelle ? C’était assez improbable. J’en étais donc venue à la conclusion que le problème venait de moi. Avait-elle un souci parce que j’étais la copine de son ex ? Si tel était le cas, pourquoi m’avoir invitée chez elle pour que je lui apporte mon aide ? Pourquoi n’avait-elle pas demandé à sa meilleure amie ? Je ne comprenais pas vraiment la situation à vrai dire et franche comme je l’étais, je ne passais pas par quatre chemins pour clarifier la situation. Je n’aimais pas sentir ce malaise chez elle sans en comprendre la raison. J’en étais donc venue à la conclusion la plus logique selon moi. Le problème venait soit de ma relation avec Casey, soit de ce qu’il s’était passé entre elle et moi.

Elle parut surprise sur le coup et tenta de démentir mes suppositions. Elle se redressa pour poser sa main sur mon bras en assurant que je faisais fausse route. Sentir sa chaleur corporelle aussi proche de moi eut le don de me réchauffer toute entière. « Alors dis-moi. » Je voulais comprendre. Si elle n’avait aucun souci avec moi ou avec ce qu’il s’était passé alors pourquoi réagissait-elle ainsi ? « Je suis toute ouïe. » Je voulais qu’elle m’explique, qu’elle éclaire ma lanterne parce qu’il était hors de question que je l’aide pour quoi que ce soit, ou que je reste une minute de plus si quelque chose la dérangeait avec ma présence. Je n’étais pas là pour l’embêter, bien au contraire. Elle soupira et posa ses mains sur ses genoux avant de se lancer. Elle ne mâcha pas ses mots et lança la bombe d’entrée de jeu. J’aurais pu me sentir outrée, perplexe, choquée ou que sais-je encore. Au lieu de ça, je me sentis énormément flattée, ravie, contente d’entendre ces mots sortir de sa bouche. A tel point que même si l’un de mes sourcils se leva sous la surprise, un sourire se glissa sur mes lèvres. Quelques années en arrière, j’aurais sans aucun doute déjà mis Maeve dans mon lit. Quand une personne me plaisait ou m’attirait, je ne réfléchissais pas cent sept ans avant de passer à l’action. Mais aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, je n’étais plus célibataire.

« Pourquoi je ne t’ai pas rencontrée plus tôt ? » Assurais-je en riant légèrement alors qu’elle se jetait sur les bonbons pour finalement se laisser tomber dans le canapé. La suite de ses paroles fit disparaître mon sourire et je m’enfonçais à mon tour dans le canapé en posant mon coude sur le haut du dossier pour soutenir ma tête et ainsi me tourner vers elle. « Je ne pense pas que tu sois télépathe, sinon tu serais très mauvaise et ce serait inquiétant. Qui a dit que tu ne m’attirais pas ? Maeve, tu es une très jolie fille et il faudrait être aveugle pour ne pas te trouver attirante. » Et encore, même un aveugle la trouverait jolie. Mais j’étais avec Casey, comme elle venait de le dire. De ce fait, je n’avais pas le droit de succomber à mes désirs et aux siens. Même si je jouais déjà avec le feu. « Tu ne vas pas me perdre, pourquoi ce serait le cas ? » Ce n’était pas parce qu’on me disait avoir envie de moi que j’allais subitement disparaître. « Et tu n’es pas non plus une étrangère parce que je suis déjà chez toi. » Je me penchais vers la table pour attraper quelques bonbons à mon tour pour les mettre dans ma bouche sauf un que je gardais dans ma main. « Mae, tu te prends trop la tête. » C’était la première fois que je l’appelais par son surnom. « Sois juste toi-même. Ne te mets pas la pression parce que tu passes du temps avec moi. Je veux voir la vraie Mae et pas la petite fille timide et réservée que j’ai en face de moi depuis mon arrivée. Ne change pas pour les autres, peu importe ce que tu ressens. Sers-toi justement de ça comme une force. » Je m’approchais légèrement d’elle pour déposer doucement le dernier bonbon que j’avais dans la main dans sa bouche, un sourire aux lèvres. « Montre-moi la vraie Maeve Parker face à la caméra. » Oui je jouais avec le feu, et j'adorais ça.

(c) Pando @Maeve D. Parker

I don't know... I mean... what ?

La dernière chose que je voulais était qu'elle pense que je ne voulais pas d'elle dans ma vie. C'était aussi parce que je ne voulais pas la perdre que j'essayais de ne pas faire n'importe quoi avec Casey. Elle ne me le pardonnerait pas. Elle nous quitterait tous les deux. Et j'avais déjà le cœur brisé par mon ex-petit-copain, je ne voulais pas l'avoir également à cause de sa petite-amie. Alors, je devais lui dire. Je devais lui dire tout ce que je ressentais et combien elle me rendait folle. Le dire était presque facile. Affronter son regard l'était beaucoup moins. Je m'étais assurément tourné en ridicule en lui révélant l'effet qu'elle me faisait et si j'essayais de jouer la nonchalance, soutenir son regard avait un petit quelque-chose proche de la torture.

« Pourquoi je ne t'ai pas rencontrée plus tôt ? »

Les mots sonnèrent dans mes oreilles, mais mon cerveau sembla refuser de les enregistrer pendant trente secondes, alors que je me jetais sur la nourriture pour atténuer mon malaise. « Attends quoi ? » Je n'en revenais pas. Elle ne niais pas être attiré par moi. Vraiment ? Elle me trouvait attirante. Vraiment ??? J'en étais toute retournée. Ravie et excitée. Mais cela ne changeait absolument rien. Elle était avec Casey et je ne pouvais pas lui faire ça. Pas plus que je ne pouvais lui faire ça à elle. Pourtant, quelque-chose me fit me sentir mieux. Elle n'était pas indifférente. Pas totalement. Elle me trouvait même attirante. Je n'avais rien perdu de mes capacités à séduire. Je n'étais pas moins aguicheuse pour une fille que pour un garçon. J'avais juste visiblement une foutue tendance à être attiré par des gens que je ne pouvais avoir. Quand on peut avoir n'importe qui, on finit sans doute par vouloir l'inaccessible...

Je la regardais faire, alors qu'elle attrapait à son tour des bonbons, écoutant attentivement ses conseils pour me sentir plus à l'aise. Des papillons s'installèrent dans mon estomac quand elle glissa un dernier entre mes lèvres et je l'avalais sans la quitter des yeux. Un sourire complice se glissa alors sur mes lèvres quand elle me demanda de lui montrer la vraie Maeve devant la caméra. « Okay », dis-je en me levant. « Ne bouges pas. » J'installais la caméra dans un angle qui me permettait d'avoir une bonne vue sur elle et expliquait tout en préparant. « L'examen consiste en une scène de séduction. On devait tirer au sort une situation. J'ai tiré le film d'espionnage. Je suis donc une espionne... », expliquais-je en allumant l'enregistrement, avant de m'approcher lentement de Zoey. « ... qui doit récupérer dans la poche d'un malfrat une clé USB contenant des données sensibles... » Je commençais à rouler des hanches dans une danse lascive. « Elle s'introduit donc dans un club de strip-tease où il a ses habitudes... » Une fois à sa hauteur, je posais un genou à côté d'elle, avant de passer mon autre jambe par-dessus les siennes pour venir me placer à califourchon sur elle. « Et commence pour lui un show des plus privés. » Je fis donc tout pour coller au rôle, effectuant une danse lascive contre elle, savourant un peu trop le plaisir de frôler son corps sans vraiment le toucher, alors que je me glissais contre elle avec sensualité. Du bout des lèvres, je suivais la ligne de sa mâchoire, jusqu'à glisser dans son cou, tandis que je glissais les mains le long des flancs de Zoey, jusqu'à ses hanches que j'agrippais en rapprochant mon bassin du sien, me laissant me cambrer vers l'arrière, avant de remonter.

Et puis soudainement, j'étais là, les lèvres à quelques millimètres seulement des siennes, inspirant son expiration et c'était plus que mon estomac rempli de papillons virevoltants ne pouvait supporter. J'eus néanmoins un petit sourire amusé avant de glisser, toujours sensuellement, hors du canapé et me diriger vers la caméra. « Et elle s'évanouit comme ça dans la nature, sans que le malfrat ne réalise qu'elle avait tiré la clé de sa poche pour le glisser dans son décolleté », expliquais-je, joignant le geste à la parole, comme si j'avais réellement quelque-chose dans la main.

Je me tournais ensuite vers elle, l'air plus assuré que je ne l'avais jamais été ses dernières semaines avec elle. Je ne pouvais m'empêcher de sourire face à l'ironie. La strip-teaseuse qui allait devoir juger ma prestation. « Je suis prête pour toutes les critiques et conseils, mademoiselle l'experte. »

☆☆☆ Beerus

❝I don't know... I mean... what ?❞
Maeve & Zoey

Maeve était une fille attirante. Personne ne pouvait dire le contraire. Alors l’entendre me dire qu’elle me voulait, ça me faisait vraiment plaisir. Et encore, c’était un bel euphémisme. L’entendre me donnait juste envie de lui sauter dessus pour céder à ses pulsions. Et aux miennes. Soyons honnête, si je jouais autant avec Maeve c'était parce qu’elle me plaisait. Je ne m’amusais pas à faire ressortir le côté lesbienne de la première fille qui passait. Même si je devais bien reconnaitre que j’aimais jouer avec les gens. D’autant plus quand ces personnes m’attiraient. Elle tilta un peu tard sur ma pensée à voix haute et mangea quelques bonbons avant de réagir. Oui, si je l’avais rencontrée avant d’être avec Casey, il y avait fort à parier qu’elle soit déjà passée dans mon lit. Plus d’une fois. En guise de réponse à sa question, je me contentais de sourire en mangeant un bonbon. Je n’avais pas besoin de répéter, elle avait très bien compris ce que je venais de dire. Qui plus est, mon sourire suffisait amplement à confirmer ce qu’elle avait entendu.

Utilisant une nouvelle fois mon don pour allumer les gens, je lui avais demandé de me montrer la vraie Maeve. Pas la petite fille que j’avais en face de moi depuis mon arrivée. Elle acquiesça, se leva et m’intima de ne pas bouger pendant qu’elle installait la caméra. Je croisais les jambes et mangeais quelques bonbons en attendant qu’elle se prépare. Je l’écoutais m’expliquer la situation avec attention. Le contexte était assez simple. Une scène de séduction. Elle avait de la chance, c’était ma spécialité. Elle continua sa mise en situation et mon regard se posa sur son déhanché. Un club de strip-tease hein ? Elle posa un genou à côté de moi et je reportais mes yeux dans les siens. Soutenir le regard d’une personne pouvait parfois déstabiliser. Elle s’installa à califourchon sur moi et je la regardais faire, sans intervenir, profitant de ce spectacle privé. Pour une fois que les rôles étaient inversés. C’était plaisant. Volontairement, mes mains se posèrent sur ses cuisses alors qu’elle se mit à danser contre moi en m’effleurant à peine. Voilà donc l’effet que ça faisait d’avoir une strip-teaseuse pour soi ? Je comprenais pourquoi j’avais beaucoup de clients. Sentir son corps si proche du mien, ses lèvres à proximité de ma peau et ses mains près de mon corps me donnait chaud. Je sentais le désir monter petit à petit au fond de moi.

Elle se pencha en arrière et lorsqu’elle remonta, elle se retrouva à quelques millimètres de moi. Je n’avais qu’à bouger très légèrement et mes lèvres rencontreraient les siennes. Mon cœur s’accéléra alors que ma respiration ralentit subitement. Comme si le temps venait de s’arrêter. Maeve mit en première le plus de distance entre nous en reculant pour retourner vers la caméra. Quelques secondes de plus et j’aurais, à l’inverse, rompu toute distance entre nous. Mais je n’avais pas bougé. Elle termina de raconter son histoire et je tournais lentement la tête vers elle. Lorsqu’elle se tourna vers moi, elle me demanda mes conseils d’experte. A moi de jouer. Mon sourire revint sur mes lèvres. « On n’a pas le droit de toucher une strip-teaseuse. Je t’ai touchée, tu aurais dû m’en empêcher ou rattraper le coup en retirant mes mains par exemple. Le regard et le sourire sont aussi importants. » Je me levais doucement pour qu’elle prenne le temps de voir chacun de mes gestes, et je m’approchais d’elle, lentement, féline. « Tu dois capter le regard de l’autre et jouer avec. » J’attrapais ses mains pour la guider vers le canapé pour qu’elle reste debout devant. « Laisse-moi te montrer. Admire, retiens et… savoure. » Avec un sourire, je récupérais mon téléphone dans la poche de ma veste et je lançais une musique d’ambiance, Careless Whisper de George Michael. Je posais mon portable sur la table et fermais les yeux quelques instants pour me mettre en condition. Je récupérais un bonbon dans ma main et je me retournais vers elle pour le glisser dans la poche de sa jupe. Avant de réellement commencer à bouger, je la poussais légèrement en arrière pour qu’elle s’asseye dans le canapé. Un léger sourire s’ancra sur mes lèvres et je commençais à danser lascivement devant elle, ne quittant pas ses yeux. Je me trémoussais en rythme avec la musique lente et tournais sur moi-même pour lui proposer une autre vue de mon corps, jouant avec mes cheveux et tous mes atouts. Il ne fallait pas sauter tout de suite sur un client, il fallait d’abord le laisser apprécier le spectacle de loin.

Lorsque j’estimais son tourment suffisant, je me rapprochais d’elle, posant mes genoux de part et d’autre de ses jambes sans jamais m’asseoir sur ses cuisses. Je posais mes mains sur le dossier du canapé, derrière elle et j’approchais mon visage du sien à peine quelques secondes avant de reculer. Avais-je envie de rester professionnelle à cent pour cent ? Ou pouvais-je me permettre quelques entorses au règlement ? Je n’étais pas en train de travailler. Je laissais mes fesses reposer sur ses cuisses et je laissais mes mains glisser le long de ses épaules, ses bras en effleurant sa peau pour attraper ses mains dans les miennes. Un sourire enjôleur sur les lèvres je posais ses mains sur mes hanches pour les faire remonter lentement jusque sur ma poitrine. Je la laissais se débrouiller avec ça et je penchais la tête dans son cou. Je ne touchais pas sa peau mais je savais que sentir mon souffle à cet endroit lui ferait de l’effet. En plus d’avoir ses mains bien placées. Lentement, mes mains glissèrent le long de son corps et mes lèvres se rapprochèrent de son oreille. « Tu as le droit à du bonus, chanceuse. » Techniquement un client n’avait pas le droit de poser les mains sur une strip-teaseuse. Mais Mae n’était pas une cliente. Mes doigts entrèrent doucement dans sa poche pour récupérer le bonbon que j’y avais déposé en guise de fausse clé usb. Pour masquer ce geste, j’effleurais son oreille avec ma langue pour distraire son attention. Le bonbon en main, je reculais pour le lui montrer. « Tu n’y as vu que du feu. » Un sourire aux lèvres, je le laissais tomber dans mon décolleté, entre mes seins. « Viens le chercher. » Si elle en avait le cran.

(c) Pando @Maeve D. Parker

I don't know... I mean... what ?

Ses mains sur la peau nue de mes jambes avait rendu la chose bien compliquée, mais je n'avais pas eu le cœur de la faire s'arrêter. Si dans un film, ils demandaient à ce que mon partenaire pose ses mains là, je devrais bien le laisser faire, non ? Alors, résister à l'effet que cela me faisait avec elle était un bon entraînement, non ? Autant que son regard affamé, autant que sa personne toute entière. Devant une caméra, je ne pouvais décemment pas perdre le contrôle de moi-même parce qu'on me touchait à un endroit trop intime pour que je reste de marbre. Je devais continuer d'assurer. Show must go on, comme on dit. Aussi, j'avais donc continué de danser, tout en jouant mon rôle, avant de m'écarter pour lui demander ce qu'elle pensait de ma prestation. Zoey était le public cible de beaucoup de films, une femme vraisemblablement attirée par ma personne et une danseuse et strip-teaseuse. Clairement, elle avait tous les atouts du monde pour répondre franchement et toucher un problème majeur pour la cohérence de l'histoire s'il y avait un problème.

Rapidement, elle cita une règle et je fis une petite moue boudeuse. Je l'avais oubliée ça. Quoi que. En fait, je m'en étais surtout moqué. Avoir les mains de Zoey Stark sur moi était une chose bien trop agréable pour que j'ai envie que cela s'arrête. Elle continua, expliquant d'autres choses que je devais rajouter à mon jeu. Je la suivi docilement, alors qu'elle me re-dirigeait vers le canapé, capturée par son regard. Son travail ne semblait pas bien différent du mien, d'une certaine façon. Jouer un rôle pour capter l'attention du public et donner envie d'en savoir plus, d'en voir plus, d'en obtenir toujours plus. N'avaient-ils pas des costumes sur scène, aussi ? Une façon plus érotique de raconter des histoires, sans mots et sans interactions. Je m'emballais ?

Plus experte que moi, elle lança rapidement une musique adaptée au contexte. Poussée contre le canapé, je l'admirais, d'abord de loin, puis, à l'instar de ma prestation plus tôt, par-dessus mes jambes. J'avais la bouche entrouverte, les yeux rivés sur ses courbes qui ondulaient délicieusement au gré de son déhanché. Mon cœur s'emballa lorsqu'elle prit mes mains. Il s'arrêta lorsqu'elle me les fit poser sur son corps. Ne venait-elle pas de dire que cela était interdit ? Qu'importe. Je la touchais, bon sang ! Et j'avais envie de plus. Comme si elle avait entendu mes pensées, elle fit glisser mes doigts sur son corps, jusqu'à sa poitrine et je restais une seconde interdite, ne sachant quoi faire. Est-ce que je pouvais...

Toute pensée cohérente quittèrent mon esprit quand son souffle se perdit dans mon cou. Machinalement, je bougeais mes mains pour presser un peu ses seins en les caressant par-dessus de tissu de son haut et de son soutien gorge. Pourquoi les femmes devaient-elle porter tant de vêtements, bon sang ??? Elle disait que j'avais droit au bonus, malgré tout et je souris, son parfum m'enivrant comme jamais un parfum de femme ne l'avait fait. La tête me tournait. J'avais tellement envie de ça, de plus. Je voulais ses lèvres contre les miennes. Je voulais toucher sa peau, sentir ses réactions sous mes doigts. Je voulais sa peau. Je voulais l'entendre gémir. Dieu, j'étais sûre qu'un gémissement d'elle sous ma langue pourrait me tuer. Pouvait-on mourir dans les bras d'une femme ? Il y avait bien des hommes à qui s'était arrivé, non ?

Oui, on peut, hurla mon esprit quand sa langue caressa le lobe de mon oreille et je me mordis la lèvre pour ne pas pousser plus qu'un soupir de plaisir à la sensation. Mes mains quittèrent ses seins pour s'accrocher à ses hanches, glissant plusieurs doigts sous le tissu pour pouvoir toucher directement sa peau. Elle était douce et chaude et j'avais envie de plus. La douleur entre mes jambes, si caractéristique du désir que je vouais d'ordinaire à l'autre sexe ne tarda pas à apparaître et je me demandais une seconde si elle jouait trop bien le jeu où si, elle aussi, avait cette sensation au creux de son estomac.

Et voilà. Elle avait réussi. Sans même que je ne le sente sous ses caresses, elle avait volé le bonbon dans ma poche et, à vrai dire, je m'en fichais comme de l'an quarante... Du moins jusqu'à ce qu'elle ne le fasse disparaître entre ses seins. Une nouvelle fois, je restais un moment interdite, me demandant si je saurais même le faire. Enfin... Bien sûr que j'étais capable d'attraper un bonbon avec les dents. J'avais déjà fait bien pire. La question était de savoir si je pouvais le faire correctement. De manière sensuelle. De manière à l'allumer autant qu'elle m'allumait. Je le devrais, non ? Après tout, j'étais bien une femme. Je savais ce qui me faisait du bien. Okay, nous n'étions pas toute pareils, mais j'avais un avantage certain sur un amant masculin lors du premier round.

Prise dans mes réflexions, je m'étais mordu la lèvre inférieure, la regardant avec envie et interrogation, mes doigts caressant toujours la peau de ses hanches. Puis, un sourire se glissa sur mes lèvres, alors que je me penchais, plongeant mon visage dans sa poitrine. Je commençais par poser un baiser sur la peau apparente de son sein droit, traînant quelques baisers mouillées jusqu'à sa clavicule, avant de redescendre vers l'autre. Puis je glissais ma langue entre ses seins, léchant sa peau en même temps que j'attrapais le bonbon. Je me redressais ensuite, la sucrerie dans ma bouche, dansante autour de ma langue et attrapait son visage pour presser mes lèvres contre les siennes. Je l'embrassais d'abord doucement, puis plus intensément, cherchant à atteindre sa langue. Et alors que le baiser se faisait plus sauvage, je poussais le restant du bonbon à l'intérieur de sa bouche, avant de briser l'éteinte, léchant mes lèvres au goût délicieusement acidulé.

Malgré le doux sourire de satisfaction que j'affichais, je laissais ma tête retomber en arrière sur le canapé, soupirant. « On ne peut pas faire ça... », soufflais-je, douloureusement. J'avais eu envie de répondre à son défi – j'avais toujours du mal à refuser les défis – et j'avais eu besoin de voir si je pouvais réellement le faire... Si j'avais réellement du désir pour ce corps de femme... Mais, alors que je l'embrassais, un autre visage m'étais apparu, aussi sûrement que son visage à elle m'était apparu la dernière fois que j'avais embrassé et touché quelqu'un...

Et elle était de retour, ma grande amie la culpabilité. Encore une fois, je faisais tout de travers. J'avais fait une erreur en invitant Zoey. J'avais fait une erreur en annulant pas. J'avais fait une erreur en tombant sous son charme. Je ne faisais qu'erreur sur erreur en ce moment.

☆☆☆ Beerus

❝I don't know... I mean... what ?❞
Maeve & Zoey

Quand on était en couple, il y avait des choses à faire et à ne pas faire. Certaines choses n’était acceptables qu’en étant célibataire. Malheureusement quand on avait un tempérament comme le mien, chasser le naturel se révélait bien compliqué. J’en avais fait les frais à de nombreuses reprises. Jouer avec les gens, les séduire, flirter avec eux. Une femme en couple n’avait le droit de faire tout ça qu’avec sa moitié. Moi, j’avais énormément de mal à me contrôler à ce niveau là. J’avais toujours aimé sentir tous les regards braqués sur moi, sentir l’envie dans les yeux de ceux qui me regardaient… J’adorais ça. Alors forcément, il m’arrivait – très souvent – de laisser les personnes me draguer, et même d’entrer dans leur jeu. Parfois je poussais le vice un peu loin, comme avec Travis. La plupart du temps, j’arrêtais tout dès que j’atteignais les limites du raisonnable. Enfin, du raisonnable de mon point de vue. Pas de celui de n’importe qui d’autre. Ce qui faisait une sacrée différence, parce que j’avais tendance à constamment repousser mes limites. J’aimais Casey, bien sûr. Pour la première fois de ma vie, j’aimais réellement un homme d’un amour sincère. Mais j’aimais également séduire mon monde. Personne ne faisait exception. J’adorais allumer Travis, en toute circonstance. Enfin quand il était célibataire. Avec Maeve, c’était la même chose. Ou presque.

Elle avait voulu me montrer ses talents d’actrice. Mais qui mieux qu’une strip-teaseuse pouvait lui montrer comment rentrer dans ce rôle précis ? J’avais joué le jeu. Un peu trop. Puisque j’avais enfreint pas mal de règles, que ce soit des règles personnelles ou professionnelles. Maeve m’attirait, je ne pouvais pas le nier. Coucher avec une femme et coucher avec un homme n’avaient rien à voir. J’étais différente en fonction du sexe de mon ou ma partenaire. Depuis que j’étais avec Casey, je n’avais plus touché le corps d’une femme, à part Maeve. Certes, ce n’était jamais allé bien loin parce que j’étais avec Casey, justement. Mais est-ce que ça ne me manquait pas finalement ? Avant de prendre la décision de coucher avec Travis, je m’étais posé des tas de questions quant à ce manque que je ressentais. Ce n’était pas un manque sexuel parce qu’avec Casey on ne se privait pas. Mais le problème ne venait-il finalement pas de là ? Moi qui n’avais jamais envisagé de me contenter d’une seule personne, n’était-ce pas le problème ? Alors j’avais tenté de m’envoyer en l’air avec Travis parce qu’il était une personne de confiance et parce qu’avec lui, je savais qu’il n’y aurait rien de plus. Ce n’était pas ce que nous voulions l’un comme l’autre. Il avait été une forme de test pour moi et j’avais été un remède à sa frustration. Au moins, il partait sur une bonne base avec sa rouquine. Moi en revanche, je restais un peu sur ma faim. Non pas qu’il ne m’ait pas satisfaite. Au contraire, Travis était un bon coup et j’avais pris beaucoup de plaisir avec lui. Là n’était pas le souci. Mon test avait échoué. Je ressentais toujours ce manque en moi, sans que je ne parvienne à mettre le doigt dessus. Quoique.

L’envie d’elle se fit sentir douloureusement. J’avais envie de l’embrasser partout. De gouter sa peau. De l’entendre soupirer et gémir sous mes caresses. J’avais envie de lui faire du bien. De lui faire découvrir les joies du sexe avec une femme. Ça partait plutôt bien. Elle m’embrassait, je répondais avec plaisir et je récupérais même son bonbon dans ma bouche. Et puis elle se ravisa. Elle laissa sa tête tomber sur le dossier du canapé et me ramena à la réalité. Je fermais les yeux quelques secondes, sachant pertinemment où elle voulait en venir. Songeuse, je m’écartais d’elle pour me laisser tomber dans le canapé à mon tour. Qu’est-ce que je devais faire ? J’étais perdue. Complètement. Je me redressais pour m’asseoir sur le rebord du canapé, appuyer mes coudes sur mes genoux et me prendre la tête dans mes mains, fermant les yeux. Il me fallait quelques minutes pour remettre de l’ordre dans mes pensées. Je baissais la tête encore plus pour glisser mes mains dans mes cheveux, réfléchissant à toute vitesse. « J’ai un problème Maeve. » Lançais-je à voix basse, soupirant légèrement. Je laissais une de mes mains pendre dans le vide alors que je relevais la tête pour la regarder, mon autre main devant ma bouche, soutenant mon menton. « Ça fait un petit moment déjà, ça ne date pas d’hier. » J’en avais déjà parlé à Travis, d’où mon test avec lui. Je me tournais dans son sens, posant une main sur le dossier du canapé, à côté d’elle. « J’aime Casey, vraiment. » Je n’avais aucun doute là-dessus. « Mais… J’ai la sensation qu’il me manque quelque chose. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus et ça me rend dingue ! » Pourtant, cette sensation avait eu l’air de s’estomper, quelques minutes auparavant… Mon regard se posa sur elle, sur les traits de son visage. Sur ses lèvres, qui m’attiraient tellement. « Peut-être que… La solution se trouve sous mes yeux… » Lançais-je en proie à une intense réflexion, laissant mes pensées sortir pour me trahir. Je commençais à comprendre Casey. Maeve avait une aura indéfinissable, tellement attractive. Elle était une lumière scintillante et je n’étais qu’un papillon qui virevoltait autour.

Il fallait que j’en aie le cœur net. Je ne pouvais pas rester dans l’ignorance. Ça me bouffait. Je me rapprochais d’elle suffisamment vite pour qu’elle ne puisse pas se reculer, mais lentement également, d’une certaine manière, pour qu’elle comprenne ce que je m’apprêtais à faire. L’une de mes mains se posa derrière sa nuque et l’autre attrapa sa joue alors que je posais mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser. Délicatement d’abord mais avec moi, tout s’embrasait rapidement. Alors que j’intensifiais le baiser, la main initialement sur sa joue descendit le long de son cou, sur ses épaules et caressa doucement sa poitrine par-dessus ses vêtements. Je voulais une réponse à mes interrogations. Et je la voulais maintenant. Il en allait de même pour Maeve.

(c) Pando @Maeve D. Parker

» #1205 ft Vicky || Why it hurts so much to be in love ?
» N°#1205 Une explication s'impose [Maeve]
» Zoey ⊰ Let's have fun !
» ⊰ Zoey A. Stark
» Carpe Diem ⊰ Zoey