Words don't come easily [Castiel]

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Kiara & Castiel

Kiara n'avait pas prévu d'aborder Castiel aujourd'hui alors elle n'était qu'à demi à l'aise. A la fois elle était ravie d'avoir enfin l'occasion de lui parler, de le connaître un peu mieux que comme le beau prof de fitness du club. Bien sûr, elle ne s’imaginait pas que leur relation deviendrait celle d'un frère et d'une sœur du jour au lendemain, elle n'était pas naïve et elle n'était même pas sûre de trouver le cran de lui dire qui elle était vraiment par rapport à lui. En tout cas, il avait l'air sympathique et s'amusait comme elle de l'originalité de son prénom. En y réfléchissant, elle n'avait pas souvenir d'avoir croisé beaucoup de Castiel dans sa vie non plus.

« C'est vrai que Castiel aussi c'est original. Et vos enfants, comment ils s'appellent ? »

Car Kiara connaissait leurs âges mais pas encore leurs noms. Or, elle aimerait bien les connaître, connaître ces enfants qui faisaient parti de sa famille et dont elle ignorait jusqu'alors l'existence. Tant qu'ils parlaient prénoms, elle pouvait poser la question sans avoir trop l'air d'une fouineuse. Les deux jeunes gens passèrent commande. Kiara esquissa un sourire.

« Oui, c'est amusant ce point commun, surtout pour la cannelle, beaucoup de gens n'aiment pas ça » dit-elle en souriant « Ma mère m'en faisait tout le temps quand j'étais petite » sa mère l'avait initié comme Castiel avait initié ses enfants ! Et Kiara comptait bien faire découvrir ça à ses propres enfants plus tard « Votre femme est plutôt une accro du café ? »

Lorsque Kiara était fatiguée et qu'elle avait besoin d'un coup de fouet, elle pouvait boire des litres de café mais au goût, le chocolat chaud surplombait de loin le café. Sans compter qu'elle était obligée de mettre pas mal de sucre dedans pour pouvoir le boire. Pour les "vrais" buveurs de café, c'était un sacrilège mais Kiara n'arrivait pas à se faire à cet arrière-gout amer du café sans sucre.

« Oui les enfants c'est... il faut être prêt »

Et Kiara ne l'était pas. Cependant bien des parents le devenaient sans être prêts et devaient gagner en la maturité nécessaire en l'espace de neuf mois. Ce qui l'amenait à se demander si sa propre mère se sentait prête à être mère quand elle était tombée enceinte. Kiara écouta attentivement Castiel, bizarrement, son histoire la touchait.

« Je suppose que ça doit être ça qu'on appelle l'instinct paternel » dit-elle avec un sourire tendre. Il n'y avait aucune école pour être parent, il fallait apprendre sur le tas et malgré la peur de ne pas assurer, certains choses se faisaient naturellement, l'amour. Kiara émit un petit rire amusée « Non pas de souci, ça m'intéresse, enfin.. j'veux dire que ça me dérange pas » rectifia-t-elle « A vrai dire je trouve ça plutôt beau d'entendre un papa s'extasier sur ses enfants »

Kiara n'avait jamais eu de père. Si elle avait été heureuse avec sa mère et n'avait manqué de rien, elle n'avait jamais connu la relation qu'un enfant pouvait entretenir avec son père. Tout ce qu'elle savait c'est que son père avait financièrement aider sa mère à l'élever mais n'avait jamais souhaité la connaître manifestement. Au moins, Castiel était un meilleur père que le leur avait pu l'être.. du moins avec elle.

« Votre père à vous, il vous a déjà parlé de ça ? De ce qu'il a ressentit en vous tenant pour la première fois ? »

Emi Burton

Kiara & Castiel

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Quand je parlais de mes enfants, je pouvais y passer des heures. Ils étaient tout pour moi et je vivais pour eux à présent. Devenir père change un homme, c’est incroyable. Cependant, on ne peut pas le savoir avant d’en avoir fait l’expérience. Qui serait capable de dire quel genre de père il serait tant qu’il n’a pas d’enfant ? Personne ne peut l’assurer avec précision. Pour ma part, ils avaient complètement chamboulé ma vie, dans le bon sens du terme, bien sûr. Pour ce qui était de leurs prénoms, ils n’étaient pas réellement originaux par rapport au mien et à celui de Kiara. Bien que le nom de ma fille ne soit pas très répandu pour autant. « Leo et Leena. Ils ne sont pas très originaux, mais j’ai rarement croisé une fille portant le même prénom que la mienne. » En choisissant leurs prénoms, nous ne nous étions pas posé la question de savoir s’ils étaient communs ou pas, nous les avions choisi parce qu’on les aimait bien, c’est tout.

Notre commande passée, nous nous étions rendu compte que nous avions un gout commun pour la cannelle. Chose assez rare en soit puisqu’à la maison ça ne faisait pas l’unanimité. « En effet, c’est assez particulier. » J’esquissais un sourire quand elle mentionna sa mère qui lui en préparait étant petite. Pour ma part, je n’avais jamais connu ça. Mes parents ne s’étaient jamais vraiment occupés de moi, ils étaient bien trop absorbés par leur travail. C’est la gouvernante qui m’a élevé en réalité et c’est elle qui m’a transmis ce gout pour la cannelle. Elle aussi m’en préparait quand j’étais enfant. Elle me posait une nouvelle question et je trouvais qu’elle en posait beaucoup. Elle devait sans doute être curieuse. Et puis, je n’allais pas m’en plaindre, au moins ça permettait de faire la conversation. Même si je commençais à la trouver un peu intrusive sur ma vie privée. Mes enfants, ma femme… Allait-elle me demander si j’avais des animaux de compagnie ? « Elle en boit toute la journée. » Oui, Milah était une accroc au café et je ne comprenais pas comment elle pouvait en avaler autant.

La conversation dévia de nouveau pour revenir sur le sujet des enfants. « Ils peuvent arriver sans qu’on ne s’y attende. » J’en avais fait les frais avec Leo. A cette époque nous n’étions même pas en couple avec Milah. Elle était tombée enceinte sans que nous l’ayons vu venir. Je n’étais pas prêt à l’époque. Mais j’avais appris à m’y faire. Et disons que les circonstances de son arrivée et de notre mariage n’étaient pas réellement banales. Enfin, comme elle le souligna, mon instinct paternel avait dû surgir lorsque j’eus tenu Leo dans les bras pour la première fois. « Sans doute, oui. » Je m’excusais quand même pour ma propension à beaucoup parler de mes enfants mais visiblement le sujet avait l’air de l’intéresser. Tant mieux, au moins, elle ne s’ennuyait pas. Un sourire se glissa sur mes lèvres lorsqu’elle évoqua le fait qu’elle trouvait ma façon de parler de mes enfants plutôt belle. Cependant, mon sourire disparut aussitôt qu’elle mentionna mon propre père. C’était trop cette fois. Mes enfants passent encore, ma femme, pourquoi pas, mais mon père ? Qu’est-ce qu’il venait faire dans la conversation ? Surtout qu’il n’avait jamais été très présent dans mon éducation. Il était juste mon géniteur sur le papier, pour le reste, nous n’avions pas une relation amical ou typique d’un père et de son fils. Mes parents, moins je les voyais, mieux je me portais. Je tiquais légèrement en fronçant les sourcils. « Si je peux me permettre Kiara, et ne le prenez pas mal, je vous trouve un peu curieuse. Parler de mes enfants ne me pose pas de problème, ma femme passe encore mais mon père ? Je ne vois pas l’intérêt de parler de lui, il ne vaut pas la peine qu’on s’y intéresse. » Mon père se fichait de son propre fils. Il préférait réfléchir à une nouvelle stratégie financière pour son entreprise que d’entendre son enfant lui raconter sa journée à l’école ou lui annoncer une bonne note. « Pourquoi cette question ? »

acidbrain

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Kiara & Castiel

Kiara n'avait jamais été réfractaire à avoir des enfants, mais elle savait que pour l'instant elle n'était pas prête. Bon, elle était célibataire aussi, mais elle n'avait pas particulièrement de désir d'enfant, de cette envie de devenir mère avant d'être "trop vieille". Pour l'instant, elle préférait vivre sa vie, profiter autant que possible et sa vie de famille viendrait plus tard.

« Moi je trouve ça plutôt mignon comme prénoms »

Autant, elle avait déjà du croiser quelques Leo mais elle n'avait pas souvenir d'avoir connu de Leena. A ses yeux, ça restait plutôt original, mais pas trop difficile de s'en rappeler. Kiara s'était toujours demandé comment les parents choisissaient les prénoms de leurs enfants. Comment savoir que c'était le bon prénom. Est-ce qu'ils cherchaient longtemps, est-ce que c'était instinctif ? Ce qui passait par la tête des gens qui donnaient des prénoms ridicules à leurs enfants du genre qu'elle-même ne donnerait même pas à un poisson rouge... Tiens, genre Cannelle puisqu'ils en parlaient !

« Je peux boire pas mal de café quand j'ai besoin d'un coup de fouet mais de gout, le chocolat chaud l'emporte de loin »

Quand elle avait besoin de se réveiller, Kiara pouvait boire des litres de café. Mais heureusement qu'elle avait un bon métabolisme parce qu'elle mettait un paquet de sucre dedans. Bien sur, elle aimait les cafés aromatisés du genre noisette, vanille, ces trucs-là, mais généralement ils tétaient peu dosés en caféine or, c'était essentiellement à ça que ça lui servait de boire du café. La conversation revint rapidement sur les enfants de Castiel, son neveu et sa nièce... Elle allait devoir se répéter ça pas mal de fois dans sa tête avant qu'elle ne le réalise vraiment.

« Oui, je suppose mais ça doit être super stressant de se retrouver futur parent alors que c'était pas prévu pour tout de suite »

En y repensant, c'était un peu comme ça que Kiara était née. Sa mère n'avait pas prévu de tomber enceinte de son patron, qui était marié en plus de ça. Si elle-même tombait enceinte dans la même circonstances, ce serait la panique totale. Kiara allait ajouter qu'un homme qui parle de ses enfants pouvait faire craquer les femmes mais elle s'était rendu compte à temps que ça pouvait porter à confusion. Mais la question qu'elle posa sur le père de Castiel, sur son propre père était manifestement trop personnelle alors qu'ils se connaissaient à peine. Nerveusement elle se mit à tripoter ses cheveux.

« Oh euh c'est juste que » elle déglutit « Je suis assez.. euh oui curieuse c'est... ben parfois ça dérange et » elle sentait la chaleur lui monter aux joues et prit une grande inspiration pour se calmer.

« Hm... désolée pour l'indiscrétion c'est juste que... » elle avait là une occasion à saisir de lui parler de ce qui lui occupait l'esprit mais... vu sa réaction, lâcher "ton père c'est le mien !" lui semblait ... déplacé. « J'ai euh... j'ai pas connu le mien et euh... j'ai posé la question comme ça, enfin désolée, j'voulais pas vous.. mettre mal à l'aise »

Sauf que c'était elle qui l'était maintenant pour rattraper sa bourde. Elle avait soudain très envie de se lever et de détaler comme un lapin puis d'aller se cacher dans un trou de souris.

Emi Burton

Kiara & Castiel

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Choisir un prénom pour son enfant n’est jamais une chose facile. On en avait mis du temps avec Milah pour nous décider sur ceux de nos enfants. On avait eu des prénoms en tête, puis de meilleures idées et finalement on avait pas mal hésité. Jusqu’à tomber d’accord et se dire que ces prénoms leur iraient bien. Je ne saurais dire exactement pour quelle raison Leo et Leena avaient été choisis. C’était juste devenu comme une évidence et plus aucun autre prénom n’avait trouvé grâce à nos yeux. C’était assez indéfinissable comme sensation. Kiara trouvait ces prénoms mignons et sa réaction me fit sourire. Elle semblait assez intéressée par le sujet de mes enfants, ça faisait toujours plaisir. Pourtant la conversation dévia légèrement pour arriver à parler de café, de chocolats chauds et de cannelle. « Je ne sais pas comment vous faites, ma femme et vous. J’ai vraiment un mal fou à apprécier le gout du café. » Après tout, chacun ses gouts. Je n’avais jamais aimé le café, ce n’était pas maintenant que cela allait changer.

Finalement, mes enfants revinrent sur le tapis, ou plutôt le fait de devenir un parent. Ça pour être stressant, ça l’avait été et pas qu’un peu. J’angoissais tellement au fur et à mesure que le terme approchait. « En effet, c’est assez angoissant. On a peur de mal s’y prendre, de leur faire mal et on se demande si on sera à la hauteur. Avant la naissance de mon fils, j’en ai passé des nuits à tourner inlassablement dans mon lit sans parvenir à trouver le sommeil tant son arrivée imminente me terrifiait. Je suppose que c’est différent quand le bébé est attendu mais le stress doit quand même être un minimum présent. C’est un chamboulement assez conséquent dans son petit train-train quotidien, que l’enfant soit désiré ou non. » Accueillir un enfant était toujours une source de stress. Mais il se dissipait bien vite avec le temps pour laisser place à une fatigue incommensurable. S’occuper d’un bébé n’était pas de tout repos.

Elle se mit à aborder un sujet assez particulier, que je jugeais pour le moins inapproprié. Celui de mon propre père. Non pas que ce soit un sujet tabou, mais je n’aimais pas spécialement parler de lui. Nous ne nous entendions pas lui et moi. Et cela ne s’était pas arrangé avec le temps. A mon sens, il ne valait pas la peine qu’on parle de lui et encore moins avec une inconnue qui suivait mes cours. Je la trouvais subitement un peu trop curieuse à mon gout. Ma réaction la mit mal à l’aise et elle commença à tripoter ses cheveux en balbutiant et en baragouinant des morceaux de phrases plus ou moins compréhensibles. Elle se mit même à rougir, sentant qu’elle était allée trop loin dans son questionnement. Elle tenta de reprendre contenance en s’excusant pour son indiscrétion et en expliquant les raisons de sa curiosité. Je restais silencieux quelques secondes lorsqu’elle eut terminé. A vrai dire c’est elle qui était mal à l’aise à présent. « Je vois. » Je posais mes coudes sur la table pour croiser mes doigts entre eux. « Vous savez Kiara, je ne suis pas certain que mon expérience vous aide en quoi que ce soit. Si je n’avais pas eu de père, le résultat aurait été le même. Certes, nous vivions sous le même toit, mais cela s’arrêtait là. Il avait d’autres ambitions que d’élever son fils unique. Il n’a jamais été un père à mes yeux. Juste un géniteur dont la seule préoccupation à l’égard de son enfant était qu’il reprenne le flambeau après lui. Dommage pour lui, cela ne m’a jamais intéressé. Avec lui, c’est un conflit permanent, il n’aime que son argent et le pouvoir. Deux choses qui ne m’intéressent pas. Nous n’avons rien en commun à part notre sang lui et moi. Nous ne sommes en aucun cas comparables. » Je ne savais pas si elle s’attendait à un récit féerique sur le rôle qu’avait joué mon père dans ma vie, mais elle risquait d’être déçue. Il n’avait rien d’un père. « J’imagine que ce n’est pas ce que vous vouliez entendre mais tous les pères ne sont pas parfaits dans leur rôle. »

acidbrain

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Kiara & Castiel

Kiara n'avait jamais connu son père, elle n'avait jamais non plus ressentit le besoin d'en avoir un. Bien sûr, comme tout enfant qui a grandit avec un seul parent, elle s'était posé des questions et sa mère lui avait répondu comme elle le pouvait. Elle n'avais jamais souffert de l'absence de son père et même si parfois elle avait voulu le rencontrer, ça n'avait jamais été une obsession. Et puis, quand vers ses dix-sept ans, sa mère avait été diagnostiquée, Kiara avait clairement eu autre chose à penser que d'imaginer une vie avec un papa parfait qui prendrait soin de la famille. C'était Kiara qui avait prit soin de sa mère, lui rendant la pareille pour toutes ces années où elle avait tout fait pour que Kiara grandisse en s'épanouissant. Ce fut une période très éprouvante de sa vie et penser à son père avait été le cadet de ses soucis... jusqu'au décès de sa mère. Cette mère qui, avant de fermer les yeux pour la dernière fois, lui avait écrit une lettre pendant un moment de lucidité, une lettre accompagnant son testament. Dans cette lettre, Kiara eut enfin un nom à mettre sur l'identité de son père, elle avait également appris l'existence d'un demi-frère.

Mais quand Kiara avait lu cette lettre, elle avait eu envie de la déchirer, de la brûler, la faire disparaître. A quoi bon connaître l'identité de son père et son frère dont elle ignorait l'existence si sa mère n'était plus à ses côtés ? Elle s'en foutait éperdument, tout ce qu'elle voulait c'était sa mère, c'était redevenir un bébé, qu'on s'occupe d'elle et qu'elle cesse de s'inquiéter pour tout, d'être sur tous les fronts face à une vie trop injuste. Puis le temps avait passé et elle avait réalisé que ce nom, c'était la seule famille qui lui restait... Elle ne pouvait pas aller confronter son père mais elle pouvait au moins essayer de connaître son frère. Elle était loin de penser qu'elle allait tomber sur un trentenaire marié avec deux enfants. Vu l'âge de Kiara, c'était pourtant plus que probable mais dans sa tête, elle n'avait pas émit la possibilité que cette nouvelle branche de son arbre généalogique se prolonge à des neveux. Il avait l'air d'avoir une chouette vie de famille... qui était-elle pour venir gâcher tout ça ? Elle n'aurait pas du venir. Chouette vie ? Pas si chouette que ça à en croire ce qu'il disait de son père. Kiara n'avait pas voulu être indiscrète mais la curiosité l'avait poussée à le questionner sur ce père qu'ils avaient en commun. La bouche entrouverte, Kiara écouta attentivement le triste portrait que lui dressait Castiel. A croire qu'elle n'avait pas loupé grand chose finalement en grandissant sans lui... Kiara n'avait pas eu le temps de dresser un portrait idéalisé de son père dans son imagination mais ce qu'elle entendait là lui faisait froid dans le dos.

« Je suis désolée d'apprendre ça... et je voulais pas non plus remuer de mauvais souvenirs »

Car ce n'était manifestement pas l'image qu'on se fait d'une enfance parfaite. Sa relation avec son père était quasi inexistante. Finalement, mieux valait ne pas connaître son père que de le connaître mais que celui-ci soit constamment absent.

« A vrai dire, je sais pas vraiment ce que je voulais entendre » quelque part, savoir qu'il n'avait pas été un bon père évitait à Kiara d'avoir des regrets de ne pas avoir grandit avec lui ...« j'aurais pas du poser de questions sur votre père, après tout on se connait pas vous et moi ... »

Elle devait passer pour une folle... ce n'était pas le moment de dire à Castiel qu'elle avait depuis longtemps envie de le rencontrer sans jamais avoir osé lui adressé la parole dans un autre cadre que celui de cliente de la salle de sport. Kiara secoua la tête avant d'avaler quelques gorgées de son chocolat chaud. Elle releva la tête avec un regard plus grave.

« En réalité... si je vous ai posé ces questions,j'avais de bonnes raisons » enfin elle avait une raison, "bonne" c'était ne toute autre histoire « Votre père » comment lui dire, plus elle essayait et moins les mots venaient « ma mère a travaillé pour votre père il y a vingt-sept ans »

Kiara laissa sa phrase en suspens, sans savoir si le ien se ferait directement dans l'esprit de Castiel.

Emi Burton @Castiel Redfield

Kiara & Castiel

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Je n’avais pas l’habitude de parler de ma famille à des inconnues. Enfin, le mot famille était vite dit ceci dit. Il m’arrivait de parler de mes enfants à qui voulait l’entendre. De ma femme également quand le sujet était abordé. Mais mon père ? Je devais dire que c’était une grande première et j’en avais été légèrement déstabilisé. Pourquoi voulait-elle que je lui parle de mon père ? Je ne n’y voyais pas bien l’intérêt. Il n’y avait pas grand-chose à dire sur lui. Je n’avais pas eu une enfance de plus réjouissante. Certes, je n’avais jamais manqué de rien, matériellement parlant. Pour ce qui était de l’amour d’une famille, d’un père et d’une mère, en revanche c’était une autre histoire. J’avais été élevé par la gouvernante, pas par mes parents qui n’avaient toujours pensé qu’à leur situation, leur travail et à en mettre plein la vue dès que l’occasion se présentait. Une enfance que je n’avais pas voulu rejouer avec mes propres enfants. Contrairement à ce que j’avais pu recevoir étant petit, j’apportais tout l’amour nécessaire au bien-être de mon fils et de ma fille. Il était hors de question qu’ils subissent ce que j’avais enduré. Toujours est-il que sa question m’avait paru déplacé parce qu’on ne se connaissait pas. Cependant, je lui avais quand même raconté, en bref, parce qu’elle avait l’air de s’être faite une fausse idée de la paternité ou de mon père ? Est-ce qu’elle le connaissait ? Impossible, dans ce cas, elle n’aurait pas posé cette question. Je devais avouer que sa curiosité me laissait quelque peu dubitatif. Mais soit, certaines personnes étaient plus curieuses que d’autres…

Elle se mit à compatir, précisant qu’elle ne voulait pas réanimer de mauvais souvenirs. Avec le temps, ce genre de chose me passait au dessus de la tête. Je haussais les épaules. « C’est loin tout ça et je suis passé au-dessus depuis le temps. On n’a pas tous des familles exemplaires. » Loin de là, voilà pourquoi je faisais tout ce que je pouvais pour mes enfants. Je ne savais pas vraiment à quoi elle s’était attendue en posant cette question et elle non plus vraisemblablement. Alors pourquoi avoir abordé le sujet ? Elle ajouta qu’elle n’aurait pas dû me poser des questions sur mon père parce qu’on ne se connaissait pas. Certes. « Il est vrai que ce n’est pas le genre de sujet qu’on aborde pour une première discussion. » Non, en général, ça se limitait à la famille proche, à la pluie et au beau temps, pas à des sujets aussi personnels. Alors je mettais ça sur le compte d’une curiosité mal placée. Certaines personnes étaient un peu sans gêne. Elle devait être de ce genre là. Peut-être qu’il fallait que je mette fin à la discussion pour rentrer chez moi ? J’avalais plusieurs gorgées de ma boisson pour la finir un peu plus vite. Cependant, elle reprit la parole, sur un ton un peu plus sérieux. Je l’écoutais sans la couper. Elle semblait chercher ses mots et hésiter. De bonnes raisons pour poser ce genre de question ? Je ne comprenais pas. Jusqu’à ce qu’elle mentionne que sa mère avait travaillé pour mon père à l’époque. Il y a vingt-sept ans, j’étais né. « Oh vraiment ? » C’était assez surprenant. « Mais pourquoi vous n’avez pas commencé par là ? Beaucoup de personnes ont travaillé pour mon père vous savez. Je ne connaissais pas celles de son travail, mais je côtoyais celles travaillant chez moi. Quel poste avait-elle ? Je l’ai peut-être connue. Quel est son nom ? » Peut-être que j’avais connu sa mère à l’époque si elle travaillait en temps qu’employée à domicile. En revanche si elle avait été une employée de l’entreprise de mon père, il y avait peu de chance que je la connaisse.

acidbrain @Kiara S. Brown

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Kiara & Castiel

Pour Kiara, la famille c'était quelque chose d'assez restreint. Elle avait beau avoir connu quelques cousins et cousines, concernant la famille proche, il n'y avait toujours eu que sa mère et elle. Pas de père. Pas de frères ni de soeurs. Juste elles deux. C'est pourquoi elle avait toujours été proche de sa mère qui lui avait inculqué ses valeurs et qui l'avait poussée à suivre ses rêves. Sans la maladie et le décès de sa mère, est-ce qu'elle aurait un jour su qui était son père ou qui était Castiel ? Kiara ne le saurait jamais. Mais elle aurait aimé que sa mère soit encore là pour qu'elle ne découvre pas seule ce petit morceau de famille qui s'était greffé malgré elle à sa vie. Elle avait voulu faire comme si de rien n'était parce que ça lui importait peu... mais elle n'avait pas pu continuer à ignorer l'existence d'un frère. Son père... son père n'avait jamais été là, elle n'avait connu ni son visage, ni son prénom, ni même son métier. Il ne lui avait jamais vraiment manqué et elle n'était pas sûre de vouloir le rencontrer un jour, encore moins avec le portrait que Castiel venait de lui décrire. Mais si elle pouvait ignorer son père, elle pouvait difficilement ignorer un demi-frère, elle avait trop longtemps repousser le moment d'aller le voir pour se débiner maintenant. Il fallait qu'elle lui dise qui elle était, ce qu'ils avaient en commun. Kiara se gratta l'arrière de la tête.

« Euh oui j'aurais peut-être du commencer par là » dit-elle accompagné d'un petit rire nerveux « Amelia Brown, elle a été sa femme de ménage pendant quelques années et puis.. quand elle est tombée enceinte de moi, elle a arrêté de travailler pour lui »

Ce qu'elle n'avait toujours pas dis, c'est qu'elle était tombée enceinte de lui. Kiara doutait que Castiel se souvienne de la femme de ménage... enfin, sait-on jamais. Après tout, les enfants d'hommes influents étaient souvent plus élevés par le petit personnel que par leurs propres parents, ils se souvenaient souvent de la nounou, de la cuisinière qui leur préparait le goutter au retour de l'école. En parlant de sa mère, elle pensait que les mots viendraient tous seuls mais ce n'était pas le cas. Le bon point, c'est que Castiel n'appréciait déjà pas vraiment son père alors apprendre qu'il avait été infidèle n'allait sûrement pas être une immense déception. Mais il était difficile de prévoir comment quelqu'un allait réagir en apprenant l'existence d'une demie-soeur de vingt-sept ans. Kiara avala plusieurs gorgée de son chocolat chaud pour tenter de se donner du courage mais ce n'était pas très concluant. Son coeur battait la chamade et sa bouche refusait de prononcer les mots qu'elle avait sur le bout de la langue.

« Ma mère était... relativement proche de votre père »

Et non, elle n'en était pas proche en tant qu'amie. De toute façon, vu l'image qui lui avait été dressée de Mr. Redfield, elle doutait qu'il soit le genre d'homme à faire ami-ami avec ses employés. Coucher avec en revanche... manifestement, c'était faisable.

Emi Burton @Castiel Redfield

Kiara & Castiel

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Le monde était petit. C’était assez fou les coïncidences quand on y réfléchissait. Certes, beaucoup d’employés avaient travaillé à la maison ou pour l’entreprise de mon père, mais combien y avait-il de chance pour que la fille de l’une d’entre eux soient mon élève ? Pourquoi n’avait-elle pas commencé par là ? Peut-être avait-elle eu envie de s’assurer que j’étais bien le bon fils Redfield. Bon, j’étais fils unique mais j’avais des cousins. Et je n’étais pas non plus le seul à porter ce nom. Peut-être avait-elle simplement voulu faire connaissance avant, voilà tout. Dans tous les cas, elle aurait dû me parler de sa mère bien avant de me poser des questions maladroites sur mon père. Parce que je ne voyais pas vraiment l’intérêt de ce genre de question. Pourquoi demander si mon géniteur était un bon père ? Cela n’avait aucun sens, à mes yeux. Elle parut légèrement gênée, sans doute était-elle du genre timide ou réservée. Ce n’était pas facile de faire la conversation avec un inconnu après tout. Elle me donna plus de précision sur sa mère, une certaine Amelia Brown qui avait été l’une des femmes de ménage de ma famille. Le nom ne me disait rien, contrairement au prénom. C’était loin, j’étais un enfant à cette époque. Enfin, si je voyais bien de qui elle parlait, peut-être que je confondais après tout. « Amelia ça me dit vaguement quelque chose. Mais ça remonte à loin, j’étais petit et je voyais tellement de personnes défiler qu’il est possible que je confonde. » Je voyais beaucoup de gens sauf mes parents en fait. « J’imagine que ce n’est pas évident de travailler en étant enceinte alors je comprends oui. » Je n’avais pas le souvenir d’avoir vu une femme enceinte sous mon toit mais peut-être avait-elle arrêté de travailler avant que cela ne se voit trop.

Je bus une gorgée de ma boisson alors qu’elle reprit la parole après quelques secondes de silence. Elle affirma que sa mère avait été relativement proche de mon père. Ma première réaction fut de hausser les sourcils, surpris. « C’est assez étonnant. Mon père n’était pas proche de grand monde. » Pas même de ma mère ou de moi. « Je pense même qu’il est plus marié à son argent qu’à ma mère. » Mes parents avaient-ils été réellement proches un jour ? A part le jour de ma conception bien sûr. Je n’avais jamais vu de moment de complicité entre eux, il n’y avait jamais rien eu à part leur lien de mari et femme inscrit sur papier. Je savais que mes parents n’avaient été mariés que par intérêt et qu’ils n’avaient pas eu le choix. Tout comme Milah et moi. Dans tous les cas, savoir que mon père avait été proche de quelqu’un était difficile à croire. A moins que cette femme soit héritière de je ne sais quoi mais si elle était femme de ménage, c’était peu probable. « Je ne croyais pas mon père capable d’avoir des amis, surtout parmi ses employés. Si vous n’avez pas un compte en banque rempli il a du mal à sympathiser ou à vous trouver un quelconque intérêt. Voilà bien un point fondamental sur lequel nous sommes bien différents lui et moi. » Je passais mes doigts sur mon menton, vraiment perplexe à l’idée qu’il ait été proche de sa mère. « Mais vous êtes vraiment sûre de ça ? Parce que connaissant le personnage, j’ai vraiment du mal à y croire. » Peut-être pas proche dans ce sens là…

acidbrain @Kiara S. Brown

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Kiara & Castiel

Ça y est, Kiara s'était lancée, elle avait parlé de sa mère. Elle avait avoué que sa mère avait travaillé pour le père de Castiel. Mais elle n'avait pas été assez directe pour que Castiel comprenne le message que Kiara tentait de lui faire passer. Mais être cash ne lui paraissait que plus déplacé. Castiel ne se rappelait pas vraiment de la mère de Kiara, peut-être l'avait-il croisé mais ça remontait à plus de vingt-cinq ans maintenant alors la jeune femme ne pouvait pas le lui reprocher.

« J'en doute pas, c'était y'a très longtemps » et de ce qu'il avait dit sur son père, ce n'était pas les femmes de ménages et les nounous qui devaient manquer chez les Redfield « Elle a arrêté dès qu'elle a su, ça ne la gênait pas encore mais... enfin c'était un peu compliqué »

Un peu compliqué d'être enceinte de son patron en bossant chez lui devant femme et enfants. Sa mère aurait pu faire un scandale, le faire chanter pour avoir plus d'argent, mais elle avait simplement accepté la proposition de l'aider financièrement et elle n'avait jamais exigé plus de sa part. Kiara replaça nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille, elle était un peu mal à l'aise de devoir expliquer plus clairement les choses. Chaque fois que Castiel parlait de son père, il donnait un peu moins envie à Kiara de le connaître. Un homme plein aux as qui avait trompé son épouse - et probablement pas qu'une seule fois - et pensait à son argent avant sa vie de famille... ce n'était pas l'image du père idéal que Kiara se faisait. Dire que sa mère avait toujours dit à Kiara que son père était un homme bien... elle commençait sérieusement à en douter. Kiara baissa la tête, ne sachant pas trop quoi répondre à Castiel.

« J'en suis certaine oui... » certaine car elle avait attendu de mourir pour tout avouer à Kiara « Quand je dis qu'ils étaient proches je voulais pas dire qu'ils étaient amis mais plutôt... » Kiara se gratta l'arrière de la tête « ... amants » dit-elle d'une voix à peine audible

Et voilà, c'était dit. Comment allait-il réagir à ce genre de nouvelle. Si c'était Kiara qui apprenait quelque chose comme ça, elle réagirait sûrement très mal, elle craignait donc la réaction de Castiel. Elle venait quand même de lui avouer que son père avait été infidèle, et la suite logique était de comprendre qu'elle était issue de cet adultère.

Emi Burton @Castiel Redfield

Kiara & Castiel

Words don't come easily

Je ne me souvenais pas de toutes les employées que mon père avait pu engager dans mon enfance. Je me souvenais de quelques personnes, ma nourrice notamment qui m’avait élevé. Quelques autres personnes également dans mon adolescence. Mais tellement de personnes s’étaient succédées qu’il m’était impossible de mettre un visage sur chacune d’entre elles. Mon père avait également la fâcheuse tendance à licencier à tour de bras quand le travail effectué ne lui convenait pas. Et ce n’était pas ma mère qui l’aurait contredit puisqu’elle pensait la même chose. Le nom de sa mère me disait vaguement quelque chose, mais son visage restait assez flou. La situation de sa mère semblait compliquée d’ailleurs mais je ne posais pas plus de questions. Cela ne me regardait pas après tout. Je ne voulais pas être indiscret et je n’étais pas curieux à ce points alors je préférais laisser couler. Je me contentais de hocher la tête en buvant une gorgée de ma boisson.

Cependant, je remarquais la nervosité de Kiara. Quelque chose semblait la perturber. Mais quoi ? Je ne comprenais pas vraiment. Etait-ce le fait de parler de sa mère ? Nous pouvions très bien changer de sujet si elle le souhaitait, je n’y voyais aucun inconvénient. Et puis, vu l’heure, il allait bientôt falloir que je prenne congés. Milah risquait de finir par se demander ce qui me prenait autant de temps. Dans tous les cas, cela me semblait assez étrange que mon père soit proche d’une employée. Enfin, qu’il soit proche de n’importe qui en fait. Elle confirma une nouvelle fois ses propos en me donnant quelques détails. Ils n’étaient pas amis. Le dernier mot qu’elle prononça me figea instantanément. Elle l’avait dit à voix basse, à peine audible, mais je l’avais entendu. Amants. Mon père, sa mère… des… Non. C’était impossible. Je me laissais tomber doucement contre le dossier de la chaise sans jamais la quitter des yeux, le temps que l’idée que mon père ait trompé ma mère fasse son bout de chemin dans mon esprit. Ma bouche s’entrouvrit et la vérité me frappa en plein visage comme une évidence. Si sa mère avait démissionné au début de sa grossesse c’était pour une bonne raison… Cette femme. Cette Kiara. Elle n’était pas n’importe qui. Nous avions le même père. « … Vous… Tu… » J’en étais tellement perturbé que le vouvoiement avait sauté. Je me redressais finalement pour poser mes coudes sur la table et me prendre la tête entre mes mains. J’avais pourtant l’habitude de cacher mes émotions en toutes circonstances, mais là, cela s’avérait bien difficile. Mon père avait trompé ma mère. Déjà cette nouvelle était perturbante, même si à bien y réfléchir, ce n’était pas si étonnant que ça quand on savait qu’il n’y avait jamais eu le moindre amour entre mes parents. J’avais su bien vite qu’ils avaient été mariés uniquement par intérêt financier. Le véritable choc était d’apprendre que cette jeune femme faisait partie de ma famille. Qu’elle était… ma sœur. Moi qui avais toujours souffert d’être fils unique. Je relevais légèrement la tête pour la regarder, et passais l’une de mes mains dans mes cheveux. « Je… je ne sais pas trop quoi dire. Tu es donc ma… demi-sœur ? » Le dire à haute voix était étrange. Une chance pour elle que je sois un homme calme de nature. J’imagine que pas mal de personnes dans mon cas se seraient levés pour quitter le café. Mon regard se perdit sur la tasse devant elle, tant mes pensées fusaient. « Voilà pourquoi le sujet de mon père t’intéressait tant… C’est le tien également...? »

acidbrain @Kiara S. Brown

Sujet: Re: Words don't come easily [Castiel]

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