Travis ⊰ Let's have some fun [HOT]

Travis avait toujours fait partie de ma vie, depuis aussi loin que je me souvienne. Il était beau gosse, je n’avais jamais pensé le contraire, j’avais même développé quelques sentiments pour lui dans mon adolescence. Je ne pense pas que c’était de l’amour, mais plutôt un fort sentiment affectueux au moment de la puberté. Avec la poussée des hormones, on a tendance à se sentir attiré par tout ce qui bouge. Moi en tout cas, ce fut mon cas et Travis était le seul mec en dehors de ma famille que je côtoyais le plus. Donc forcément il m’avait pas mal attirée pendant un temps. C’était plus ou moins passé à l’heure actuelle même si j’aimais bien me sentir proche de lui. De toute façon, nous n’étions pas faits pour être ensemble tous les deux. Cela risquerait de briser notre amitié si forte et j’avais déjà Casey de mon côté. Quant à lui, il avait sa rouquine en tête. Nous restions meilleurs amis, même si ça m’amusait de le taquiner de temps en temps en jouant innocemment avec lui. J’avais toujours été une séductrice dans l’âme, avec tout le monde. Travis n’échappait pas à la règle.

Il m’attira vers lui pour me serrer contre lui et je passais mes bras autour de son corps. Sa réplique me fit sourire, même si cela relevait plus du sarcasme en temps normal, je savais qu’il le pensait réellement parce que la réciproque était totalement vraie. « Exact ! Je me demande bien ce que tu ferais sans moi ! On a tous besoin d’une Zoey dans sa vie. » Je me mis à rire légèrement avant de m’écarter un peu de lui. Restant quand même à proximité. Il évoqua mon travail et supposa que je l’aimais bien pour continuer à l’exercer. Il me connaissait bien et savait parfaitement que si je n’aimais pas quelque chose, je ne me forcerais jamais à le faire. Ce n’était pas mon genre de me forcer. Et puis, il rajouta quelque chose qui me fit légèrement réfléchir. « Toi non plus tu n’aimes pas ce travail ? Comme Casey et Rick ? » Il ne m’avait jamais réellement donné son avis là-dessus. Je savais que Casey détestait ça, avec sa jalousie maladive, ce n’était pas compliqué à remarquer. Pour mon frère c’était une autre histoire, pour reprendre ses mots, il ne supportait pas que je me rabaisse à ce point pour le plaisir masculin. Certes, leurs arguments se valaient plus ou moins mais que pensait réellement Travis là-dessus ? « Dis-moi le fond de ta pensée, j’ai déjà des avis négatifs à ce propos, un de plus ou un de moins, ça ne changera pas grand-chose. » Assurais-je avec un sourire. Je n’étais pas le genre à me vexer pour si peu, il était libre de donner son avis. « De toute façon, je ne vais pas faire ça toute ma vie. Mes études sont bientôt terminées et quand ce sera le cas, je serai photographe à plein temps. Et en parlant de job tiens, tu n’as pas de nouveau rôle à l’horizon ? Si c’est le cas et que tu ne me l’as pas dit, je te préviens je veux tout savoir ! »

Travis avait beau être plus vieux que moi, j’avais toujours ressenti ce besoin de le protéger et de m’occuper de lui. Etant la plus jeune de ma famille, mon oncle et mes frères avaient toujours pris soin de moi, chacun à leur manière. Mais personne ne le faisait pour Travis, il avait été celui qui prenait soin des autres, de sa sœur et de sa mère notamment. Alors naturellement, cette envie d’être là pour lui s’était immiscée en moi en grandissant. Aujourd’hui encore, je me devais de m’occuper de lui, de m’assurer que tout allait bien dans sa vie, et surtout qu’il était heureux. Or, je constatais bien ce cet aspect lui faisait défaut parce qu’il ne s’en donnait pas le droit. Tout le monde avait droit au bonheur, lui le premier. Quand quelque chose n’allait pas, j’étais toujours prête à accourir pour lui venir en aide. J’avais beau avoir des défauts comme tout le monde, il fallait bien reconnaitre ma loyauté envers mes proches. Travis, Louna, ma famille, aucun d’eux ne faisait exception. J’avais toujours été là pour lui comme il l’avait toujours été pour moi. Il n’avait pas une vie facile alors mon devoir en tant qu’amie était de prendre soin de lui en toute circonstance.

La discussion dériva sur mon travail. Je savais que Rick et Casey ne l’approuvait pas. Andy s’en fichait et Dorian respectait mon choix. Mais qu’en était-il de Travis ? Il ne s’était jamais vraiment prononcé sur la question. J’étais curieuse de savoir dans quel camp il se situait. De toute façon, ce travail était provisoire, mon but dans la vie était de devenir photographe professionnelle. La photographie était ma véritable passion. Il attrapa ma main pour entrelacer nos doigts ensemble et il se lança. Comme je m’en étais douté, il rejoignait la cause de mon frère aîné et de mon copain tout en penchant un peu vers celui de mon oncle. Je fermais les yeux le temps qu’il embrasse mon front et je penchais légèrement la tête sur le côté. « Dois-je te rappeler que j’ai grandi entourée de mecs et que par conséquent je sais me défendre ? » Assurais-je avec un petit sourire. A l’adolescence j’avais été un véritable garçon manqué tant physiquement que mentalement. Moins maintenant parce que j’étais coquette, mais mon caractère n’avait pas changé d’un pouce. Je n’étais pas le genre à me laisser marcher sur les pieds, loin de là. « Dans tous les cas, on a des vigiles qui font très bien leur boulot alors je n’ai jamais eu de réels problèmes. » Je réfléchissais quelques secondes à la question, mais je n’avais jamais rencontré d’incident vraiment grave. Je savais remettre les hommes à leur place en cas de besoin. « Mais j’ai hâte d’obtenir mon diplôme pour vivre de ma passion. » Il me tardait vraiment de finir mes études !

Cependant, je voulais aussi connaitre l’actualité de Travis, était-il sur un projet en ce moment ? Visiblement non. Pourtant il était un bon acteur. Je l’écoutais et m’allongeais sur le lit pour regarder vers le plafond et étendre mes bras sur les couvertures. « Le rôle de ta vie viendra bientôt j’en suis sûre. Tu es doué alors il n’y a pas de raison qu’on ne te remarque pas. Un jour tu brilleras de mille feux et tu auras le succès dont tu as toujours rêvé. Ce n’est qu’une question de temps. » Je reportais mon attention sur lui en riant légèrement. « Tu as vu un peu la poète que je suis ? Blague à part, ton moment de gloire viendra. Qui sait, peut-être que tu partageras la scène une nouvelle fois avec ta jolie rousse ce jour-là ? Ce serait classe parce que vous formiez un joli petit couple la dernière fois. » Un sourire en coin se glissa sur mes lèvres. En effet, j’en rajoutais une couche mais mieux valait mettre la dose avec un mec aussi borné que Travis. « Tu me promets que tu vas vraiment réfléchir à ça ? A elle, je veux dire. Ne gâche pas ta vie chouchou sinon je vais devoir prendre les choses en main. » Mon sourire taquin ne quittait pas mon visage et il savait pertinemment que j’étais capable de tout pour arriver à mes fins. J’étais capable d’aller trouver moi-même cette Darcy pour jouer l’entremetteuse. « Et je sais que tu n’apprécierais pas forcément mes méthodes. » Assurais-je avec un clin d’œil. Là au moins, ça le forçait à se bouger les fesses par lui-même parce que j’étais bien moins subtile que lui.

J’avais sans cesse besoin de rassurer ma famille et mes proches sur mon travail. Certes, on avait des pervers au club et si certain tentait de poser leurs mains sur l’une des filles ou moi, la sécurité intervenait très vite. Il ne m’était arrivé qu’un seul incident de ce genre. Un seul. Un homme m’avait mis la main aux fesses alors que je dansais devant lui. Ma main à moi s’était rapidement abattue sur son visage. Il n’eut pas le temps de réagir qu’un vigile l’attrapa déjà pour le mettre dehors. Je savais me défendre. Même le jour où Casey était apparu dans ma vie pour la première fois. Un client m’avait attendu à l’extérieur. Casey était intervenu mais même sans ça, je maîtrisais la situation. Je n’avais jamais eu de problème majeur, j’étais une grande fille. Mais les clichés avaient la vie dure et Rick en particulier avait continuellement besoin de savoir que tout se passait bien. Lui qui détestait tant mon travail. Il s’entendait bien avec Casey sur ce point là. C’était bien le seul sujet sur lequel ils étaient d’accord. Parce que mon frère mettait un point d’honneur à détester et à critiquer tout ce qui plaisait à Casey. Enfin, nous n’allions pas parler de moi pendant des heures, il n’y avait pas grand-chose à dire, je préférais revenir à un sujet qui le concernait.

J’avais toujours adoré voir Travis sur scène. A chaque fois qu’il jouait, il était à fond dans son personnage et c’était beau à voir. Je l’avais même trouvé très vrai dans son couple avec la rouquine. A cette évocation, je vis le rouge lui monter aux joues et je ne pus m’empêcher de sourire. Il avait intérêt à prendre les choses en main s’il ne voulait pas que je m’en mêle ! « Alors si tu ne veux pas qu’on s’implique, moi et mes grands sabots, tu vas devoir bouger tes jolies petites fesses Travis Monroe. » Joignant le geste à la parole, je tapais sur sa cuisse, étant donné que son postérieur n’était pas accessible directement puisqu’il était assis. « Parce que je ne vais pas attendre cent sept ans qu’un miracle se produise ou que ta rouquine trouve quelqu’un d’autre. Parce qu’elle est canon cette fille, elle ne restera pas célibataire toute sa vie. Tu dois tenter ta chance et saisir cette opportunité d’être heureux avant qu’il ne soit trop tard. » Il m’en fit la promesse malgré tout et espéra qu’elle puisse avant tout lui pardonner pour le râteau d’Halloween. Allongée sur son lit, je haussais les épaules. « Ah oui tu mérites des claques pour ça, c’est vrai. Si j’avais été à sa place en tout cas, tu t’en serais mangé une. » Je n’aurais pas apprécié qu’on m’embrasse à en perdre haleine et qu’on me mette le râteau du siècle ensuite. Ça, ce n’était pas cool, je devais bien le reconnaitre. « Heureusement pour toi, on n’a pas le même caractère. » Je lui adressais un clin d’œil taquin en souriant.

Je me retournais pour m’allonger sur le ventre et me redressais en m’appuyant sur les coudes pour le regarder alors qu’il reprit la parole. Je pliais les genoux pour laisser mes pieds en l’air. « Si c’est ça, j’irai lui parler pour vanter tes mérites ! Blague à part, tu dois faire ce qu’il faut pour te racheter. Ne baisse pas les bras. Si elle t’aime vraiment, elle te pardonnera. Parce qu’elle ne voudra pas passer à côté de l’occasion de t’avoir pour elle toute seule. Au départ, ça ne sera pas gagné, ça c’est certain, elle ne va pas te sauter dans les bras en te voyant. Mais utilise les bons mots, excuse-toi. Si tu la connais si bien que ça, tu sauras quoi lui dire. J’ai espoir Travis, alors fais-en de même. Aies foi en toi. » Maintenant, il était temps de donner un peu de légèreté à cette conversation bien trop angoissante à mon gout. Je ne voulais pas qu’il se stresse pendant des heures. Mieux valait le taquiner un peu pour faire redescendre la pression ! « Tu verras, c’est ça la partie la plus difficile. Une fois que tu seras avec elle, même pour coucher avec elle, ça ira tout seul ! » On redoute souvent les premières fois quand on est en couple, mais dans le cas de Travis, j’estimais que la première étape était la plus difficile. Celle du pardon, du laisser aller, de cette opportunité saisie. Le reste coulerait tout seul. « Tu seras son meilleur coup, elle ne voudra plus te lâcher une fois qu’elle t’aura goûté. » Ouais une Zoey Stark qui ne parle pas de sexe à un moment donné ce n’est pas une vraie Zoey Stark.

Travis perdait trop de temps selon moi. Il tournait trop autour du pot. Il se prenait trop la tête et il passait à côté de la vie. Il réfléchissait trop avant d’agir. Résultat, il était malheureux et il se tourmentait. Je pouvais lui donner un coup de pouce, ça ne me dérangeait pas ! Mais il est vrai que je n’avais pas sa subtilité. J’étais capable de débarquer chez sa rouquine pour lui avouer ouvertement que Travis avait des sentiments pour elle et que c’était un idiot. Il ne fallait jamais me mettre au défi de faire quoi que ce soit, parce que je fonçais tête baissée. Peu importait les conséquences. La vie était bien trop courte pour hésiter éternellement. Enfin, il avait de la chance dans son malheur parce que sa Darcy n’avait pas l’air d’être méchante. Je fus quand même surprise quand il supposa qu’elle l’avait bel et bien giflé. Vraiment ? Il m’avait raconté quand c’était arrivé et je n’avais pas le souvenir qu’une claque ait été donnée. Cependant, il précisa sa pensée et je comprenais mieux. Pas physiquement non. Je me disais aussi. Je me souvenais aussi de l’histoire de l’interview. Je haussais les épaules. « Simple vengeance. Tu lui avais fait du mal, elle a tenté de te rendre la pareille. Elle a réussi son coup a priori. Tu sais, nous les femmes on a plusieurs visages. On peut se montrer sous notre meilleur jour mais quand il est question de se venger ou du faire payer le mal subi, tu en vois un bien différent. Je généralise bien sûr, on n’est pas toutes pareilles. Mais j’aurais réagi comme elle je pense. Faire culpabiliser quelqu’un c’est une bonne vengeance. Moi j’aurais sans doute rayé ta voiture et crevé tes pneus aussi ! » Assurais-je avec un petit sourire angélique. Ah moi il ne fallait pas me blesser parce que je pouvais me transformer en véritable garce. « Mets-toi à sa place. Elle a été blessée et elle retombe sur toi par hasard. Comment tu aurais réagi ? » Personne ne serait resté impassible. C’est impossible.

Enfin, j’abordais un sujet qui m’amusait un peu plus. Parler sérieusement c’était bien mais une fois que le problème était réglé ou presque, j’aimais passer à autre chose. Indirectement ou non parce que je parlais toujours de sa rouquine chérie. J’aimais parler de sexe, j’avais toujours été comme ça. Je n’avais aucun tabou et je pouvais parler de tout sans aucune gêne, quitte à entrer dans les détails parfois. C’était naturel, pourquoi éviter le sujet ? Et puis avec Travis, je n’avais aucun problème à parler de cul. Je l’avais plus souvent vu en boxer que mes propres frères. L’inverse était vrai aussi, n’étant absolument pas pudique, je m’étais retrouvée plus d’une fois en sous-vêtements devant lui. Je savais donc qu’il était plutôt bien foutu et donc potentiellement un super bon coup, si tant est qu’il sache un minimum se servir de son engin. Dans tous les cas, ma dernière réplique avait retenu son attention à en juger par l’expression de son visage. Quand il me demanda comment je pouvais savoir ça, un grand sourire innocent se greffa sur mon visage. « Parce que je sais repérer un super coup quand j’en vois un mon grand. Si tu sais te servir de ton matos bien sûr. Evidemment, je doute que tu répondes négativement alors la réponse s’impose d’elle même. » Aucun mec ne se vanterait d’être un merde au lit. Alors, de mon point de vue, si Travis était bien équipé, il savait parfaitement s’en servir.

La question qui arriva après me fit rire ainsi que tout ce qui sortit de sa bouche. Instinctivement, je me mordillais légèrement la lèvre inférieure lorsqu’il posa sa main sur mes fesses. Il ne fallait pas me lancer sur ce terrain là. Parce que j’étais la reine des allumeuses quand je m’y mettais et là, j’avais envie d’emmerder mon cher Travis. « Ah ça, je peux te garantir, qu’ivre ou non, tu te serais souvenu de mon corps complètement nu et de mon petit cul. J’ai tendance à marquer les esprits, dans le bon sens du terme. » Je me retournais de nouveau pour m’allonger sur le dos et poser chacune de mes mains sur ma poitrine. « Même de ça tu t’en serais souvenu. Donc non, rassure toi, ta mémoire fonctionne très bien parce que tu n’as jamais eu l’immense plaisir de t’envoyer en l’air avec moi. » J’insistais sur les mots « immense » et « plaisir », limite en gémissant, pour donner plus de poids à mes arguments. Je laissais mes mains glisser le long de mon corps pour finir sur mes cuisses avec un grand sourire. Je roulais sur moi-même pour arriver tout contre lui et je touchais son torse du bout de mon index. « Dommage pour toi, tu es passé à côté du meilleur coup de ta vie. »

Je devais sans doute être légèrement pyromane sur les bords. Je ne cessais de jouer avec le feu et j’adorais ça. Flirtant toujours plus avec les limites en les repoussant encore et encore jusqu’à sentir cette douce chaleur significative. J’avais l’habitude de jouer avec le monde entier, plus ou moins innocemment. J’aimais avoir tous les regards braqués sur moi. J’aimais être le centre d’attention et j’aimais par-dessus tout sentir le désir que je pouvais procurer sur les autres. C’était plus fort que moi. Avec Maeve j’avais déjà dépassé la limite du baiser avec mains baladeuses. Avec Travis, ça arrivait souvent que je le taquine et le pousse dans ses retranchements d’homme en l’allumant gentiment. Les choses avaient toujours été ainsi entre nous, à partir du moment où mon corps s’était transformé en celui d’une femme et où j’avais pris conscience de mon pouvoir de séduction. Mon meilleur ami était attirant bien sûr, j’étais bien placée pour le savoir. Combien de fois l’avais-je vu en sous-vêtements ? Je ne m’étais jamais privée pour le mater quand l’occasion se présentait. J’avais des yeux et je savais m’en servir. Combien de fois l’avais-je déjà vu au garde à vous au réveil après qu’on se soit endormi en visionnant un film ou simplement parce qu’une nouvelle fois, je m’étais amusée à l’allumer « pour rien ». Avec un tel portrait de moi, on pouvait aisément me qualifier de garce. L’étais-je réellement ? Au fond, peut-être bien. Mon but n’était pas de frustrer les gens autour de moi, j’aimais juste allumer mon monde.

Lorsqu’il assura être un dieu au lit, je ne pus m’empêcher de rire. Ils disaient tous ça. Ego masculin surdimensionné oblige. Aucun homme ne se vanterait d’être un naze au lit. « Un dieu, rien que ça ! » Evidemment tant qu’à se vanter autant viser le summum. « Ah oui, quelles conquêtes ? » Lançais-je en haussant un sourcil en souriant. « Ta main ne compte pas tu sais ! » Encore une fois, je le taquinais. Je ne pouvais pas dire que Travis avait un nombre de conquêtes hallucinant. Même en étant en couple, j’étais quasiment certaine d’avoir eu plus de personnes dans mon lit que lui. Mais bon, j’aimais bien le taquiner. C’était drôle. Poussant le vice toujours plus loin, j’effleurais encore plus les limites qu’une relation de couple m’imposait. Je jouais avec le feu et je sentais déjà certaines brûlures. Ce que j’aimais avec Travis, c’était sa facilité à entrer dans mon jeu sans jamais sentir la moindre gêne. Il avait du répondant, et j’adorais ça. Il n’y avait rien de drôle à jouer avec un mec qui fuyait la queue entre les jambes. Au sens propre comme au figuré. Lui non. Bien loin de se démonter, il posa sa main sur mes fesses pour amener ma jambe au dessus de la sienne, nous rapprochant ainsi au maximum pour que je sente son bassin contre le mien. Evidemment, je constatais bien vite que je lui faisais de l’effet. J’étais fière de moi. Il se pencha sur moi pour me murmurer quelques mots à l’oreille, notamment qu’il aurait été le meilleur coup de ma vie. « Vraiment ? » Lançais-je en toute innocence, le sourire ancré sur mes lèvres. Sa main remonta sur ma cuisse et il me mit en garde. Le timbre de sa voix avait changé, je ne l’avais jamais entendue de cette façon et ça me donnait des frissons. Lorsqu’il me demanda de reculer sous peine de ne pas pouvoir se contrôler, mon cerveau se remit en route. Je pensais à Casey. A sa façon bizarre de se comporter en ce moment. J’avais souvent l’impression qu’il se perdait dans ses pensées, comme si quelque chose le perturbait. Se posait-il des questions sur notre relation ? Sur moi ? Je n’avais pas voulu aborder le sujet non plus mais je commençais à cogiter. Et si je ne lui plaisais plus ? A côté de ça, j’avais de plus en plus cette sensation qu’il me manquait quelque chose, sans que je ne parvienne à mettre le doigt dessus. Etais-je toujours aussi désirable ? Travis me désirait. Là tout de suite. J’aimais Casey, bien sûr. Mais était-il suffisant à mon bonheur ? Moi qui avais toujours eu l’habitude d’écouter mes envies avec n’importe qui, ne m’étais-je pas tirée une balle dans le pied en m’emprisonnant dans une relation monogame ? Pourquoi son ex m’attirait-elle autant ?

Il fallait que je stoppe tous ces questionnements. Que j’en ai le cœur net. Si Travis comblait cette sensation de manque, alors j’avais fait une belle erreur en me mettant en couple. Quand bien même j’aimais Casey de tout mon cœur. Un seul petit écart, pour mettre fin à mes questions existentielles. Un seul… A mon tour j’approchais mes lèvres de son oreille. Un sourire espiègle s’immisça sur mon visage. « Comment peux-tu oser te vanter de ta performance alors que tu es tout rouillé ? » Il avait lui-même dit que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas couché avec qui que ce soit. « Alors que moi, je peux t’assurer avec certitude que je serais effectivement le meilleur coup de ton existence. » Dans ce domaine, j’étais plus que sûre de moi. Ma main se posa à plat sur son torse pour le caresser doucement. Ma langue effleura le lobe de son oreille… « Je veux bien te croire pourtant, je t’assure… Mais… » …Pour finalement le mordiller entre mes dents alors que ma main glissa le long de son torse pour se poser sur son paquet, que je serrais légèrement entre mes doigts. « …Prouve-le. »