Travis ⊰ Let's have some fun [HOT]

J’aimais passer du temps avec Travis. Je le connaissais depuis toujours, nos maisons étaient voisines quand nous étions enfants. Sa mère était un peu particulière alors il avait passé beaucoup de temps avec la maison avec mes frères et moi. En fait, il avait toujours été le cinquième Stark même s’il ne portait pas notre nom. On en avait passé des moments ensemble à jouer à la maison. J’étais la plus petite et la plus jeune et je me souviens que j’étais toujours collée à leurs basques, à Andrew et lui. Cependant, je n’étais le genre de petite fille chiante et nunuche, loin de là. J’avais toujours été un garçon manqué dans mon enfance, n’hésitant pas à me battre avec Andy ou à grimper partout dans la maison. Une vraie pile électrique, à l’image de mon frère. Rick avait un mal fou à nous canaliser. Dorian quant à lui préférait nous laisser sauter partout. Avec le temps, mon lien avec Travis ne s’était pas rompu, bien au contraire. Il était plus vieux que moi donc nous n’avions jamais été dans la même classe mais on se voyait tout le temps. Quand il déménagea dans son appartement, j’étais toujours fourrée chez lui.

Cela n’a jamais cessé et aujourd’hui encore, je me retrouve dans son appartement, assise en tailleur sur son lit et une manette de console à la main. On avait beau avoir nos vies chacun de notre côté, on retrouvait souvent nos vieilles habitudes, comme jouer à un jeu vidéo ensemble. Aujourd’hui, c’était Mario Kart et comme toujours j’étais extrêmement concentrée sur la course, lèvre inférieure coincée entre mes dents et yeux rivés sur l’écran. On retrouvait nos habitudes d’adolescent quand il était à la maison. Malgré mes études et nos travails respectifs, on trouvait toujours du temps à passer ensemble et ça me faisait plaisir parce qu’il était l’un de mes amis les plus précieux. Je savais que Casey n’aimait pas trop que je le fréquente parce que d’après lui, on était trop tactiles l’un avec l’autre, mais je me fichais de son avis. Jamais un mec ne m’empêcherait de voir mes amis et il le savait pertinemment alors il ne disait rien, mais n’en pensait pas moins. Qu’importe. Travis comptait beaucoup pour moi et je ne comptais certainement pas le rayer de ma vie pour qui que ce soit.

Le dernier tour de la course en cours arrivait à sa fin. J’étais en première position et la ligne d’arrivée était en vue. J’allais gagner. Jusqu’à ce qu’une coquille rouge ne me percute et que Travis me passe devant et me grille la première place. « Non mais tu te fous de moi ! » Moi mauvaise perdante ? Totalement. Et voilà que je finissais la course à la quatrième place. La dégringolade ultime. Rageuse, je me mordillais la lèvre inférieure et me tournais vers mon ami pour le pousser légèrement. « Tricheur ! J’étais première presque tout le long de la course ! » Posant la manette entre mes jambes, j’attrapais le coussin non loin de moi pour lui en mettre un coup. « Tu l’as fait exprès, avoue le ! » J’avais tout de même le sourire aux lèvres. J’avais gagné la course précédente, c’était de bonne guerre.

A la minute où j’avais franchi le seuil de sa porte, j’avais su que quelque chose le préoccupait. Il n’avait pas besoin de mot avec moi, je lisais en lui comme dans un livre ouvert. Cependant, comme toujours, je n’en avais rien dit, préférant faire comme si tout allait bien en attendant qu’il n’évoque le sujet de lui-même. Cela avait toujours marché ainsi entre nous. Je ne le mettais jamais au pied du mur pour qu’il me révèle ce qui le tracassait. J’avais parfaitement conscience qu’il n’avait pas une vie facile entre sa mère et sa sœur alors je n’abordais jamais le sujet s’il n’en avait pas envie. Après tout, ces moments passés avec moi étaient censés l’aider à se vider l’esprit alors pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? Je n’étais pas là pour ça. Je pouvais être une oreille attentive s’il en ressentait le besoin, mais je pouvais tout aussi bien être une échappatoire. Aujourd’hui ne faisait pas exception et c’est ainsi qu’on s’était lancé dans une partie – plusieurs parties en fait – de Mario Kart pour se détendre. J’étais certes une mauvaise perdante mais cela n’empêchait en rien de nous amuser.

Bon ok, je m’étais un peu emportée quand il m’avait battu à la dernière minute, mais que voulez-vous ? C’était plus fort que moi, je n’aimais pas perdre, surtout de manière aussi brutale. « C’est le jeu, c’est le jeu… C’est un discours de fourbe ça ! » Enfin, j’avais gagné la course précédente, ce n’était déjà pas si mal. Cependant, il ne lança pas la prochaine partie, au lieu de ça, il posa la manette pour s’allonger sur son lit. Je le regardais faire, sans rien dire, sentant que le moment était venu de discuter plus sérieusement. Nous y voilà. Il lâcha sa bombe. Sa sœur arrivait dès le lendemain. Il y avait de quoi perturber en effet, quand on savait à quel point elle pouvait se montrer imprévisible. Ça me faisait de la peine pour lui, parce que ça ne devait pas être facile tous les jours. Je posais la manette à mon tour pour venir croiser mes bras sur son torse et y déposer mon menton, m’allongeant à moitié sur lui. Je l’écoutais parler sans rien dire. Nana avait beau affirmer qu’elle allait mieux, il n’y avait aucune certitude là dedans et il y avait fort à parier qu’une nouvelle crise surviendrait un jour ou l’autre. « Elle était dans un centre, c’est ça ? Je ne suis pas médecin, mais ça me semble un peu tôt pour une sortie. » Bien trop tôt et Travis allait surement en faire les frais. « C’était donc ça ta tête des mauvais jours. » Lançais-je en faisant une légère moue. « Je ne peux pas faire grand-chose, mais n’hésite pas si tu as besoin, je pourrais toujours venir te donner un coup de main de temps en temps. » Nana me connaissait, depuis longtemps maintenant, elle avait l’habitude de me voir dans les pattes de son frère. Mais mieux valait peut-être changer de sujet ? De toute manière, dans l’état actuel des choses, nous ne pouvions rien y faire, l’un comme l’autre. « Sinon, toujours pas de petite copine en vue ? Et ne me sors pas des excuses bidon du style J’ai pas le temps ou Ma vie est trop compliquée. Quand on veut on peut. Regarde-moi, est-ce que tu me voyais casée avec quelqu’un ? Non, personne ne l’aurait prédit, pas même moi. » Surtout pas moi. « Et la fille de la pièce là ? Darcy c’est ça ? Je connais sa meilleure amie. » Sa sexy meilleure amie…

Travis n’avait jamais eu une vie facile. Entre sa sœur et sa mère, son quotidien avait rarement été rose. C’est pourquoi mon père l’accueillait souvent à la maison quand nous étions enfants. Cela lui permettait de se changer les idées et surtout de changer d’atmosphère. A la maison, il y avait mes frères qui avaient plus ou moins le même âge que lui et j’étais là aussi. Dorian avait toujours considéré Travis comme le cinquième Stark et non comme le fils des voisins. Ça me faisait de la peine de constater que maintenant encore, ses démons le poursuivaient. S’occuper de sa sœur avec sa maladie n’était pas une mince affaire, j’en avais déjà fait les frais. Comme son frère, Nana me connaissait depuis longtemps mais pour le bien de tous, je préférais la savoir entre les mains des professionnels que seule avec Travis. Enfin, je n’avais aucun pouvoir là-dessus et malheureusement, je ne pouvais rien y faire. La seule chose que je pouvais faire, c’était lui venir aide et leur tenir compagnie s’il en avait besoin. Ce n’était pas chose aisée de s’occuper de sa sœur tout seul. Alors si je pouvais l’aider et le soulager, je n’hésitais pas. Il me prit dans ses bras, comme pour me remercier avant de se tendre d’un seul coup lorsque j’évoquais ses histoires de cœur. C’était toujours la même chose avec lui. Il refusait de fréquenter qui que ce soit à cause de sa famille. Quand allait-il arrêter de se priver et vivre pour lui ?

Il changea vite de sujet pour revenir au jeu. Evidemment. Il était tellement pressé de passer à autre chose qu’il relança la partie sans m’attendre. Je dus me dépêcher de récupérer la manette pour me reconcentrer sur l’écran. « Travis Monroe, tu n’éviteras pas le sujet éternellement. » Juste le temps de la course, pour qu’il ait le temps de mettre de l’ordre dans ses idées. La course fut rapidement terminée pour moi, mais Travis eut un mal fou à la finir. Le sujet était-il si sensible que ça ? Est-ce était-ce sa sœur qui le perturbait à ce point ? « Bon, ben cette fois j’ai gagné. » Facilement, bien trop facilement. Il finit par jeter la manette sur le lit pour enfin sortir ce qu’il avait sur le cœur. Je repliais mes jambes pour m’asseoir en tailleur et je posais à mon tour la manette sur le lit, un peu plus délicatement. Il me fallut quelques secondes pour comprendre de qui il parlait. Darcy Potter. Sa rouquine. Visiblement, il était retombé sur elle et leur rencontre ne s’était pas bien passée. Je restais silencieuse, le laissant continuer jusqu’au bout pour me faire ma propre idée sur la situation. Lorsqu’il eut terminé, je poussais un soupir. « C’est le père de cette fille qui a eu un problème de santé ? Ça a peut-être joué sur son comportement ? Tu m’as dit qu’elle était proche de son père, ça a vachement dû la perturber. » Moi-même s’il arrivait quelque chose à l’un de mes frères ou à mon père, j’en serais bouleversée. « Personne ne réagit de la même façon face à un drame, peut-être qu’elle a trouvé une sorte d’échappatoire dans tout ça ? Tu sais, cette fille a peut-être besoin d’aide, avant qu’il ne soit trop tard, non ? » Je n’étais pas le genre de personne à enfoncer les gens qui faisaient des erreurs, je préférais au contraire leur prêter main forte. « Si elle est influençable, elle a dû se laisser embrigader dans tout ça. Si elle était différente avant, elle ne peut pas avoir changé à ce point. On ne change pas aussi vite Travis. Je ne la connais pas, je l’ai juste aperçue quand elle était avec toi à la pièce, mais elle ne m’a pas semblé être le genre de fille à tomber aussi bas. » De prime abord, elle avait l’air d’être une fille plutôt sérieuse, voire réservée. Après, je pouvais me tromper, les apparences étaient parfois trompeuses. « Tu lui plais, non ? Etant une fille tout comme elle, je peux t’assurer qu’elle t’a dit tout ça pour te faire réagir, pour attirer ton attention. Tu ne sais pas tout ce qu’on est capable de faire pour ça. Tester la jalousie est l’un des meilleurs moyens, crois-moi. Avec Casey ça marche du tonnerre. » Je savais que Travis plaisait à cette fille puisqu’il m’avait raconté cette fameuse nuit d’Halloween où elle lui avait avoué ses sentiments. Je l’aurais également très mal pris à sa place… Et j’aurais sans doute été bien plus garce qu’elle. « Franchement, si c’est sa petite vengeance pour Halloween, c’est une petite joueuse. Mais bon, je suis un cas un peu exceptionnel à ce niveau. »

J’étais bien placée pour savoir que les femmes étaient des êtres complexes. Nous étions capables de bien des choses par amour, que ce soit négatif ou positif. Nous pouvions devenir la pire des garces sous la jalousie ou pour défendre ce qui nous appartenait. Pour ma part, je n’hésitais pas à rentrer dans le tas parce que c’était mon tempérament mais dans certaines situations, il était préférable de jouer la subtilité. Après tout, c’était prouvé que jouer sur la jalousie d’un homme fonctionnait très bien. Je me souviens qu’au début de ma relation avec Casey, je n’hésitais pas à aller danser avec d’autres mecs pour le faire réagir si j’estimais qu’il ne me regardait pas assez. Pour ce qui était de la vengeance, tout le monde savait que c’était un plat qui se mangeait froid. De mon point de vue, je supposais que sa rouquine le provoquait pour se venger un peu. Après tout, si Travis l’avait embrassée ce n’était pas sans raison. Elle avait raison d’utiliser les armes qui étaient à sa disposition. Travis sembla dubitatif pour la vengeance et se leva pour marcher machinalement dans sa chambre, en me donnant son point de vue. Je l’écoutais et le regardais faire les cent pas en penchant la tête sur le côté. « Travis, chaton, toi tu ne t’es jamais pris de râteau. Je sais qu’il n’y a pas de bonne manière de refuser ce genre de chose. Tu as fait du mieux que tu as pu pour minimiser les dégâts. Or, elle est jeune. Tu es sans doute le premier mec sur qui elle craque alors te dire ouvertement ce qu’elle ressentait a dû lui demander un effort monstrueux. Se prendre une claque comme ça après avoir rassemblé son courage, ça l’a anéanti. C’est tout. Tu as agi comme il le fallait, tu l’as fait en douceur. A ta place, pas mal de mecs en auraient profité pour se la taper et basta. » Je haussais les épaules. Travis était un type bien mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi il n’avait pas tenté sa chance avec cette fille. Je savais qu’elle lui plaisait.

Il reprit la parole pour déballer tout ce qu’il avait sur le cœur. Il n’avait pas une vie facile, je pouvais le concevoir, mais était-ce une raison pour se priver de vivre réellement ? Il revint finalement sur le lit et je m’allongeais à côté de lui, posant mon coude sur le matelas pour soutenir ma tête et le regarder. « Ce n’est peut-être pas une vengeance. Tout le monde n’est pas aussi fourbe que moi tu sais. » Lançais-je en souriant pour tenter de détendre un peu l’atmosphère. « Moi ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tu t’empêches de vivre ? D’accord, tu as une vie compliquée, mais Travis, il faut que tu vives pour toi aussi. Profite de la vie. Ce n’est pas à cinquante ans que tu pourras le faire. Fréquenter une fille pourrait te faire du bien, tout le monde a besoin d’amour. » Je me redressais pour m’asseoir. « Ça fait combien de temps que tu n’as pas touché une femme hein ? Depuis quand tu n’as pas couché avec quelqu’un ? Le sexe c’est aussi important que le reste ! » Pour ma part, je ne pourrais jamais m’en passer, c’était une certitude. « Tu te prives trop, donc tu te refermes sur toi-même et tu fermes les portes à toutes les personnes qui pourraient s’intéresser à toi. Elle te plait cette fille, ne dis pas le contraire. » Sinon il ne m’en aurait jamais parlé, soyons réalistes, et il ne se prendrait pas autant la tête avec elle.

Une nouvelle fois, il rejeta la responsabilité sur quelqu’un d’autre, évoquant le passé sombre du père de Darcy. Personnellement, cette histoire me laissait dubitative. « Je ne suis pas sûre. Parfois, plus tu es proche d’une personne, moins tu vois son problème. Je te connais, s’il lui arrive quelque chose alors que tu étais au courant de ses problèmes, tu t’en voudras. Mais peut-être que je pourrais me renseigner auprès de sa meilleure amie ? » Je pouvais toujours demander des nouvelles de Darcy auprès de Maeve, même si ça pourrait lui paraitre bizarre que je m’intéresse à elle. Au pire, je pouvais toujours utiliser l’inquiétude de Travis pour justifier mes questions. Dans tous les cas, il commençait à me faire de la peine à se priver de vivre sa vie pour prendre soin de sa famille. « Je sais bien. C’est compliqué. Mais pense quand même à tout ce que je t’ai dit. Essaye de penser à toi, à ton bien-être. Parce que c’est important. Si tu flanches, qui soutiendra ta mère et Nana ? » A mon tour, je m’allongeais sur le lit pour regarder le plafond. « La vie n’est pas facile, pour personne. Je n’ai pas connu mes parents, Rick est encore perturbé quand on parle d’eux. Andrew a des problèmes d’hyperactivité. Je n’étais qu’un bébé à l’époque et Dorian a dû mettre sa vie de côté pour s’occuper de nous. Il a été parfait avec nous, en tout point. Il a été présent pour nous à chaque seconde de sa vie. Mais regarde-le à présent. On est tous les trois en vie et épanoui, mais lui est seul. Il a vécu pour nous et n’a jamais laissé de femmes entrer dans sa vie pour notre bien. Si je lui pose la question, il va me dire que sa vie lui convient mais au fond, je sais que ça lui pèse d’être seul à présent. » J’essayais de lui faire comprendre qu’il fallait qu’il vive pour lui aussi, qu’il ne devienne pas comme mon oncle à regretter de ne pas avoir fait certains choix dans sa vie. Mais le verrait-il seulement ? « Tu veux finir seul comme mon père parce qu’il a fait passer sa famille avant son propre bonheur ? » Certes Dorian n’était pas malheureux, il nous avait nous et il était fier de ce que nous étions devenus. Mais qui finira ses jours seul ? Personne ne devait vieillir seul.

Dans ma vie, j’avais l’exemple type de l’homme qui était passé à côté de sa vie sentimentale pour sa famille. Mon père adoptif, mon oncle qui avait eu ma garde ainsi que celle de mes frères à la mort de mes parents. Il était encore jeune à l’époque et se retrouver soudainement avec trois enfants sur les bras n’avait pas dû être facile. Il avait mis sa vie de côté pour se consacrer exclusivement à ses neveux et sa nièce, ses nouveaux enfants. Même s’il ne l’avouera sans doute jamais, je sais à quel point tout ceci fut difficile pour lui. Bien sûr qu’il n’admettra jamais qu’il regrette quoi que ce soit, mais à l’heure actuelle, le voilà seul alors que nous sommes grands. Andrew vit encore avec lui mais ce n’est plus pareil. J’imagine que lui aussi aurait aimé avoir ses propres enfants, mais c’était trop tard à présent. Enfin, il pouvait encore se trouver quelqu’un, il n’était pas non plus en vieux croulant, mais l’entreprise serait plus difficile que s’il avait vingt ans de moi. Tout ce que je voulais, c’était ouvrir les yeux à Travis. Je ne voulais pas qu’il passe à côté de sa propre vie, et de son bonheur à cause de sa famille. « J’utilise les moyens dont je dispose mon cher ! » Assurais-je en riant légèrement. Il avoua finalement qu’elle lui plaisait bel et bien. Même un aveugle pouvait le remarquer ça.

Il m’énonça tout un tas d’arguments, il voulait la protéger elle aussi. Je l’écoutais sans rien dire, croisant les jambes. Lorsqu’il mentionna Tinder, je levais les yeux au ciel et secouais finalement la tête lorsqu’il se rabaissa. « Pourquoi tu fais ça Travis ? Pourquoi mets-tu les filles qui te plaisent sur un piédestal ? Arrête de te considérer comme un moins que rien. Tu es une personne géniale qui mérite aussi ce qu’il y a de mieux. Ne te rabaisse pas à cause de ta famille. Regarde moi, je n’ai plus de parents, je ne roule pas sur l’or et je danse limite à poil pour gagner de l’argent. Et je suis avec Casey. Lui et moi on ne fait pas non plus partie du même monde. Pourtant rien ne nous empêche d’être ensemble. » Ses parents étaient blindés et lui-même ne cessait de me dire que je n’avais pas besoin de travailler, qu’il pouvait très bien subvenir à mes besoins. Mais je n’étais pas ce genre de fille, je préférais être un minimum indépendante et gérer moi-même mon budget. « Le sexe et les sentiments peuvent être séparés, je suis d’accord. Mais quand les deux sont combinés, je peux te garantir que ça n’a rien à voir. Ce n’est même pas comparable. » J’avais expérimenté les deux. Alors je pouvais aisément assurer que lorsque les sentiments étaient présents, c’était bien meilleur.

Lorsqu’il fit sa moue à la Caliméro, je m’approchais de lui pour lui attraper la main. « Ne pars pas défaitiste. Essaye de voir la vie du bon côté des choses. Fais comme moi ! Reste positif. Tout le poids du monde ne repose pas sur tes épaules. Mais je te connais Travis. Si tu apprends qu’il est arrivé quelque chose à cette Darcy alors que tu es au courant de son état et que tu es resté les bras croisés, tu vas t’en vouloir toute ta vie. Évite-toi des potentiels remords. Tente ta chance parce que rien ne t’en empêche. Rien. Ni ta mère, ni Nana. Personne ne te menace avec un couteau pour t’empêcher de te rapprocher de cette fille. On a toujours le choix dans la vie. Et sache que si jamais tu te casses vraiment la gueule, je serais là pour te rattraper. Parce que c’est ça la famille. » J’avais toujours considéré Travis comme un frère au-delà de mon meilleur ami. Nous avions grandi ensemble et même si parfois je l’avais plus vu comme un mec attirant et potentiellement baisable, il restait quand même l’une des personnes les plus importantes pour moi.